A Lyon, la crise énergétique n'aura pas raison de la Fête des Lumières

Malgré une crise énergétique qui a forcé la Ville de Lyon a adopté un plan de sobriété, la Fête des Lumières sera maintenue du 8 au 11 décembre prochain, comme un retour à la normale après la crise sanitaire. La consommation électrique de cet évènement ne représente en effet "que 3.500 euros", selon la première adjointe à la Ville de Lyon, qui met en avant les mesures de sobriété énergétique déjà engagées et suggère plutôt de travailler sur des pistes comme le transport des visiteurs et l'inclusion.
L'annulation de la Fête des lumières, qui fait partie intégrante de l'ADN de la ville, n'a pas été une option, a assuré le maire EELV de Lyon, Grégory Doucet.
L'annulation de la Fête des lumières, qui fait partie intégrante de l'ADN de la ville, "n'a pas été une option", a assuré le maire EELV de Lyon, Grégory Doucet. (Crédits : DR Filip Roca / Zarko Komar / Animalux)

Après une Fête des Lumières 2021 encore sous Covid-19, l'édition 2022 s'annonce comme un retour à la normalité. Mais à la crise sanitaire, a succédé une crise énergétique.

La Ville de Lyon a récemment pris un certain nombre de mesures de sobriété en ce sens, dont quelques-unes concernant l'éclairage public et patrimonial. Malgré tout, le maire de Lyon, Grégory Doucet, avait martelé : "la sobriété, ce n'est pas l'austérité". Refusant ainsi de priver les lyonnais de service public et de célébration comme la Fête de Lumières.

Ainsi, du 8 au 11 décembre prochain, les lyonnais pourront découvrir à nouveau les 30 projets artistiques proposés par 17 artistes en provenance de plusieurs pays (France, Espagne, Italie, Royaume-UniPays-Bas, Suisse) : installations immersives, projections monumentales sur des bâtiments, objets illuminés au sein de la ville... Au total, ce sont 27 bâtiments immersifs qui sont illuminés durant quatre soirées.

Selon les services de la Ville, "le montant de la consommation électrique liée à la Fête des Lumières est estimé à seulement 0,1 % du montant total de la facture d'électricité pour l'éclairage sur une année, soit 0,36 jours de consommation annuelle." Les illuminations ne sont en effet allumées que quatre heures par jour, pendant quatre soirs par semaine, ce qui représente une facture globale de 3.500 euros de consommation électrique.

Une sélection dès les appels d'offres

Pour Audrey Hénocque, première adjointe de la Ville de Lyon déléguées aux finances, à la commande publique et aux grands événements, la question de la sobriété de l'évènement est déjà résolue.

"La réduction d'énergie a déjà été entamée. Les artistes de la Fête des Lumières n'ont pas attendu la municipalité pour avoir du matériel plus moderne et moins énergivore." Beaucoup d'artistes utilisent déjà des éclairages LED ou des matériaux issus du réemplois, par exemple. Lors des appels d'offres pour sélectionner les œuvres, le critère environnemental pèse déjà sur 15% de la note.

La consommation énergétique est prise en compte, mais aussi la distance que parcourt le matériel, le réemploi des matériaux, le déplacement des artistes... Selon la première adjointe, le cahier des charges ne n'est pas non plus resserré avec la crise énergétique et la Ville n'a pas reçu moins d'offres.

Bientôt une certification

Lyon est aussi en train de travailler pour obtenir la certification Management
d'événement durable (ISO 20121). "Cela donne un cadre et une méthode sur un ensemble de postes durables : déchets, transport, énergie...", explique Audrey Hénocque. Dans la notion de durabilité, la première adjointe inclut aussi l'inclusivité, notamment aux enfants et aux personnes handicapées, des sujets de plus en plus inclus dans la Fête des Lumières.

L'an dernier, 1,8 millions de visiteurs avaient fréquenté la Fête des Lumières. 70% d'entre eux viennent de la région et le reste, principalement de l'Hexagone. Avec pour le public étranger, principalement des visiteurs italiens ou suisses.

"La consommation électrique des œuvres est un petit sujet. Les autres postes consommateurs d'énergie sont plutôt les déplacements", indique Audrey Henocque.

Côté budget, la Fête des Lumières coûte toujours environ trois millions d'euros à produire, dont 900.000 euros viennent du mécénat (450.000 euros en numéraire et le reste en mécénat de nature ou en projet associé comme le parrainage d'une œuvre). "La Fête des Lumières est l'évènement qui bénéficie le plus du mécénat", souligne Audrey Hénocque.

La Ville a d'ailleurs établi une charte d'encadrement du mécénat fin 2021, afin de s'assurer que les mécènes partagent "les valeurs de transition écologique et de bien-être de la population".

Entre crise sanitaire et inflation, difficile à dire cependant pour la première adjointe si cette charte a fait reculer certains mécènes ou si c'est le contexte qui a nuit à la stabilité financière des entreprises : auparavant, la Fête des Lumières pouvait récolter jusqu'à 1,5 millions d'euros de mécénat.

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