20 ans après son arrivée à Lyon, quel bilan pour le bureau régional de l'OMS ?

En pleine pandémie mondiale, le bureau lyonnais de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) vient de fêter les 20 ans de son implantation au coeur de la capitale des Gaules. L'occasion de tirer un premier bilan de ses activités, avec un focus particulier sur son rôle dans la pandémie de Covid-19, mais aussi de présenter les perspectives d'avenir, en particulier avec l'installation prochaine de l'académie de l'OMS à Lyon qui sera chapeauté par l'ancienne ministre de la Santé, Agnès Buzyn.
Créé en 2001, le bureau OMS de Lyon vient de fêter ses 20 ans en pleine pandémie, dans un contexte où les ambitions en matière de formation mais aussi de prévention se voient également renforcées, entre autres, par la création d'une nouvelle Académie de formation de rang mondial à Lyon, qui sera dirigée par l'ex-ministre Agnès Buzyn.
Créé en 2001, le bureau OMS de Lyon vient de fêter ses 20 ans en pleine pandémie, dans un contexte où les ambitions en matière de formation mais aussi de prévention se voient également renforcées, entre autres, par la création d'une nouvelle Académie de formation de rang mondial à Lyon, qui sera dirigée par l'ex-ministre Agnès Buzyn. (Crédits : DR)

Bien avant la pandémie, en 2001, le bureau OMS de Lyon avait été créé dans le Biodistrict de Lyon-Gerland, avec le soutien du gouvernement français, de la Métropole de Lyon et de la Fondation Mérieux.

L'objectif était déjà posé : contribuer à renforcer la sécurité sanitaire mondiale, en s'appuyant sur une région qui se pose comme un écosystème de taille en matière de santé avec ses 72.500 emplois, 2.100 entreprises et des structures comme les Hospices civils de Lyon (HCL), second CHU de France, mais également le nouveau Centre International de la Recherche sur le Cancer (CIRC), qui dépend lui aussi de l'OMS et ouvrira en 2022 dans le quartier de Gerland.

"Le bureau de l'OMS a une vision stratégique, celle d'anticiper les crises", a souligné Bruno Bernard, président de la Métropole de Lyon. "L'importance de son action s'est illustrée lors de la gestion du virus Ebola, mais aussi lors de la gestion du Covid 19", a renchéri le ministre de la Santé, Olivier Véran, dans une vidéo projetée pour l'occasion.

"Depuis sa création le bureau de Lyon a été un atout pour la sécurité sanitaire mondiale. L'OMS est reconnaissante de ces précieux partenariats", a complété le Dr Michael J. Ryan, directeur exécutif du Programme OMS des Urgences sanitaires.

Une occasion de souligner également que cette structure fait désormais de Lyon "l'une des trois capitales de la santé mondiale avec Genève et Berlin", a glissé l'ambassadrice française pour la santé mondiale, Stéphanie Seydoux.

Des milliers de personnels de laboratoire formés à la réponse au Covid

Vingt ans après l'implantation de son bureau lyonnais, l'OMS en a également profité pour tirer un premier bilan de sa présence sur le terrain, qui semble faire l'unanimité sur la scène lyonnaise, contrairement à d'autres dossiers comme celui du bureau Interpol, plus politique :

"Le bureau OMS de Lyon est un centre d'excellence pour le renforcement des laboratoires de santé publique", confirme Nedret Emiroglu, directrice du département de renforcement de la préparation des pays de l'OMS.

Une occasion de rappeler les missions qui l'ont animées durant 20 ans : à savoir "soutenir la bonne gouvernance et la gestion des laboratoires de santé publique, coordonner les laboratoires au niveau national, renforcer leurs capacités de diagnostic et leur qualité, par exemple en envoyant des réactifs selon les besoins"... Mais aussi améliorer les compétences techniques du personnel, tout en assurant la préparation des laboratoires, en cas d'urgence sanitaire.

Même si l'organisme mondial avance, en bout de ligne, très peu de chiffres sur son implantation locale (on saura seulement que de janvier 2020 à décembre 2021, le bureau de Lyon comptait 23 personnes pour un budget de 6,5 millions de dollars de janvier 2020 à novembre 2021), il brandit cependant un premier engagement très concret :

"Nous avons par exemple formé des milliers de personnels de laboratoire dans la réponse au Covid", atteste Nedret Emiroglu. Car parmi ses missions, le bureau lyonnais de l'OMS évalue notamment les capacités des pays et se charge d'identifier leurs besoins, en termes de formation, logistique, fourniture de matériels essentiels... Avec l'ambition de développer des partenariats "avec le plus de pays possible, afin d'assurer par exemple des diagnostics pour le Covid", souligne-t-elle.

Hors pandémie également, le bureau lyonnais avait déjà pour mission d'augmenter les capacités des tests concernant les enjeux de santé publique, mais aussi de s'assurer leur qualité et leur fiabilité sur un panel de 180 pays. "Pour cela, nous envoyons par exemple des échantillons visant à évaluer la capacité de test des laboratoires eux-mêmes. Nous nous assurons de la qualité, des normes et des standards", décrit Nedret Emiroglu.

Gestion des risques pour les grands rassemblements

Durant ces vingt dernières années, sa mission aura aussi été de faire progresser les compétences et connaissances afin de préparer la scène mondiale aux situations d'urgence, comme le virus Ebola mais aussi le Covid. Avec, comme autre axe principal de travail : celui d'assurer la sécurité sanitaire aux frontières ainsi qu'au sein des rassemblements de masse.

"Nous soutenons par exemple la gestion des risques à l'égard des grands rassemblements comme les Jeux Olympiques, les matches ou les concerts et nous travaillons sur des recommandations de voyage et sur la santé aux frontières, notamment dans les aéroports, les ports et les passages terrestres", énumère Nedret Emiroglu.

Autre impact cette fois plus concert :

En plus de son projet de nouveau Centre International de la Recherche sur le Cancer (CIRC), qui ouvrira ses portes à compter de 2022 à Lyon Gerland, une autre structure de l'OMS, l'Académie de l'OMS, viendra également rejoindre le bureau lyonnais. Elle aura pour mission de renforcer le personnel de santé, et pas uniquement sur la gestion des urgences.

Ce nouveau centre de formation international se destine en effet à accueillir près de 400 personnes, dont une soixantaine de permanents, à Lyon. Il bénéficiera d'une enveloppe de la France de 120 millions d'euros et sera chapeauté par l'ex-ministre de la Santé, Agnès Buzyn, qui a été nommée pour prendre la direction exécutive de ce nouveau centre.

Lancé en juin 2019, ce projet été confirmé par le président de la République Emmanuel Macron en mai 2021. "Le bureau de l'OMS et l'Académie seront hébergés au même endroit. Le bâtiment est actuellement en rénovation", précise Nedret Emiroglu.

D'ailleurs, la collaboration entre les deux entités a déjà commencé. "Certains personnels de l'Académie sont actuellement physiquement dans le bureau de Lyon", affirme-t-elle. "L'Académie de l'OMS ouvrira pleinement ses portes en 2024", a précisé Stéphanie Seydoux.

(avec ML)

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