Pour soigner les plaies complexes, Urgo investira 15 millions de plus d'ici 2026 dans son site ligérien

Urgo veut devenir le leader européen du soin de l'ulcère veineux de la jambe, grâce à ses innovations. Pour soutenir sa croissance, l'ETI dijonnaise investit et recrute massivement sur son site ligérien, seul fabricant de sa bande de compression médicale innovante, Urgo K2. Une enveloppe de 15 millions d'euros est à nouveau projetée d'ici 2026 pour un nouveau déploiement industriel, tandis que le groupe nourrit par ailleurs avec d'autres partenaires un autre projet de recherche XXL à Dijon, Genesis, qui vise à créer de la peau artificielle pour soigner les plaies graves.
L'usine ligérienne Urgo produit déjà 16 millions de bandes de compression médicale pour l'ulcère veineux de la jambe. Et les promesses d'une nouvelle innovation justifient, pour le groupe, une partie de la nouvelle enveloppe d'investissement de 15 millions d'euros.
L'usine ligérienne Urgo produit déjà 16 millions de bandes de compression médicale pour l'ulcère veineux de la jambe. Et les promesses d'une nouvelle innovation justifient, pour le groupe, une partie de la nouvelle enveloppe d'investissement de 15 millions d'euros. (Crédits : DR)

L'effectif de l'usine ligérienne du groupe Urgo a déjà été multiplié par deux sur ces cinq dernières années. Et il sera de nouveau doublé d'ici 2026, pour atteindre 200 salariés à cet horizon. 15 recrutements sont programmés pour les prochains mois (dont certains seront pourvus par l'école de formation interne, créée en novembre dernier).

Cette montée en puissance des ressources humaines s'accompagne aussi de lourds investissements industriels. 16 millions d'euros ont ainsi été investis depuis 2015 dans deux extensions et une nouvelle enveloppe de 15 millions d'euros est annoncée pour un déploiement industriel d'ici 2026.

Devenir leader européen du soin de l'ulcère veineux de la jambe

Au cœur de ce plan de marche, la stratégie ambitieuse de l'entreprise historiquement implantée à Dijon (3.000 salariés, 5 sites industriels, 700 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2021, réalisés à parts égales par ses activités "Medical" pour le traitement des plaies et "Consumers Healthcare" avec les marques grand public Juvamine, Mercurochrome, Marie-Rose etc).

Cette stratégie doit pousser Urgo, dans un proche avenir, vers une place de leader européen du soin de l'ulcère veineux de la jambe.

"Nous sommes déjà leader en France et en Angleterre. Rapidement, nous voulons devenir leader européen puis numéro 1 mondial. Nous commençons à nous développer aux Etats-Unis", annonce Guirec Le Lous, président d'Urgo Medical.

Le sujet est d'importance puisque cette pathologie touche 440.000 patients en France, un Occidental sur 100 souffrira, à un moment de sa vie, d'un ulcère veineux de la jambe.

"Les services R&D de notre site de Veauche (Loire), spécialisé dans le textile, ont mis au point en 2010 une bande de compression médicale très innovante, très performante, qui s'est imposée rapidement sur le marché", rappelle Guirec le Lous. A tel point que très vite, la bande Urgo K2 est devenue le produit le plus vendu d'Urgo Medical.

Produites uniquement dans la Loire, ces bandes représentent aujourd'hui l'essentiel de l'activité de ce site. "En 1997, lorsque nous avons repris cette usine (à Molypharm NDLR), il était au bord de la faillite. Aujourd'hui, il connait un développement exponentiel (+15%/an NDLR)".

Celui-ci devrait encore s'accélérer prochainement puisqu'un nouveau produit qualifié de "très innovant" (mais aussi de très confidentiel), développé lui aussi dans la Loire, devrait être mis sur le marché dans les prochains mois.

Les promesses de cette nouvelle innovation justifient d'ailleurs une partie de la nouvelle enveloppe d'investissement de 15 millions d'euros.

De la peau artificielle pour les grands brulés

Le président d'Urgo Medical l'affirme haut et fort, Urgo est une ETI familiale qui mise sur le Made in France et sur l'innovation. Le discours est bien rodé, aguerri aux échanges avec les institutionnels et financeurs, mais est soutenu sans conteste par des chiffres.

Plus de 80% du chiffre d'affaires de l'entreprise est produit par ses usines françaises.

Et le budget innovation est intéressant : 180 personnes travaillent sur le sujet, avec un budget annuel de 33 millions d'euros pour 2021. Soit presque 5% du chiffre d'affaires, et surtout, 8 millions de plus que les 25 habituellement consentis, alors même que l'entreprise connait depuis le début de la crise Covid un tassement de sa croissance.

Une augmentation des dépenses de R&D justifiée notamment par le projet XXL lancé l'année dernière par Urgo, et piloté à Dijon : le projet Genesis. Un défi d'envergure mondiale, lancé en avril 2021, et qui consistera à créer de la peau artificielle pour soigner les plaies graves, en particulier celles des grands brulés.

Pour ce projet à 100 millions d'euros sur 10 ans, Urgo s'est associée à l'Université d'Evry, à l'Université Claude Bernard Lyon 1, à l'Etablissement Français du Sang et à Dassault Systèmes. Il est notamment soutenu par la Région Bourgogne-Franche-Comté et par l'Etat (22,8 millions d'euros) dans le cadre du Plan d'Investissements d'Avenir.

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