L’économie régionale résiste à la tempête (pour le moment) selon la Banque de France

La Banque de France présentait ce jeudi les dernières données économiques et financières nationales et territoriales. Et contre toute attente, l’économie en Auvergne Rhône-Alpes semble se maintenir la tête hors de l'eau, malgré les vents contraires que représentent la crise ukrainienne, l’inflation, les tensions sur le recrutement mais aussi sur les approvisionnements. Mais pour combien de temps ?
Si l'effet catastrophe qui était craint avec le remboursement des PGE ne s'est toujours pas vérifié sur le plan local, l'Ordre des experts-comptables d'AuRA alerte toutefois sur les proportions colossales des hausses de prix de l'énergie pour certaines entreprises qui risquent de fragiliser l'économie régionale.
Si l'effet catastrophe qui était craint avec le remboursement des PGE ne s'est toujours pas vérifié sur le plan local, l'Ordre des experts-comptables d'AuRA alerte toutefois sur les "proportions colossales des hausses de prix de l'énergie pour certaines entreprises qui risquent de fragiliser l'économie régionale". (Crédits : Reuters)

« Je vous assure que nous n'avons pris aucune substance euphorisante ce matin...La froideur des chiffres est bien réelle ».

Si Kathie Werquin-Wattebled, la nouvelle directrice régionale de la Banque de France en Auvergne Rhône-Alpes, lance cette boutade ce jeudi matin en pleine intervention de la traditionnelle (et très sérieuse) présentation des dernières données économiques et financières de la Banque de France, c'est parce qu'elle a bien conscience que les chiffres qu'elle présente semblent contre-intuitifs, en cette période de turbulences causées par le conflit ukrainien, les tensions de plus en plus marquées du recrutement, et, bien sûr, par l'explosion du coût de l'énergie.

Des données surprenantes alors que tous les syndicats professionnels, ou presque, s'alarment d'une potentielle catastrophe économique en cours d'éclosion.

Des entreprises armées face à la tempête ?

Selon les derniers chiffres de la Banque de France appuyés sur une enquête mensuelle de conjoncture (août 2022) menée auprès de 8.500 entreprises en France (dont 1.500 en Auvergne Rhône-Alpes) : l'activité de l'industrie a progressé légèrement au niveau national (avec un léger repli toutefois observé dans la région), les services ont également vu leur activité afficher une légère hausse (en France comme en Auvergne Rhône-Alpes). Seul le bâtiment est resté stable, au niveau national et régional.

Pour la directrice de la Banque de France, s'appuyant sur les chiffres détenus par l'institution, les entreprises sont entrées dans les turbulences actuelles plutôt en bonne posture grâce à « un taux de marge historique ». De plus, « l'activité résiste bien même si la trésorerie commence à s'éroder du fait des hausses de prix de l'énergie et des approvisionnements ».

Cet optimisme, (qui n'est tout de même pas galopant...), est partagé par la directrice régionale de l'Urssaf, Frédérique Miny. Les effectifs salariés ont ainsi progressé dans la région de 4,3% au premier trimestre 2022 (dernières données disponibles) et la masse salariale de 11,9% par rapport à la même période en 2021.

Les demandes préalables à l'embauche ont bondi de 36% sur la période mars/mai 2022 par rapport à mars/mai 2021. Autre signe encourageant : sur les quatre milliards de cotisations sociales reportées par les entreprises de Rhône-Alpes suite à la crise sanitaire, les trois quarts ont d'ores et déjà été régularisées. Alors même que l'Urssaf régional s'en est pour l'instant tenu à de simples rappels. Les mises en demeure devraient reprendre à partir d'octobre/novembre et les recouvrements forcés fin 2022.

Même son de cloche du côté de Hubert Masson, expert-comptable dans l'Ain et élu à l'Ordre des experts-comptables d'AuRA, intervenant également à l'occasion de cette présentation des données financières et économiques :

« A date, je suis plutôt optimiste. Les entreprises de la région se portent plutôt bien globalement, sauf situation déjà problématique avant la crise Covid. Nous n'avons pas pour le moment l'effet catastrophe que nous craignions avec le remboursement des PGE ».

Il alerte toutefois sur les « proportions colossales des hausses de prix de l'énergie pour certaines entreprises qui risquent de fragiliser l'économie régionale ». Des tendances à confirmer dans les prochaines semaines donc.

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