Congrès HLM : après Bordeaux, c’est Lyon qui accueillera cette grande "messe" en 2022

La dernière édition du 81e congrès HLM de l'Union sociale pour l'habitat (USH), qui vient tout de juste de se clôturer ce jeudi à Bordeaux (Gironde), a été marquée par une intervention de Jean Castex en faveur de l’accompagnement à la relance de la construction dans les territoires tendus. Et dès l'an prochain, cette grande "messe" des bailleurs, collectivités locales et politiques se tiendra à Lyon. De quoi appuyer les fortes "ambitions en termes de construction de logements sociaux et abordables" du patron EELV de la métropole, Bruno Bernard, dont l'encadrement des loyers vient de franchir un nouveau cap.
« L'accueil du Congrès HLM l'année prochaine sera une formidable opportunité pour faire avancer dans le débat public la question de l'accession à un logement digne et abordable a affirmé l'EELV Bruno Bernard, alors que l'encadrement des loyers vient de franchir un nouveau avec la publication d'un arrêté par le préfet du Rhône.
"« L'accueil du Congrès HLM l'année prochaine sera une formidable opportunité pour faire avancer dans le débat public la question de l'accession à un logement digne et abordable" a affirmé l'EELV Bruno Bernard, alors que l'encadrement des loyers vient de franchir un nouveau avec la publication d'un arrêté par le préfet du Rhône. (Crédits : Pixabay)

Comme chaque année, le Congrès HLM de l'Union sociale pour l'habitat (USH) est un lieu où se croisent des décisions à la fois économiques et politiques. Positionné comme l'un des plus importants congrès de France, ce grand rendez-vous des bailleurs sociaux et des grandes collectivités françaises s'est clôturé ce jeudi à Bordeaux, après une visite du Premier Ministre Jean Castex, qui est revenu sur la nécessité de relancer la construction neuve au sein des territoires tendus.

Mais il songe déjà à la suite, avec l'annonce de la candidature de Lyon, qui vient d'être retenue pour son édition 2022. Une grande satisfaction pour le président écologiste de la Métropole lyonnaise, qui, en plus de détenir également les compétences d'un Département à l'échelle des 59 communes qui le composent (selon le statut particulier du Grand Lyon depuis la loi Mapam), y voit là une opportunité de décliner sa feuille de route politique en actes.

« L'accueil du Congrès HLM l'année prochaine sera une formidable opportunité pour faire avancer dans le débat public la question de l'accession à un logement digne et abordable. Au travers de ces rencontres nous pourrons construire ensemble une véritable politique du logement social et abordable pour toutes et tous », a affirmé Bruno Bernard par voie de communiqué.

Pour son vice-président en charge de l'Habitat, logement social et politique de la ville, Renaud Payre, ce choix est aussi « le signe de la reconnaissance de la dynamique que nous avons lancée pour notre territoire. Ce sera l'occasion de mobiliser l'ensemble de l'écosystème métropolitain afin de répondre aux enjeux de l'habitat social ».

Une feuille de route logement, qui va jusqu'à l'encadrement des loyers

Car la question du logement et notamment du logement accessible occupe une place centrale au sein de la feuille de route du nouvel exécutif lyonnais : avec ses 14 sites en rénovation urbaine, le président Bruno Bernard a notamment annoncé son objectif d'atteindre les 6.000 logements sociaux par année d'ici la fin du mandat (dont 5.000 logements sociaux et 1.000 en bail réel solidaire) et a également fait montre de sa volonté de « privilégier les réhabilitations aux démolition-reconstructions ».

Plus largement, le Grand Lyon se pose aussi comme l'un des territoires candidats à l'expérimentation de l'encadrement des loyers, dès le 1er novembre prochain.

Issue de la loi Elan, cette mesure est particulièrement d'actualité : après avoir reçu le feu vert du gouvernement à travers un premier décret il y a quelques semaines, le préfet du Rhône Pascal Mailhos, a emboîté le pas en publiant ce jeudi un nouvel arrêté fixant des loyers de référence pour les communes de Lyon et Villeurbanne, à compter du 1er novembre 2021.

Une mesure justifiée selon lui par le fait que « ces deux communes répondent aux critères de forte tension locative fixés par la loi ELAN. Il s'agit d'une part des loyers (écart des loyers entre le parc privé et le parc social et niveau de loyer médian), et d'autre part de la dynamique de construction. En effet, Lyon et Villeurbanne présentent un marché particulièrement tendu et concentrent 71 % du parc locatif privé de l'ensemble de la Métropole de Lyon », souligne le préfet du Rhône.

La question du logement accessible, un enjeu territorial

Dans un récent entretien à la Tribune, Bruno Bernard avait cependant affirmé que l'encadrement des loyers « ne serait pas l'alpha et l'omega de sa politique logement » : et souhaitait en parallèle travailler par exemple sur le sujet de la vacance des logements, « un phénomène qui concernerait jusqu'à 17.000 logements vacants de plus de deux ans recensés sur l'ensemble de la métropole, afin d'accompagner par exemple les propriétaires à les rendre décents ou à lutter contre les locations de tourisme illégales », annonçait l'élu.

Reste que la question du logement dit « accessible » demeure forte à l'échelle de la métropole lyonnaise, 3e ville de France mais qui truste régulièrement le haut des classements, en premier lieu sur le terrain de l'évolution des prix de son immobilier.

Avec, par exemple, une hausse de +10,9% du prix médian enregistrée pour la vente d'un appartement ancien sur l'année 2020 au sein du périmètre métropolitain, ou encore un bond de +2,86% des loyers par rapport à 2020 selon le dernier baromètre du syndicat étudiant Unef Lyon...

Le déséquilibre enregistré entre la demande et la création de logements sociaux sur le marché actuel fait également partie des enjeux. Récemment, Hervé Legros, le pdg promoteur lyonnais Alila, spécialisé dans la vente de logements sociaux et accessibles aux bailleurs, rappelait que « certaines métropoles comme Lyon enregistrent près de 15.000 nouveaux habitants chaque année, contre 50.000 à Paris, 10.000 à Nantes, ou 12.000 à Bordeaux... Aujourd'hui, il faut attendre huit ans pour un logement social en Île-de-France, contre six ans au sein de la métropole de Lyon ».

Le coup d'arrêt de la construction neuve

Selon une récente étude commandée par Alila (qui souhaite positionner ce débat sur la scène nationale comme l'un des enjeux des prochaines présidentielles) à l'agence City Linked, la construction neuve aurait même connu un fort coup d'arrêt au sein de la métropole lyonnaise : avec un total de 3.945 permis de construction de logements signés l'an dernier, contre 12.400 en 2017.

Selon cette même étude, les 2/3 des habitants de la Métropole pourraient être éligibles à un logement social, alors que seule une demande sur dix peut être satisfaite. Une situation expliquée en partie par la crise sanitaire, "mais pas uniquement", selon le promoteur lyonnais.

De son côté, Bruno Bernard a d'ores et déjà admis que le chantier du logement accessible serait un enjeu de longue haleine, et mise pour cela sur plusieurs outils précédemment cités. Un arsenal où il compte ajouter des dispositifs additionnels comme l'intégration de Bail Réel Solidaire (BRS) au sein des projets de constructions neuves. Il ne s'interdit pas non plus de procéder à des transformations de logements existants en logements sociaux.

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