E-commerce local : "Permettre aux consommateurs et aux commerçants de se réapproprier les clés et les fruits de la consommation" (Denis Valorge, Neva)

LYON BUSINESS. Face au géant Amazon, la plateforme de e-commerce local, Neva, souhaite que ceux qui font la consommation, marchands et consommateurs, se la réapproprient et en bénéficient. Pour se lancer Neva a besoin d'argent, mais surtout de consolider une base d'adhérents au projet afin qu'il puisse perdurer sur le territoire de la Métropole de Lyon.
(Crédits : DR Capture écran)

En créant Neva, une plateforme de e-commerce coopérative et locale, Denis Valorge et Nicolas Guilbaud espèrent bien faire face au géant du secteur pour que les commerçants, les consommateurs et les citoyens s'y retrouvent dans l'échange.

"Ce projet est né de initiative de cinq associations très implantées sur le territoire lyonnais : I-buycott, la Gonette, le Centre des jeunes dirigeants, CRD et Valeureux. C'est un projet qui est lié à la pandémie, ou on a vu l'explosion des bénéfices d'Amazon et en même temps il y avait la problématiques de commerçants qui se demandaient comment ils allaient continuer à survivre dans ce contexte. L'idée c'est de permettre à ceux qui font la consommation, donc les consommateurs et les commerçants, de se réapproprier les clés et les fruits de leur consommation. Et que l'agent au milieu reste à sa place d'outil et permette à ceux qui font cette richesse de maîtriser leurs propres activités", explique Denis Valorge.

Une façon de rendre aux consommateurs et commerçants le fruit de leur travail et de viser une amélioration sociétale. "Le modèle imposé aujourd'hui est paradoxal : c'est l'agent qui ne produit pas les richesses qui en bénéficie, en l'occurrence Amazon, au détriment des consommateurs, des citoyens et des commerçants. Ce sont des impositions de commission très élevées pour les commerçants, c'est une évasion fiscale pour nous tous."

Le but est donc de permettre à tous de consommer en ligne de façon plus vertueuse. "On est tous passés par ce service, on ne jette pas la pierre aux gens qui consomment sur ces plateformes. Mais on se rend compte que ça produits beaucoup d'externalités négatives : suppression d'emploi, émissions de C02."

"La problématique c'est d'avoir une adhésion"

La plateforme n'est pas encore lancée. Le projet Neva a regroupé 50.000 euros, mais il en manque encore 150.000 euros. Toutefois, à termes, "pour avoir un outil efficace, il faudrait a peu près un million".  L'argent est certes un levier, mais l'autre élément indispensable au lancement de Neva, c'est l'adhésion de ses potentiels utilisateurs. "On veut que les gens se saisissent de ce projet. Le coût d'une plateforme marketplace aujourd'hui, ce n'est pas la problématique. La problématique c'est d'avoir une adhésion", développe Denis Valorge.

Neva devrait pouvoir se lancer d'ici la fin d'année ou début 2023, si l'adhésion est au rendez-vous. "L'intérêt pour nous de se lancer si derrière on n'a pas d'adhésion, il est faible. On n'est pas dans un système startup ou on va lever des millions et voir si ça marche. Si ça se lance, c'est que ça marchera."

La Métropole de Lyon, un terreau idéal

Tous les produits sur cette plateforme seront vendus par des commerçants des communes de la Métropole de Lyon, sans "cahier des charges à l'entrée."

"Les associations à la base du projet sont très engagée, mais on s'est rendus compte avec Nicolas que si on voulait que le territoire progresse, il fallait que tout le monde vienne sur cette plateforme et le but c'est de faire progresser les gens qui s'y rendent. On ne peut pas dire à l'entrée 'tu ne fais pas ça bien, ou consomme ainsi". On veut inciter les commerçants à progresser dans leurs pratiques, via un algorithme qui s'appelle le score de confiance notamment. Il visibilise les produit des gens selon leurs progrès sociétaux et environnementaux, plutôt que selon les publicités ou le prix des produits."

Neva est une société coopérative d'intérêt collectif, un élément important, en phase avec les valeurs portées par la plateforme. "Les parties prenantes sont mettre de leurs destins".

Le Grand Lyon permet aussi de démarre cette plateforme dans des conditions optimales. "On a une logique territorialisée très nette : le grand Lyon. On se rend compte qu'il y a une vraie densité de commerces, d'artisans, de prestataires de services. Il y a aussi une densité de population et des moyens de livrer sur un territoire parce qu'on a des actions publiques fortes, avec par exemple, l'arrivée des voies lyonnaises. Tout ça fait qui fait qu'on a une vraie offre."

Retrouvez l'intégralité de l'interview ici.

Un décideur chaque semaine

Pour rappel, le groupe La Tribune et BFM Lyon s'unissent depuis cette rentrée pour vous proposer, à travers l'émission Lyon Business (tous les mardis à 17h45), l'interview d'un décideur de l'économie lyonnaise au coeur de l'actualité.

Une occasion de décrypter ensemble les enjeux des dossiers et tendances de l'économie locale, animée par Elodie Poyade pour BFM Lyon et Marie Lyan pour le bureau Auvergne Rhône-Alpes du journal La Tribune.

Une émission à retrouver en direct et en replay sur la chaîne BFM Lyon, disponible sur le canal 30 de la TNT et sur les chaines 479 (box SFR), 360 (Orange), 315 (Bouygues) et 915 (Free), ainsi que sur le bureau Auvergne Rhône-Alpes de La Tribune.

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