Batteries électriques : Dunkerque remporte finalement la gigafactory de Verkor, Grenoble conservera le centre de R&D

La pépite Verkor, qui vient d’intégrer le classement du FT120 ce mardi, installera finalement sa gigafactory dans les Hauts-de-France. Une bonne nouvelle pour ce territoire, synonyme d'au moins 1.200 emplois locaux directs dans cet ancien bassin minier, alors que le berceau grenoblois de la jeune pousse conservera son site de R&D.
Il faudra désormais transposer cette image au sein du paysage des Hauts-de-France : la startup iséroise Verkor, qui venait d'intégrer ce mardi la dernière édition du FT120 de la Mission French Tech, a confirmé le choix du site de Dunkerque pour l'installation de sa future gigafactory d'ici 2025.
Il faudra désormais transposer cette image au sein du paysage des Hauts-de-France : la startup iséroise Verkor, qui venait d'intégrer ce mardi la dernière édition du FT120 de la Mission French Tech, a confirmé le choix du site de Dunkerque pour l'installation de sa future gigafactory d'ici 2025. (Crédits : DR/Verkor)

Ses 1.200 emplois directs et 150 hectares de gigafactory, appelés à fournir les plus grands constructeurs français et européens en batteries, ne s'installeront ni dans le bassin grenoblois, ni à proximité du couloir de la Vallée de la chimie lyonnaise, et encore moins dans la plaine de l'Ain. La jeune pousse Verkor, qui a su convaincre et rassembler de grands groupes industriels (Schneider Electric, CapGemini, Groupe Idec, et plus récemment Renault) et boucler une première levée de 100 millions d'euros à l'été dernier, déploiera finalement ses capacités de production dans les Hauts-de-France.

Après l'installation de ses équipes ainsi que d'un premier centre de R&D en région grenobloise, la pépite industrielle a écumé après de longs mois sa 'short list' d'une quarantaine de noms pour choisir la ville de Dunkerque, dans les Hauts-de-France, et son bassin minier.

C'est donc cette région qui assurera, dès juillet 2025, la première livraison de batteries « à faible teneur en carbone et à haute performance » pour les véhicules électriques. Avec par la suite, une capacité de production qui évoluera, pour grimper de 16 GWh en 2025 à 50 GWh, à l'horizon 2030. Les travaux devraient quant à eux débuter en 2023.

Selon la région Hauts-de-France, cette installation représente "un investissement total de 2,5 milliards d'euros et un potentiel à terme de près de 2.000 emplois directs et 5.000 emplois indirects".

Il s'agira ainsi de la troisième usine de batteries à s'implanter en France, toutes dans le Nord de l'Hexagone : avec l'annonce du sino-japonais AESC/Envision en juin dernier près de Douai (Nord) puis celle de Stellantis et de TotalEnergies à Douvrin (Nord), où la production devrait aussi débuter en 2023.

Le berceau grenoblois de Verkor conservera  les activités de travaux de recherche et de développement, là où la construction du Verkor Innovation Centre (VIC) a déjà été initiée. « Les innovations qui y sont développées préfigurent l'excellence de fabrication de la première gigafactory de Verkor », souligne la jeune pousse, par voie de communiqué.

Une nouvelle de taille, sur le terrain politique également

Une annonce de taille pour la jeune société, fondée en 2020, et qui venait tout juste d'intégrer les rangs du classement French Tech 120 ce mardi pour la première fois ce mardi.

Mais preuve de la teneur de l'enjeu, ce n'est pas la jeune pousse qui a annoncé la nouvelle elle-même, mais le président de la République.

C'est dans une interview accordée à la Voix du Nord, à la veille d'un déplacement au sein du bassin minier de Dunkerque, qu'Emmanuel Macron a dévoilé cette implantation. Avec, à la clé, les 1.200 emplois de Verkor sous le bras, et près de 3.000 emplois « indirects ».

Cette implantation "permet de faire des Hauts-de-France la vallée de la batterie, un segment essentiel pour produire sur notre sol les voitures électriques de demain", s'est félicité Emmanuel Macron.

De son côté, Verkor a publié rapidement un communiqué rappelant, pour sa part :

 « Dunkerque est le site le plus prometteur parmi les 40 sites étudiés en France, en Espagne et en Italie. D'une superficie de plus de 150 hectares, le site répondra à la demande croissante des constructeurs automobiles européens et internationaux, et à l'accélération du déploiement des véhicules électriques à hautes performances sur le continent », a abondé la jeune pousse.

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Confirmant, la création, sur place, d'un « nouvel écosystème d'acteurs et de solutions pour accompagner le développement de la chaîne de valeur des batteries en Europe », Verkor a ajouté qu'il livrerait en premier lieu le constructeur Renault, désormais actionnaire et partenaire stratégique de la jeune pousse, à partir de ce nouveau site.

Cette installation, stratégique, fait l'objet d'un dialogue avec la Commission Nationale du Débat Public (CNDP). Un processus de consultation nationale a été engagé en décembre dernier pour la sélection de ce site.

« Ce choix d'implantation vient renforcer la « vallée de la batterie électrique » qui prend forme dans les Hauts-de- France et son écosystème dynamique. C'est un signal positif pour la plateforme industrielle de Dunkerque qui dispose d'atouts critiques pour ce type d'activités », a tenu à affirmer, par voie de communiqué, la ministre en charge de l'Industrie, Agnès Pannier Runacher, assurant en même temps Verkor du « soutien du Gouvernement », « qui se poursuivra dans le cadre de France 2030 ».

Une "short list" d'une quarantaine de sites potentiels

Et pourtant, le site de Dunkerque était loin d'être le seul à lui faire de l'œil : un temps évoqués, les anciens ateliers Bosch à Rodez semblaient une option, avant d'être écartés, courant 2021, par la startup comme par les pouvoirs publics sur place.

En Auvergne Rhône-Alpes, la jeune pousse était restée très discrète sur ses points d'intérêts, et rappelait simplement que l'entrée de son partenaire Renault allait nécessairement peser dans la balance.

Est-ce uniquement pour ce dernier, et plus largement pour une industrie automobile dont les positions demeurent fortes dans le Nord de la France que ce site a été sélectionné ? Ou bien en raison d'une combinaison de politique nationale et locale visant à offrir des perspectives de reconversion à son bassin minier historique ?

La région Auvergne Rhône-Alpes dirigée par Laurent Wauquiez n'a pas encore réagi à cette nouvelle : après avoir proposé une enveloppe pouvant aller jusqu'à 7 millions d'euros, sous la forme de différentes aides notamment en matière de R&D, afin d'accompagner en premier lieu l'installation de son centre de recherche, la Région avait bien essayé de « retenir » la pépite. Le président LR, Laurent Wauquiez, admettait toutefois que l'enjeu serait déjà de pouvoir conserver ce type de projets industriels stratégiques en France, que ce soit en Auvergne Rhône-Alpes ou bien ailleurs.

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Commentaires 6
à écrit le 03/02/2022 à 8:41
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La batterie électrique et la planche en bois, pléonasmes je vous aime.

à écrit le 02/02/2022 à 22:45
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Une licorne qui va vite ,très vite .On se demande pourquoi les masters de l'automobile ne sont pas capable de construire cette mega factory ? J'espère que la charrue ne sera pas mise avant les boeufs et que nous avons des solutions pour le recyclage...

à écrit le 02/02/2022 à 16:35
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​"Douai : installation d'une usine chinoise de batteries électriques" Ce projet est-il tombé à l'eau ?

à écrit le 02/02/2022 à 11:06
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la géographie n'est pas le fort des Français. Dunkerque est un port sur la mer du nord. Pour trouver le bassin minier il faut allet vers Bethune Lens au plus proche de 100 km. c'est à Dunkerque ou dans le bassin minier

à écrit le 02/02/2022 à 11:05
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la géographie n'est pas le fort des Français. Dunkerque est un port sur la mer du nord. Pour trouver le bassin minier il faut allet vers Bethune Lens au plus proche de 100 km. c'est à Dunkerque ou dans le bassin minier

à écrit le 02/02/2022 à 10:10
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Il y a sans doute dans cette décision un peu de politique pour ne pas implanter cette usine en Rhône Alpes. Pas de cadeaux à Wauquiez. C'est bien aussi pour le Nord qui doit se développer. En Rhône Alpes, les bassins Lyonnais, Grenoblois et la plain...

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