A Méribel, la station revend sur internet 115 cabines héritées des JO d'Albertville de 1992

Quand une station de l’emblématique domaine des 3 Vallées choisit de se départir de son matériel, elle le fait désormais directement en ligne, pour le plaisir des amateurs du vintage. A Méribel, la station a en effet décidé de mettre à la vente dès ce mardi matin 115 cabines de l’Olympe, inaugurées lors des Jeux Olympiques de 1992 à Albertville. Avec un prix à la vente de 500 euros pièce, cette e-transaction qui s’est soldée en quelques minutes ce mardi matin, avec plus de 400 connexions simultanées.
Les 115 cabines décrochées il y a tout juste un mois par la station, dans le cadre d'une opération de modernisation de sa télécabine des Allues, ont trouvé preneur en l'espace de 7 minutes en ligne.
Les 115 cabines décrochées il y a tout juste un mois par la station, dans le cadre d'une opération de modernisation de sa télécabine des Allues, ont trouvé preneur en l'espace de 7 minutes en ligne. (Crédits : DR/Méribel Alpina)

Au total, elles ont été 115 cabines au look rétro, avec leur forme « d'œuf », à se partager l'intérêt des potentiels acheteurs sur la Toile. Et ce, en l'espace de quelques minutes. Car ce mardi, la station de Méribel s'attendait en effet à une forte affluence sur la plateforme de vente en ligne, où elle proposait un vestige de la télécabine de l'Olympe.

Partie prenante du projet de la candidature française pour accueillir les Jeux Olympiques d'hiver de 1992, elles avaient été mises en service l'année précédente, en 1991.

Pendant 30 ans, ces cabines conçues par l'isérois Poma auront effectué un trajet de 6 km de long afin de relier le village de Brides-les-Bains, au domaine skiable de Méribel, le tout en desservant les hameaux des Allues et du Raffort, pour un temps de parcours de 25 minutes.

Après avoir longtemps constitué l'une des plus anciennes liaisons par les airs de la vallée des Allues, devançant l'engouement affiché désormais pour les ascenseurs valléens, ces « œufs » à l'allure vintage laisseront désormais définitivement place à des cabines plus récentes et au confort amélioré, mais également plus spacieuses afin de doper la capacité des remontées de la station.

Baptiste Decosne, en charge du service travaux neuf de Méribel Alpina, précise en effet que la station a entrepris un plan de modernisation de sa télécabine de l'Olympe, qui accueillera à compter de l'hiver prochain 130 nouvelles cabines (modèle Diamond de la filiale de Poma, Sigma), pour un budget global de près de 4,5 millions d'euros pour ce plan de rénovation (dont 2 millions rien que pour l'achat des télécabines).

Mais cela reste une « goutte d'eau » face à un projet qui viserait à remplacer la totalité de l'installation de 6 km par une neuve, puisque l'on parlerait dans ce cas plutôt d'une enveloppe de 30 à 40 millions d'euros.

Une vente qui aura duré 7 minutes

En attendant, Méribel Alpina a voulu marquer le coup et afficher un prix qui se voulait accessible pour contenter les fans de la station, avec un tarif de 500 euros pièces pour l'une des 115 télécabines mises en vente. A l'époque, l'installation au complet (comprenant les gares) avait nécessité un investissement de 7 à 8 millions de francs...

Si tout un chacun était en effet en mesure de s'offrir un petit bout de la station, en vue de décorer son salon, son chalet ou son jardin, tout s'est passé très vite ce mardi matin : en l'espace de 7 minutes, plus aucune cabine n'était disponible à la vente, face à un afflux de connexions ayant mené jusqu'à plus de 400 internautes connectés en simultané.

Et ce, même s'il existait plusieurs contraintes de taille : tout d'abord, la vente se faisait exclusivement en ligne, sur la plateforme de l'office du tourisme de la station, à compter de 9h, et selon le principe du premier arrivé et premier servi.

Pour l'enlèvement et la livraison également, le futur acheteur devra se déplacer lui-même sur place et régler en sus le chargement de sa nouvelle possession, qui devrait tout de même avoisiner les 334 kilos, pour une dimension de 2 mètres par 1,68 mètres, et une hauteur de 2,11 mètres. Et ce, spécifiquement entre les 24 au 27 juillet prochains, directement au hameau du Raffort de Méribel.

« Prévoir un enlèvement avec fourgon à plateau ou remorque », précisait la station, qui note que si le chargement pourra être réalisé avec les moyens de Méribel Alpina, l'amarrage et la conformité de l'attelage seront placés sous la responsabilité de l'acheteur.

Une opération très attendue

Ce modèle "SP77" du constructeur Poma sera d'ailleurs revendu en l'état, c'est-à-dire avec ses racks à skis, mais aussi son assis dos-à-dos, et ses traditionnelles banquettes en plastique. Ces cabines sont munies d'une coque extérieure, pivotant sur elle-même, afin d'accueillir ses passagers. Seules la suspente ainsi que les quille de guidage sous cabine ne sont pas inclues.

Et pour Gautier Monnet, chargé de communication chez Méribel Alpina, nul doute qu'une opération de ce type était très attendue : « nous avions déjà eu des demandes de la part de particuliers ou d'hôteliers. Nous savions que ce genre de ventes, qui avait déjà été réalisée l'an dernier chez nos voisins de Méribel Mottaret avec la télécabine de la Plattières, avait rencontré également un vif succès ».

Car pour les locaux, ces « œufs » symbolisent encore les JO de 1992, tandis que pour les amoureux de la montagne, c'est probablement plus l'objet dans lequel ils ont passé plusieurs heures cumulées en hiver qui fait souvent office de symbole.

Parmi les premières commandes reçues, Méribel Alpina compte notamment deux magasins de sport de la Loire, mais aussi des restaurateurs de la région, ainsi que des particuliers britanniques ou franciliens...

Des fonds réaffectés à la végétalisation des pistes

Les fonds récoltés durant cette vente express -soit près de 57.500 euros qui, une fois les commissions et la TVA déduite, devrait même représenter la moitié de cette somme-, seront réaffectés selon la station dans des opérations de biodiversité à l'échelle de la station, et notamment en faveur de la végétalisation des pistes.

Pour Méribel, il s'agissait donc d'une manière de se départir d'un stock devenu encombrant, mais tout en s'offrant une jolie campagne de communication sur la Toile, et aussi une place de taille dans le jardin d'une centaine de fans, qui pourront désormais contempler un vestige de la station au quotidien.

Et si l'opération peut paraître surprenante sur le plan du patrimoine, pas d'inquiétude : la station a d'ores et déjà prévu de conserver quelques exemplaires, tandis qu'elle en a surtout proposé aux communes concernées avoisinantes, qui nourriraient des projets artistiques ou décoratifs. C'est notamment le cas de la commune thermale de Brides-les-Bains, qui a choisi d'en conserver quelques exemplaires afin de les redéployer sous la forme d'un projet artistique.

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