Infr@2050, le nouveau pôle de compétitivité pour des infrastructures décarbonées

Parmi les 55 pôles de compétitivité labellisés pour cette phase V, deux seulement sont des nouveaux entrants : ENTER à Bègles et Infr@2050 à Lyon. Ce dernier a pour ambition de porter l’innovation de la filière des infrastructures (ouvrages d’art souterrains ou de surface liés à la mobilité routière, ferrée et ferroviaire, ouvrages de protection des populations, réseaux de transport des fluides, électricité et données, les centres urbains etc). Trois enjeux majeurs vont structurer ces innovations : la décarbonation, la résilience des territoires face au changement climatique et la digitalisation.
Pont de l'Ile Barbe, dont la réfection est annoncée à 10 millions d'euros.
Pont de l'Ile Barbe, dont la réfection est annoncée à 10 millions d'euros. (Crédits : CG du Rhône)

Carton plein pour Auvergne Rhône-Alpes dans ce nouvel appel à candidatures des pôles de compétitivité, dont Roland Lescure a dévoilé ce lundi la carte des 55 lauréats de la phase V : l'intégralité des huit pôles de la région déjà labellisés lors des précédentes phases sont reconduits. Il s'agit de CIMES, Minalogic, Tenerrdis, CARA, Lyonbiopôle, Techtera, Polyméris et Axelera. Tous les huit passent l'examen, sans rattrapage : aucun d'entre eux ne figure en effet dans la liste des pôles labellisés pour une période plus courte dans l'attente d'une consolidation de leur modèle.

Cerise sur le gâteau, la région s'offre un nouveau point sur la carte ministérielle des pôles de compétitivité avec l'émergence d'un pôle baptisé Infr@2050.

Association de trois partenaires

Derrière Infr@2050, se trouve en réalité une association déjà bien implantée dans le paysage économique régional : le cluster lyonnais Indura, cluster des infrastructures de transport et de l'énergie revendiquant 130 entreprises membres et quelque 50 laboratoires. Depuis sa création en 2009, largement soutenu par la Région AuRA, Indura a accompagné une centaine de projets représentant un financement de l'ordre de 150 millions d'euros.

Indura espérait cette labellisation depuis sa création en 2009. Il n'avait pas pu postuler, il y a 5 ans, à l'appel à projets de la phase IV car celui-ci n'était pas ouvert à de nouveaux candidats mais avait toutefois avancé sur ce chemin. Cette structuration lui a permis d'être prêt et de rendre sa copie dans les temps début octobre, deux mois seulement après la publication du cahier des charges de l'appel à candidatures.

Dans ce cheminement réussi vers la labellisation, Indura n'est pas parti seul. Il s'est associé au cluster ECORSE-TPE implanté en Bourgogne Franche Comté (50 adhérents) et à l'IREX (Institut pour la Recherche appliquée et l'expérimentation en génie civil). Les trois partenaires travaillaient déjà ensemble depuis 6 ans, dans le cadre d'un hub constitué avec les clusters bordelais Odeys et nantais Novabuild, ces deux derniers n'ont toutefois pas souhaité se positionner sur le projet de pôle de compétitivité.

Offrir un cadre d'innovation à la filière des infrastructures

« Nous ne savons pas encore exactement quels seront les financements complémentaires dont nous allons pouvoir bénéficier, et ils seront évidemment les bienvenus, mais cette labellisation va avant tout nous permettre d'offrir un vrai cadre d'innovation aux acteurs de la filière des infrastructures. Aujourd'hui, de nombreux appels d'offres régionaux, nationaux et européens ne nous étaient pas accessibles en raison de cette absence de labellisation. Nos entreprises devaient se frayer un chemin dans des projets labellisés par d'autres pôles pas vraiment spécialisés dans les infrastructures », observe Franck Gautheron, le directeur d'Indura. « Pourtant, les infrastructures sont au cœur des principaux défis actuels : le changement climatique, l'artificialisation des sols, la sobriété etc ».

Infr@2050 a pour ambition de devenir le pôle de compétitivité référent en Europe des infrastructures bas carbone : conception, construction et exploitation. La filière, -des laboratoires aux maîtres d'ouvrage en passant par les entreprises de TP et les industriels ,- représente en France 8.500 entreprises et 350.000 emplois, pour un chiffre d'affaires global estimé à 50 milliards d'euros.

Des enjeux environnementaux majeurs

« Nous voulons accélérer l'innovation et la transformation du secteur. Avec trois axes prioritaires : la réduction drastique de l'impact environnemental des infrastructures avec une contribution en parallèle à la réduction de l'impact environnemental de leurs usagers, le développement de solutions pour améliorer la résilience des territoires face aux aléas climatiques et la promotion de la révolution numérique sur toute la chaine de valeur », expose Cédric Moscatelli, le président d'Indura. « Nous travaillerons aussi sur le sujet du maintien des infrastructures pour les prochaines générations ainsi que sur la question de la restauration des milieux naturels ».

Selon Infr@2050, la construction des infrastructures représentaient, en 2020, 3,5% des émissions de gaz à effet de serre français, leurs usages 50%. En 2030, l'ambition est d'abaisser respectivement ces indicateurs à 2 et 20%. Avant d'arriver à un beau 0 émission carbone en 2050. Comment ? « Avec des infrastructures décarbonées biosourcées, durables mais aussi décarbonantes grâce à de la séquestration de C02 par exemple, de la gestion anticipée, au BIM  etc », énumère Christophe Ribette, président d'ECORSE - TP.

Infr@2050 planche d'ores et déjà sur un « projet national », (procédure spécifique de mise en œuvre de la recherche collaborative et de l'innovation dans le domaine de la construction) baptisé ISSU pour Innovation et Solution contre la surchauffe urbaine. Il devrait être présenté à l'automne prochain.

Le nouveau pôle de compétitivité est labellisé pour deux ans, prolongeable à quatre ans, sous condition de la présentation d'une feuille de route et d'un modèle d'affaires consolidé. Rattaché à la région AuRA, avec un rattachement secondaire à la région Bourgogne Franche-Comté, il devrait fonctionner sous format consortium : les trois entités ne fusionnent pas et conservent leur identité propre. Une gouvernance politique et opérationnelle devrait être validée dans les prochaines semaines. Infr@2050 fédère actuellement près de 230 membres et ambitionne de passer le cap des 300 d'ici 4 ans.

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Commentaire 1
à écrit le 31/03/2023 à 19:07
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Ben c'est formidable j'aime la CGT qui lutte contre tous les vilains capitalistes qui se goinfrent de dividendes et contre ces incapables du gouvernement qui sont méchants et j'aime bien critiquer et donner mon avis sur tout est n'importe quoi si y a...

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