André Mounier veut se lancer dans la course aux municipales à Saint-Etienne

L’ex-président de la CCI de Saint-Etienne travaillait dans l’ombre depuis quelques mois. Il affiche désormais ses ambitions: il veut se lancer dans la course aux élections municipales à Saint-Etienne. Et il accélère la manœuvre alors que le maire actuel Gaël Perdriau se trouve affaibli par l’affaire du chantage présumé à la vidéo intime.
André Mounier (à droite) a présidé la CCI de Saint-Etienne de 2004 à 2016. Ici aux côté d'Edouard Philippe lors de sa visite dans la Loire en 2022.
André Mounier (à droite) a présidé la CCI de Saint-Etienne de 2004 à 2016. Ici aux côté d'Edouard Philippe lors de sa visite dans la Loire en 2022. (Crédits : André Mounier)

Cela fait longtemps que l'envie le titille... Après un faux départ en 2013 - avec une annonce puis un retrait de la course quelques semaines plus tard-, 2026 sera-t-elle l'année politique d'André Mounier, ex-président emblématique de la CCI de Saint-Etienne entre 2004 et 2016 ? En tout cas, l'ancien élu consulaire a entamé les grandes manœuvres.

La casquette Horizons pour conquérir Saint-Etienne

Suite à la visite d'Edouard Philippe dans la Loire l'année dernière, dans le cadre de l'élection présidentielle, André Mounier s'était sensiblement rapproché d'Horizons. Il avait même délaissé le parti de Franck Riester, Agir, pour signer avec l'ex-Premier ministre de Macron. Les choses se sont accélérées ces derniers mois, probablement portées par la mise en retrait de Gaël Perdriau, le maire LR de Saint-Etienne affaibli par sa mise en cause dans l'affaire du chantage supposé à la vidéo intime à l'encontre de son premier adjoint Gilles Artigues.

Depuis le début de l'année, André Mounier (72 ans) est ainsi officiellement le « délégué municipal » missionné par Horizons pour Saint-Etienne. Une casquette qui devrait le mener à se présenter aux prochaines élections stéphanoises. « Et pourquoi pas ? On m'a sollicité à plusieurs reprises, c'est sans doute le moment ou jamais d'y aller. Je suis prêt et j'en ai très envie. Je me suis toujours investi pour mon territoire. Je m'étais retiré de la course en 2014 parce que je risquais de faire perdre la droite, c'était suicidaire, je pensais alors me mettre au service de la liste de Perdriau mais il n'a pas été honnête ».

Son âge pourrait-il être un obstacle ? « Je suis en pleine forme intellectuellement et physiquement. Et je vous rappelle que je suis plus jeune que Trump (76 ans), Biden (80 ans) ou plus localement que Jean-Pierre Berger, le premier adjoint de Gaël Perdriau (80 ans) ».

Une association de soutien

André Mounier a créé il y a peu une association, sobrement baptisée « Saint-Etienne Métropole », dont l'ambition est de réunir la société civile pour construire un projet. La première réunion aura lieu mi-mars.

« L'objectif de cette association est d'être un laboratoire d'idées pour construire un projet solide afin de renforcer l'attractivité, le dynamisme économique de notre ville et améliorer le bien-être des habitants », explique-t-il.

Il ne veut pas encore donner officiellement le nom de ses soutiens mais affirme qu'il est encouragé par un certain nombre d'élus. Il évoque tout de même le nom d'Eric Berlivet, le maire de Roche-La-Molière, lui aussi étiqueté Horizons depuis un an et porte-parole du mouvement localement. Très investi au sein de Saint-Etienne Métropole, au sein de laquelle il a assuré la vice-présidence (en charge de la collecte des déchets) entre 2014 et 2020 avant d'être remercié par le président de la Métropole, Gaël Perdriau. « Oui, je travaille avec André Mounier sur un projet alternatif pour Saint-Etienne et Saint-Etienne Métropole. Nous avançons ! Est-ce que je serai présent sur la liste de Saint-Etienne ? Plusieurs options sont envisageables, je ne veux pas me projeter pour l'instant. Aujourd'hui, je suis très heureux comme maire de Roche-la Molière. Nous aviserons le moment venu».

Ce moment sera donc celui de la campagne pour les élections municipales pour 2026. Ou avant, si des élections anticipées devaient être organisées suite à d'éventuelles suites judiciaires de l'affaire du chantage présumé à la vidéo intime. La justice suit son cours et aucune mise en examen n'a pour l'heure été prononcée. André Mounier appelle toutefois à sa démission immédiate. « Cette affaire est lamentable, il faut le pousser à la démission », juge-t-il.

S'il n'a encore jamais endossé de casquette politique, André Mounier est très implanté sur le territoire. En particulier dans les réseaux économiques. Il détient d'ailleurs le record de longévité à la présidence de la CCI de Saint-Etienne. C'est lui aussi qui a été l'artisan de la fusion, en 2016, des chambres consulaires de Saint-Etienne, Roanne et Lyon. L'homme a également assuré deux mandats comme patron de la CGPME (ex- CPME).

Coté politique, après la tentative avortée de 2014, il s'était positionné sur la liste du macroniste Bruno Bonnell pour les dernières élections régionales. « J'étais en cinquième position mais nous avons pris une déculottée mémorable car la tête de liste ligérienne, Quentin Bataillon, était alors un inconnu. Il aurait fallu choisir des personnalités plus implantées. Comme moi par exemple ! », raconte, sur le ton de la plaisanterie, l'ex-président de la CCI de Saint-Etienne. « Pour Saint-Etienne, c'est différent. Nous sommes en train de constituer une liste. Elle sera solide ».

Gaël Perdriau, sollicité par la Tribune, n'a pas souhaité commenter cette première prise  de position publique pour les prochaines élections municipales.

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Commentaire 1
à écrit le 16/02/2023 à 18:07
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Celui qui avait laissé la CCI de Sainté tellement au bord du gouffre qu'elle a été reprise par celle de Lyon ? Voilà une belle perspective ! Enfin le petit landerneau stéphanois n'est pas à ça près !

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