Les domaines skiables français ont investi 380 millions d’euros en 2022

Après deux années Covid marquées par un net ralentissement des investissements, les exploitants de remontées mécaniques ont de nouveau investi en 2022, retrouvant un niveau supérieur à celui de 2019.
380 millions d'euros ont été investis en 2022.
380 millions d'euros ont été investis en 2022. (Crédits : Sophie Mérindol/S3V)

« Après deux années très difficiles en raison du Covid, les stations de ski sont fragilisées mais elles vont beaucoup mieux », résume Laurent Reynaud, le délégué général des Domaines skiables de France, syndicat professionnel national des exploitants de remontées mécaniques et de domaines skiables. Il représente près de 400 acteurs d'un secteur d'activité pesant un milliard d'euros de recettes annuelles et 18.000 salariés.

Des investissements supérieurs de 17% à la moyenne de la décennie

Preuve de cette vitalité retrouvée : les domaines skiables français ont investi 380 millions d'euros en 2022 selon le bilan annuel récemment établi par nos confrères de Montagne Leaders en partenariat avec Atout France et le syndicat professionnel des exploitants. Il s'agit du second niveau historique d'investissements de la décennie, après deux exercices en berne : 237 millions d'euros d'investissement en 2020 et 268 millions d'euros en 2021. Les investissements 2022 s'affichent supérieurs de 17% à la moyenne décennale. La moitié de ces investissements concerne les remontées mécaniques, l'autre moitié l'aménagement des pistes de ski (sécurisation, signalisation etc).

Laurent Reynaud relativise néanmoins le montant historique de ces investissements : « il faut noter qu'avec l'inflation actuelle, le montant de ces investissements permet d'acheter beaucoup moins de matériels qu'il y a deux ans. Le prix des appareils de remontées mécaniques a grimpé de 36%... ».

S'il permet d'acquérir moins de cabines de téléphériques (notamment), ce niveau d'investissements démontre en revanche, sans conteste, la confiance des exploitants dans l'avenir des stations de montagne.

Matériels plus performants

La saison de ski en cours d'achèvement semble bien d'ailleurs leur donner raison. Alors même que le niveau d'enneigement s'est avéré particulièrement bas cette année, la fréquentation est au rendez-vous : seulement -1% par rapport à la moyenne des trois derniers hivers (hors covid), selon le bilan publié mi-mars par Domaines Skiables de France. Le bilan climatique de l'hiver 2022/2023 par Météo France indiquait pourtant début mars : « après un enneigement légèrement inférieur aux normales en début de saison, la quantité de neige est devenue très déficitaire à partir du début du mois de janvier. Fin février, l'enneigement est très déficitaire sur les Pyrénées et il atteint un niveau record de faible enneigement sur les Alpes pour un 1er mars ».

Laurent Reynaud explique ce bon maintien de la fréquentation par deux facteurs principaux : « une très forte envie de skier après deux années perturbées, malgré des conditions de ski non optimales », et « la capacité des exploitants à maintenir malgré tout un grand nombre de pistes ouvertes. 75% des pistes en moyenne sont restées ouvertes pendant les vacances d'hiver ». Grâce notamment aux investissements réalisés ces dernières années.

« C'est un modèle de résilience. Les domaines ont investi dans des technologies plus performantes, par exemple des engins de damage capable de mesurer en temps réel la quantité de neige qu'ils ont sous leurs chenilles. Des aménagements de pistes ont aussi été réalisés pour maintenir la qualité de glisse malgré tout ».

 Et à ceux qui pointent le réchauffement climatique et l'empreinte carbone des stations, Laurent Reynaud répond sans détour.

« Comme l'agriculture ou l'industrie, souvent aussi décriés, nous sommes là pour répondre à un besoin puisque 40% des Français skient. Nous travaillons à le faire de la façon la plus vertueuse possible. Les investissements réalisés ces dernières années en sont la démonstration avec des équipements moins énergivores et de nouvelles technologies qui permettent d'économiser de l'eau pour la production de neige de culture par exemple, du carburant pour les engins de damage, de l'énergie pour les remontées etc ».

Autre signe d'adaptation au réchauffement climatique : les remontées mécaniques sont désormais presque systématiquement pensées pour une utilisation en hiver mais aussi hors saison de ski.

Parmi les investissements 2022, à noter celui porté par la SATA dans le cadre de sa délégation de service public pour l'Alpe d'Huez. 25 millions d'euros ont été investis dans l'Huez Express, une télécabine permettant de relier Huez village aux principaux quartiers de l'Alpe d'Huez, dans une optique de mobilité propre dédiée à tous les usagers, skieurs ou non. Opérationnel depuis cet hiver, ce mode de transport permet un débit provisoire de 1.400 personnes par heure, qui pourra être optimisé à 2.400. Il s'agit du deuxième tronçon, après une première étape, en 2018 :  l'Alpe Express.

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