Clermont-Ferrand : la Métropole harmonise ses tarifs de l‘eau pour contrer la flambée des prix de l'énergie

La Métropole clermontoise a décidé d’accélérer la convergence des tarifs de l’eau et de l’assainissement initialement lissée sur 4 ans, pour pouvoir faire face à la hausse exponentielle des coûts de l’énergie pour les différents postes des services du cycle de l’eau, qui représenteraient une facture de 6,4 millions d’euros en 2023.
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istribuée à près de 290 000 habitants, l'eau de la métropole clermontoise est en fonction des communes gérée soit par Clermont Auvergne Métropole en régie ou en délégation de service public, soit par des syndicats dédiés. Hors, les régies de l'eau ne sont pour l'instant pas concernées par « le bouclier tarifaire » adopté pour préserver certaines collectivités et les entreprises, elles doivent donc pour l'instant faire face seules à la flambée des prix.

« Pour faire face à la hausse exponentielle des coûts de l'énergie, soit entre + 250 % et 270 % pour les différents postes des services du cycle de l'eau, qui représenteront une facture de 6,4 millions d'euros en 2023, la Métropole Clermontoise a décidé d'accélérer la convergence des tarifs de l'eau et de l'assainissement initialement lissée sur 4 ans », a annoncé Hervé Prononce, vice-président aux finances et au budget de la métropole et maire du Cendre à l'issue du dernier Conseil métropolitain.

Depuis le 1er janvier 2023, le prix moyen global passe de 3,29 euros TTC / m³ (tarif 2022) à 4,06 euros TTC / m³. Les conséquences sont différentes en fonction de la commune et du tarif de départ. Néanmoins, ce nouveau tarif reste inférieur à celui de la moyenne nationale évalué à 4,30 € TTC /m³. Cette évolution permettra de financer l'ensemble des services nécessaires pour assurer une eau potable toute l'année, sans interruption mais également les services pour la dépolluer avant son rejet dans le milieu naturel. Ces tarifs ne s'appliquent qu'aux seules communes relevant de la compétence de Clermont Auvergne Métropole pour l'eau potable. Depuis 2017, Clermont Auvergne Métropole exerce l'ensemble des compétences liées au cycle de l'eau. Contrairement à une gestion privée, la régie publique permet à la collectivité de maîtriser l'ensemble du cycle de l'eau de A à Z, depuis son captage dans la nappe de la rivière Allier ou la chaîne des puys jusqu'à sa restitution dans le milieu naturel.

Des investissements importants pour répondre au changement climatique

Pour faire face aux différentes urgences liées à l'eau et à l'assainissement, notamment celles du dérèglement climatique : sécheresse, raréfaction de la ressource, orages violents, inondations..., la Métropole met en œuvre des investissements conséquents. « Ces investissements sont calculés au plus juste et lissés au maximum par rapport aux durées d'amortissement », précise le vice-président aux finances et au budget. Concernant l'assainissement, un schéma directeur prévoyant 120 millions d'euros de travaux sur 10 ans a été élaboré en 2011. Il permet de fiabiliser l'acheminement des eaux usées, sécuriser le fonctionnement du réseau et améliorer le traitement des eaux usées afin d'assurer un bon état des eaux et milieux aquatiques. « Et depuis 2017, ce sont en tout 93 millions d'euros qui ont été investis sur le territoire : rénovation de réseaux, construction de bassins de stockage restitution, extension de la station d'épuration et méthanisation des boues, sécurisation des sites », détaille Christophe Vial, vice-président au cycle de l'eau et maire de Saint-Genès-Champanelle.

« Sur 2023, les travaux se poursuivent afin de pouvoir valoriser du biogaz fin 2024 et des travaux de renouvellement des réseaux sont prévus en préalable au projet InspiRe et aux travaux de voirie des communes. Ainsi, 39 millions d'euros seront ainsi investis en 2023 en assainissement ». Concernant l'eau potable, les montants investis sont de 25 millions d'euros depuis 2017 : travaux sur les réseaux, acquisition de matériels, télégestion, périmètres de protection au niveau des captages, campagnes de recherche de fuites etc. « L'objectif est de garantir la qualité de l'eau distribuée, qui bénéficie de 2000 contrôles par an et de sécuriser l'alimentation. Il est prévu de poursuivre cet effort conséquent au cours des prochaines années », argumente Christophe Vial.

Les tarifs moyens restent inférieurs à la moyenne nationale

Pour financer ces investissements, plusieurs leviers seront activés. Un important travail est mené pour limiter les consommations énergétiques. « Notamment le fonctionnement de l'usine de production d'eau potable de nuit et hors heures de pointe pour des tarifs plus avantageux, mais également la création d'une unité de biométhanisation équivalent au chauffage de 1400 logements et le projet de centrale photovoltaïque sur la station d'épuration des Trois-Rivières », remarque Hervé Prononce. Des efforts importants sont également menés pour limiter les pertes d'eau : recherche de fuites, renouvellement des réseaux... et promouvoir une utilisation raisonnée de l'eau potable.

« Enfin, les dépenses d'exploitation ne pouvant être financées que par les recettes, il est apparu nécessaire d'harmoniser les redevances « eau et assainissement » issues historiquement des communes gérées en régie afin de proposer un même tarif pour tous, mais également de trouver des leviers d'actions supplémentaires », fait valoir Hervé Prononce. « Initialement, cette convergence des tarifs devait être lissée sur 4 ans. »

Pour maintenir un haut niveau d'investissement, nécessaire pour faire face aux défis du dérèglement climatique, la métropole clermontoise n'étant pas épargnée par la sécheresse l'été précédent,« mais également prendre en compte la hausse exponentielle du coût des énergies de +250 à 270 % pour les services de l'eau et de l'assainissement », martèle le  vice-président aux finances et au budget, Clermont Métropole a décidé d'acter cette convergence dès 2023, hors part fixe abonnement dont les variations restent lissées sur 4 ans.

Les nouveaux tarifs ne s'appliquent qu'aux seules communes relevant de la compétence de Clermont Auvergne Métropole. Il s'agit en l'occurrence pour l'eau potable de Beaumont, Ceyrat, Clermont-Ferrand, Cournon-d'Auvergne, Durtol, Orcines, Pérignat-lès-Sarliève, Royat, Saint-Genès-Champanelle en régie ; ainsi que Chamalières en délégation de service public. Pour l'assainissement 19 communes sont concernées : Aubière, Aulnat, Beaumont, Blanzat, Cébazat, Ceyrat, Châteaugay, Clermont-Ferrand, Cournon-d'Auvergne, Durtol, Gerzat, Le Cendre, Nohanent, Orcines, Pérignat-lès-Sarliève, Romagnat, Royat et Saint-Genès-Champanelle en régie ; ainsi que Chamalières en délégation de service public. Sur les communes pour lesquelles les compétences eau et / ou assainissement sont gérées par des syndicats dédiés, ces derniers décident des tarifs leur revenant.

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