Gastronomie (française) et santé (mondiale) : ces deux dossiers au cœur du déplacement d’Emmanuel Macron à Lyon

Après l’industrie, le secteur de la restauration, mais aussi de la santé. Le président de la république Emmanuel Macron se rendra à Lyon ce dimanche et lundi, pour une visite de deux jours où il participera notamment au dîner des Grands Chefs, en marge du salon international de la gastronomie (SIRHA) organisé par GL Events. Il présidera également dès le lendemain une séance d'installation de l'académie de l'OMS, un projet qu'il soutient depuis deux ans et qui viendra compléter l'écosystème local dédié à la santé dès 2023.
Emmanuel Macron présidera notamment la séance d'installation de l'académie de l'OMS à la Cité internationale de Gerland, dont le projet, consistant à accueillir un nouveau centre de formation international destiné aux métiers de la santé, avait déjà été esquissé il y a deux ans, avant de bénéficier d'un solide coup d'accélérateur à l'issue de la crise sanitaire.
Emmanuel Macron présidera notamment la séance d'installation de l'académie de l'OMS à la Cité internationale de Gerland, dont le projet, consistant à accueillir un nouveau centre de formation international destiné aux métiers de la santé, avait déjà été esquissé il y a deux ans, avant de bénéficier d'un solide coup d'accélérateur à l'issue de la crise sanitaire. (Crédits : POOL)

Durant deux journées, la Préfecture du Rhône a déjà prévenu les habitants qu'il leur faudrait privilégier les transports en commun. Car ce dimanche et ce lundi, le président de la République Emmanuel Macron se rendra dans la capitale des Gaules, à l'occasion d'un déplacement placé, non pas cette fois sous le signe de la réindustrialisation comme c'était le cas au cours des dernières semaines, mais d'une double cible.

Le président commencera en effet par se rendre, ce dimanche, au Salon international de la restauration, de l'hôtellerie, et de l'alimentation, qui vient d'ouvrir ses portes depuis ce jeudi après 18 mois de crise sanitaire.

Cet événement phare, organisé par le groupe GL Events, incarne en effet la reprise du secteur de l'événementiel et des métiers de bouche, avec la clé, près de 2.000 exposants et plusieurs centaines de milliers de visiteurs attendus (contre 225.000 en 2019) à Eurexpo Lyon.

Emmanuel Macron a notamment prévu de parcourir les allées de ce salon professionnel afin d'échanger avec des représentants des métiers de bouche, alors que les secteurs de l'événementiel et de la restauration ont été mis à mal par la crise sanitaire et rencontrent actuellement de fortes problématiques d'attractivité et de recrutement.

Une manière, pour le chef de l'Etat, de venir constater les effets du "Quoi qu'il en coûte", mais aussi de l'instauration du pass sanitaire comme condition de la reprise d'activité pour le pays, alors que cette mesure avait toutefois suscité une levée de boucliers de la part des professionnels ?

À l'occasion de cette visite, « le président de la République souhaite rappeler que l'État a été et sera aux côtés des professionnels, mais également soutenir la mobilisation autour de la relance », confirme son cabinet.

Il participera ensuite au traditionnel Dîner des Grands Chefs du SIRHA, qui se tiendra cette fois en préfecture dont le quartier sera entièrement fermé à la circulation à cette occasion.

Acte II : un projet emblématique pour l'IOMS... et la France

Alors que la dernière visite présidentielle avait déjà été placée sous le signe de la santé, avec la visite en juin 2020 du visite du site de production de vaccins de Sanofi, à Marcy-L'Etoile (Rhône), Emmanuel Macron se rendra à compter du lundi dans le "biodistrict" de Gerland, où il présidera notamment à la cérémonie d'installation de l'académie de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), aux côtés de Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l'Organisation mondiale de la Santé.

Un projet que le président de la République avait soutenu il y a quelques mois, non lui-même son top départ à l'occasion de l'assemblée annuelle de l'OMS qui se tenait en mai dernier à Genève.

Ce projet de bâtir un nouveau centre de formation international, destiné à accueillir près de 400 personnes (dont une soixantaine de permanents à Lyon), avait déjà été esquissé il y a deux ans, avant de bénéficier d'un solide coup d'accélérateur à l'issue de la crise sanitaire. « La pandémie actuelle, avec son cortège de désinformation, nous a permis de constater l'importance de la science et de systèmes de santé robustes », avait déjà souligné Emmanuel Macron.

« Ce projet ambitieux en partenariat avec l'OMS, a pour objet de devenir un centre de formation continue de haut niveau en santé à vocation mondiale », rappelle l'Elysée, tout en soulignant le fait que « cette nouvelle institution contribuera au rayonnement de la métropole lyonnaise, qui bénéficie d'un écosystème dynamique en santé, où sont déjà établis un bureau de l'OMS ainsi qu'un centre international de recherche sur le cancer notamment ».

La région lyonnaise réunit en effet déjà près de 60.000 emplois dans les secteurs des biotechnologies et de la santé, et constitue l'un des premiers hubs de production de vaccins au monde, avec la présence d'un pôle de compétitivité mondial en santé, Lyonbiopôle. Et le "biodistrict" de Gerland compte lui-même déjà la présence de plusieurs laboratoires pharmaceutiques et centres de recherche, dont le laboratoire P4 Jean-Mérieux-Inserm, ainsi que le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), appelé à s'y installer dès 2022.

Un premier budget de 90 millions d'euros (rehaussé)

Ce déplacement pourrait également préciser les contours de la mise en route de ce nouveau vaisseau amiral en matière de santé, dont le financement avait jusqu'ici connu plusieurs épisodes.

Fin février dernier, un communiqué de l'OMS confirmait qu'un accord avait finalement été trouvé en marge d'une rencontre avec le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, annonçant l'appui de la France à hauteur de 90 millions d'euros, soit 30 millions pour le compte de l'Etat, 30 millions par les collectivités locales (Ville de Lyon, Métropole de Lyon, Région Auvergne-Rhône-Alpes) et enfin 30 millions pour le secteur privé.

Quelques semaines plus tard, « face à une impasse financière de 30 millions sur ce dossier », la Région Auvergne Rhône-Alpes, conduite par le président LR Laurent Wauquiez, s'engageait elle-même à apporter finalement une enveloppe de 24 millions (contre 10 millions prévus initialement), aux côtés de des autres partenaires. Mais surtout, l'exécutif régional avait à cette occasion dévoilé qu'il deviendrait notamment propriétaire du bâtiment, afin de faciliter l'implantation de l'OMS, sans plus de précisions sur le montage du projet à ce stade. Soit une enveloppe globale de 120 millions d'euros désormais sur la table.

Résultat ? L'OMS devrait ainsi héberger son futur campus dans un nouvel immeuble construit pour l'occasion, qui devrait comprendre sept étages et dont le bail aurait déjà été signé avec un opérateur immobilier. Objectif : offrir plusieurs dizaines de modules de formations, à destination des acteurs de la santé provenant des 194 Etats membres de l'organisation, avec une première cible évoquée : celle d'atteindre les 10 millions d'utilisateurs d'ici à fin 2023, dont 16.000 formations en présentiel par an, comme le rapporte notre confrère Le Monde.

Restera donc à définir quelles seront les prochaines étapes d'installation de cette nouvelle "Académie" de rang mondial, dont l'ouverture a déjà été annoncée pour 2023. Emmanuel Macron souhaitait que les choses vite à ce sujet, affirmant qu'un premier catalogue de formation en ligne devait être offert dès cet été. Une cinquantaine de formations pourraient être dans un premier temps disponibles en ligne, avec l'objectif d'être dispensées dans les six langues officielles de l'OMS.

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Commentaires 3
à écrit le 25/09/2021 à 10:47
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Je le redis il faudrait des tickets restaurants gastronomiques offerts à tous les français.

à écrit le 24/09/2021 à 21:16
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L'académie de l'OMS, où comment apprendre à se coucher devant le plus fort et le plus riche ?

à écrit le 24/09/2021 à 14:28
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Il devrait se rendre sans ses gardes du corps, dans un quartier, pour goûter à la gastronomie du maghreb.

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