L'Apec veut doubler le nombre de jeunes diplômés accompagnés cette année en AuRA

PERSPECTIVES. Selon le dernier baromètre de l’Apec, publié début février, les intentions de recrutement de cadres au premier trimestre 2021 sont toujours limitées, en raison du contexte sanitaire. La région AuRA sort toutefois son épingle du jeu avec des chiffrés légèrement supérieurs aux prévisions nationales, et mise sur un accompagnement renforcé des jeunes diplômés, qui font partie des premiers publics à subir cette crise.
Alors que les perspectives d'emploi cadres demeurent dans l'expectative, l'Apec s'est engagée au niveau national dans le plan Un jeune Une solution avec l'engagement d'accompagner près de 50.000 jeunes diplômés sur l'année 2020-2021 au niveau national.
Alors que les perspectives d'emploi cadres demeurent dans l'expectative, l'Apec s'est engagée au niveau national dans le plan "Un jeune Une solution" avec l'engagement d'accompagner près de 50.000 jeunes diplômés sur l'année 2020-2021 au niveau national. (Crédits : Headway / Unsplash)

Un sentiment global d'incertitude qui pénalise la relance. Dans l'emploi cadres également, la crise sanitaire a laissé des marques en ce début d'année. Et même s'il est souvent l'un des premiers segments à reprendre habituellement à l'issue d'une crise, comment témoigne l'Apec, force est de constater que la mécanique n'est pas encore totalement réamorcée, face à un climat plutôt attentiste.

« Seulement 10 % des entreprises que nous avons contacté prévoient de recruter au moins un cadre au premier trimestre, alors qu'un an auparavant, cette proportion atteignait 60 % », observe Eric Guillaumot, délégué régional de l'Apec, à la tête de six agences et 90 collaborateurs en Auvergne Rhône-Alpes.

Le coup peut sembler rude pour un secteur qui poursuivait une croissance constante au cours des quatre dernières années.

« Au deuxième trimestre 2020, nous avons observé une chute de 50 % des offres de l'emploi cadres au niveau national, qui sont ainsi passées de 140.000 en 2019 à 70.000 en 2020. Depuis, cela a remonté mais de manière progressive, mais l'on se situe toujours à -20 % par rapport à l'année précédente, au quatrième trimestre 2020 », analyse Eric Guillaumot.

Selon les chiffres de l'Apec, près de 40 % des entreprises auraient ainsi annulé ou reporté un recrutement au cours de l'année dernière tandis que fin décembre, près de la moitié des décideurs (47%) s'affichaient encore dans l'incapacité de prévoir leur propre niveau d'activité sur le premier semestre 2021. La durée de la crise a éprouvé la confiance des entreprises, qui étaient plus nombreuses (60%) à afficher un indice de confiance en septembre dernier, juste avant le second confinement.

Un rôle « d'amortisseur » en AuRA

Cette incertitude, qui caractérise la période actuelle avec le spectre toujours possible d'un troisième reconfinement, a amené l'Apec à décaler de quelques mois son panel annuel des prévisions d'emplois pour l'année à venir, qu'il publie habituellement en février. Reste que dans la région AuRA, « qui est toujours un peu mieux orientée que le contexte national », le nombre d'offres n'a baissé « que » de -25 % sur l'ensemble de l'année, contre -29 % à travers l'Hexagone.

« La dynamique de la région, ainsi que son tissu diversifié, ont permis de jouer un rôle d'amortisseur, car tous les secteurs n'ont pas été touchés de la même manière », analyse Eric Guillaumot. Pas forcément de quoi se réjouir cependant, d'autant plus qu'Auvergne Rhône-Alpes observe elle aussi depuis quelques mois le retour des jeunes dans les rangs de l'Apec, qui avaient jusqu'ici eu tendance à délaisser les bancs de l'antenne réservée aux cadres, au cours des dernières années.

« L'intégration et l'employabilité des jeunes au sein du marché du travail était tellement simple au cours des trois à quatre dernières années, qu'on ne les voyait plus », résume Eric Guillaumot.  Mais l'Apec avait anticipé cette situation, en s'inscrivant comme l'un des opérateurs partenaires du programme « 1 jeune 1 solution » du gouvernement français.

Avec au programme, l'engagement d'accompagner au niveau national près de 50. 000 jeunes diplômés sur l'année scolaire 2020-2021, au lieu de 20.000 en moyenne.

En AuRA, cet objectif se décline avec l'ambition d'accompagner 6.000 jeunes diplômés sur l'année 2021, avec un effort tout particulier d'ici l'été, puisque l'agence se fixe une cible de 4.000 jeunes accompagnés à cette date.

« Cela représente plus du double de ce que nous faisions précédemment. Il s'agit d'un effort important, nous avons mis en place un dispositif spécifique d'aide à la redéfinition de leur projet, allant de la construction de leur parcours professionnel à la préparation de leurs entretiens », confirme le délégué régional.

Les perspectives des jeunes à accompagner

Un dispositif selon lui nécessaire puisque le marché de l'emploi cadres, destiné aux jeunes diplômés, avait réduit de -29 % fin 2020, contre -13 % pour le reste des catégories. Et du côté des jeunes cadres en poste, 28 % de moins de 35 ans se sentaient également menacés dans leur emploi en fin d'année, contre 16 % en septembre dernier.

« C'est un grand classique des périodes de crise, où les entreprises ont plutôt tendance à sécuriser leurs postes avec de jeunes cas possédant déjà de l'expérience compte-tenu du volume de candidats disponibles sur le marché, en se détournant des jeunes diplômés dont elles avaient besoin les années précédentes », note Eric Guillaumot.

Pour autant, il tient à nuancer et à rappeler que des opportunités existent : « Deux entreprises sur trois pensent encore que leurs recrutements continuent à être difficiles, et ce malgré, un marché où le nombre de candidats est plus important. Car un recrutement est toujours une adéquation entre les besoins en compétences et les profils disponibles sur le marché, d'où l'importance de bien pouvoir se préparer en amont », estime-t-il.

Une nécessité de se préparer en repensant à la fois son projet professionnel ainsi que la manière de se présenter : c'est ce que conseille désormais l'Apec aux jeunes, encore plus dans un contexte de recrutements désormais digitalisé, où la visioconférence a pris de la place.

« Nous avons régulièrement des exemples de jeunes qui trouvent un emploi à l'issue d'un recrutement digital. Il existe encore des opportunités à saisir, mais il est nécessaire de bien se préparer et de réfléchir à l'approche que l'on prend, ainsi que ce que l'on a à proposer aux entreprises », ajoute Eric Guillaumot.

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