Michelin : ce que l'on sait du nouveau volet du "plan de simplification et de compétitivité" pour 2023

C'est loin d'être le premier volet, et les syndicats pouvaient s'y attendre au vu des annonces des deux dernières années et du climat actuel, mais il n'empêche : l'équipementier auvergnat Michelin, qui demeure toujours le seul groupe du CAC40 à maintenir son siège en région, devrait supprimer à nouveau 451 postes en France sur l'année 2023. Une information qui survient en pleine crise de l'énergie et fait suite à la flambée des cours des matériaux et du transport qui avaient également affecté les résultats du groupe depuis plusieurs mois.
(Crédits : DR)

Il s'agira de la troisième année du « plan de simplification et de compétitivité » annoncé par Michelin. L'équipementier auvergnat, qui emploie actuellement 17.000 salariés en France (et plus de 120.000 dans le monde) envisagerait un nouveau volume de départs en 2023.

Qui est concerné ?

Selon de premières informations ayant filtré auprès de l'AFP en marge d'une une note transmise aux syndicats, en amont d'une réunion du Comité social et économique (CSE) qui doit se tenir le 6 décembre, ce sont près de 451 postes qui seraient ainsi supprimés en France. Dont 313 postes principalement liés aux activités tertiaires sur son site historique de Clermont-Ferrand, le reste étant attribuable à ses activités industrielles sur les sites de Cholet (Pays de la Loire), Troyes (Grand Est) et du Puy-en-Velay (Auvergne Rhône-Alpes).

Quel décompte final ?

Selon ces premières données, le groupe auvergnat envisagerait ainsi 319 départs en retraites, et offrirait en même temps 210 places en "mobilités externes" tandis qu'en même temps, il prévoirait de créer jusqu'à 318 postes, dont le contenu n'est pas précisé à ce stade.

Soit, en bout de ligne, un total sur trois ans qui pourrait atteindre près de 1.750 suppressions de postes (le tertiaire demeurant le plus touché, avec 1.100 postes, contre 650 dans l'industrie)

La réaction des syndicats

La CFE-CGC, premier syndicat du groupe, se veut plutôt optimiste malgré tout et évoque, sur sur son site, un "solde suppressions/créations tous secteurs confondus "pour 2023" qui  "s'approche de l'équilibre et nous saluons cette relative bonne nouvelle, dans un contexte où nous parlons plus souvent 'suppressions'".

Chez Sud, le second syndicat du groupe, cette annonce témoigne de "moins de suppressions que prévu et tant mieux, mais nous craignons la prolongation du plan en 2024 et 2025, surtout dans le contexte actuel de flambée des prix qui dégrade la compétitivité", a affirmé à l'AFP Jérôme Lorton, délégué syndical central. D'ailleurs, le délégué central CGT relève pour sa part auprès de l'agence de presse que "beaucoup de suppressions sont liées à la délocalisation dans le tertiaire, notamment en Roumanie. Il y a peu de pertes pour l'industrie, c'est ce qui était attendu, alors qu'on a quand même du mal à recruter".

Un contexte délicat pour le groupe

Pour rappel, l'hiver 2022-2023 promettait d'être rude pour la firme clermontoise, qui a déjà été contrainte d'augmenter huit fois ses prix au cours des 18 derniers mois... Soit une inflation tarifaire qui visait en premier lieu à rattraper celle des matières premières et de l'énergie, et qui s'est traduire par une augmentation de 20% et 40% des prix pratiqués par Michelin (toute catégories de produits confondus, pneus hiver et 4 saisons inclus).

Avec une incertitude demeurant, comme pour l'ensemble de l'industrie manufacturière, sur la durée des nouveaux cycles d'inflation à venir, qui pourraient à nouveau contraindre le groupe à s'ajuster...

Le surcoût de la facture énergétique de Michelin était d'ores et déjà évalué à 1 milliard d'euros en octobre dernier, tandis que l'équipementier avait pris l'engagement de faire passer l'ensemble de ses presses de cuisson à l'électrique... "Mais cela représente un investissement de long terme et prendra plusieurs années", nuançait alors la direction.

De son côté, Florent Menegaux estimait début octobre que cette crise renforçait la nécessité de diversification des revenus du groupe, à horizon 2030, tout en excluant du même temps de couper les budgets R&D afin de préparer l'avenir.

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