La Métropole de Grenoble veut réussir sa convention citoyenne sur le climat

La Métropole de Grenoble arrive au terme du processus de sa convention citoyenne territoriale sur le climat, la première du genre en France après la convention nationale qui avait été lancée par le président de la République en 2019. 100 habitants de la Métro ont travaillé pendant 8 mois et viennent de formuler 219 propositions. Elles seront présentées en assemblée métropolitaine le 31 mars prochain. Avec un engagement fort : les étudier toutes, sans filtre.
Dans les Alpes, la température a augmenté de 2 degrés depuis le début du 20e siècle.
Dans les Alpes, la température a augmenté de 2 degrés depuis le début du 20e siècle. (Crédits : DR)

Pour la deuxième fois en quelques semaines, les 80 élus de la majorité de Grenoble Alpes Métropole (alliance de la gauche et des écologistes) seront réunis en séminaire ce 3 mars. L'enjeu de leur rencontre : débattre en interne, - avant une présentation en assemblée métropolitaine à la fin du mois de mars-, du sort qui pourra être réservé à chacune des 219 propositions émises par les 100 habitants du territoire ayant participé à la Convention citoyenne pour le climat de la métropole grenobloise, ce territoire de 49 communes hébergeant quelque 433 000 habitants.

La pression est forte, ces élus savent qu'ils sont attendus au tournant. Les déceptions créées par la Convention citoyenne pour le climat initiée en 2019 par Emmanuel Macron ont en effet laissé des traces dans les esprits.

« Il est certain qu'après avoir vu ce qu'il était advenu de la convention citoyenne nationale pour le climat, nous serons hyper-vigilants. Pas question d'avoir passé autant de temps sur quelque chose qui ne déboucherait sur rien ou pas grand-chose », avertit ainsi Nicolas Chartrain, consultant web indépendant de 48 ans.

Comme 99 autres habitants du territoire de la Métro tirés au sort et censés représenter les caractéristiques réelles de la population locale (sexe, âge, CSP, type d'habitation mais aussi, par exemple, niveau d'appétence aux questions climatiques), il a consacré plusieurs week-ends de 2022 à réfléchir sur deux questions : comment réduire les émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2030 sur le territoire de la métropole de Grenoble et comment atteindre, sur le même périmètre, la neutralité carbone à horizon 2050. Durant 8 mois, ces citoyens ont réfléchi et débattu, sous le regard de trois garants de la Commission nationale du débat public, pour finalement voter à plus de 60% d'entre eux 219 propositions à soumettre à la Métro.

Parmi celles-ci :  des actions visant l'agriculture (par exemple, favoriser le développement d'une filière locale de protéines végétales, ou le développement de marchés de producteurs dans les quartiers populaires), l'habitat (tendre vers le zéro artificialisation, prioriser la rénovation à la construction), la mobilité (prôner le télétravail, imposer une réduction de ses émissions de CO² de 10% à l'aéroport de Grenoble...), les déchets (expérimenter un étiquetage « qualité carbone » sur les produits locaux soutenus par la Métropole, lancer un appel d'offres pour récupérer les invendus des marchés...), la production d'énergie (autoriser l'implantation d'énergies renouvelables en diminuant le critère esthétique, imposer aux collectivités l'utilisation de centres de données écoresponsables...), la captation du carbone (créer une police spécialisée dans l'environnement pour sensibiliser et sanctionner, diversifier les essences d'arbres...) et l'action économique (obliger les entreprises travaillant pour la Métropole à avoir un label RSE, créer un groupe de réflexion pour des stations de ski moins polluantes).

219 propositions à chiffrer et analyser

Ces propositions sont donc désormais entre les mains de la Métropole. Avec un engagement de son président, Christophe Ferrari : zéro filtre. Toutes les propositions construites devraient donc être étudiées et analysées. « Avec cette convention, l'idée est d'aller plus loin que la démocratie représentative pour se mettre au service d'un enjeu majeur : le réchauffement climatique. Nous sommes le premier territoire à nous lancer dans une convention citoyenne de ce type. Nous avions déjà été les premiers en 2005 à mettre en place un plan climat. Il faut dire que nous sommes plus durement impactés que d'autres, nous devons accélérer et montrer le chemin. Depuis le début du 20e siècle, la température dans les Alpes a déjà augmenté de 2 degrés contre 1,4 degré en moyenne dans le reste de la France», explique Pascal Clouaire, vice-président de la Métro en charge de la participation citoyenne.

L'élu précise : « Nous ne nous sommes pas engagés à mener toutes les actions demandées, mais en revanche à toutes les étudier réellement. Nous avons fait un hackathon intensif en interne avec les services pour en analyser les aspects réglementaires et techniques. Nous débattons désormais en séminaire entre élus de la majorité et, en parallèle, chaque vice-président travaille sur le chiffrage et les réponses à apporter. Nous organiserons aussi au cours du mois des commissions extraordinaires, intégrant les élus de l'opposition afin d'avancer tous ensemble ».

Enfin, le 31 mars prochain, plusieurs délibérations seront ainsi présentées à l'assemblée métropolitaine pour répondre à chacune des propositions : état de situation, actions retenues comme prioritaires etc. « En réalité, environ 60% des actions pointées par les citoyens de la Convention sont déjà amorcées par la Métro. L'idée est d'accélérer. Pour les actions qui ne relèvent pas de nos compétences, nous nous engageons à les porter auprès des échelons compétents : communes, Etat, Région, Europe etc ».

Cette accélération dans la lutte contre le réchauffement climatique aura un impact sur le budget de l'intercommunalité. Le montant n'a pas encore été évalué mais une décision budgétaire modificative devrait intervenir dans les prochains mois afin de permettre la mise en œuvre de certaines des propositions émises par la convention citoyenne pour le climat de la métropole grenobloise.

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Commentaire 1
à écrit le 02/03/2023 à 21:57
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on peut faire des réunions en permanence , il n'y a pas de solutions réelles ....réduire l'activité et comment nourrir tout le monde ? "maintenant on peut mettre au travail dans les champs nos intellectuels écolos-gauchistes ...attention ils dormir...

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