Comment les Entretiens Jacques Cartier se réinventent avec la pandémie

Dès ce lundi 2 novembre, les 33e Entretiens Jacques Cartier prendront le virage du 100% digital. Alors qu'ils auraient dû rassembler en présentiel près de 5.000 décideurs et 500 experts provenant des deux côtés de l’Atlantique, cette année sera l'occasion pour ces rencontres franco-québécoises d'innover et de s'appuyer sur les expertises des deux continents en vue d'affronter la pandémie.
Les Entretiens Jacques Cartier, qui démarreront comme prévu début novembre, seront donc l'occasion de tester ce nouveau format 100% digital.
Les Entretiens Jacques Cartier, qui démarreront comme prévu début novembre, seront donc l'occasion de tester ce nouveau format 100% digital. (Crédits : DR)

Ils en avaient vu d'autres jusqu'ici, sans jamais pour autant rencontrer un contexte similaire à celui de la Covid-19 : organisés depuis près de 30 ans alternativement en Auvergne-Rhône-Alpes (France) et au Québec (Canada), les Entretiens Jacques Cartier rassemblent chaque année des décideurs et experts des deux pays, au cours de trois journées de rencontres et de réseautage. La 33e édition, qui devait se tenir du 2 au 4 novembre 2020, aura finalement été l'occasion d'en repenser le format en raison de la pandémie. Pour autant, pas question pour la nouvelle directrice générale, Nathalie Hamel, de jeter l'éponge. La Covid-19 et son flot de défis mériteraient bien selon elle un éclairage d'experts, issus des deux continents.

"Nous avions amorcé une réflexion en amont de la crise sanitaire, avec l'objectif de pouvoir capitaliser, tout au long de l'année, sur le contenu déployé lors des Entretiens Jacques Cartier, qui réunissent près de 4.500 personnes et 500 experts habituellement", illustre Nathalie Hamel.

La pandémie aura même accéléré les choses : "Un certain nombre de participants avaient déjà commencé à travailler à distance sur des projets communs, il nous a semblé que la mise en place d'un sommet virtuel pour cette année tombait sous le sens". Le Centre Jacques Cartier se prépare donc à lancer une plateforme numérique, qui pourra non seulement accueillir son grand sommet, mais aussi une série d'événements mensuels, plus ciblés.

"On voit bien à Montréal que la tendance est désormais aux petits événements locaux, hébergés au sein des quartiers ou à des expositions virtuelles, qui donnent un cachet différent. Tout l'enjeu sera donc de réfléchir et d'imaginer de nouvelles choses, à l'échelle des trois prochaines années", confirme Nathalie Hamel.

Un sommet virtuel d'ici quelques jours

Les Entretiens Jacques Cartier, qui démarreront comme prévu début novembre, seront donc l'occasion de tester ce nouveau format 100% digital. Toujours construites autour des huit thématiques habituelles (dont la santé et sciences de la vie, l'énergie et développement durable, les mobilités, les villes intelligentes, etc), ces rencontres comprendront 27 évènements digitaux. Avec, au menu : plusieurs conférences en direct ou semi-direct, avec des périodes de questions-réponses, de regards croisés, ou encore des ateliers ainsi qu'un concours d'entrepreneuriat étudiant.

"Les participants pourront continuer à discuter au sein de nos salles de réseautage, échanger des cartes de visite, tandis que des kiosques virtuels rassembleront les partenaires et invités", ajoute Nathalie Hamel.

Ouvert pour la première fois au grand public en ligne, l'organisation se fixe l'objectif d'atteindre, au minimum, sa jauge de 5.000 participants. Et davantage, si possible.

Pas question pour autant d'en oublier complètement le charme des rencontres en présentiel : un sommet "physique" est d'ores et déjà reporté au 26 et 27 mai prochains, en région Auvergne Rhône-Alpes. Il se chargera d'apporter la restitution des actions collaboratives, amorcées en novembre. "En espérant que d'ici là, les groupes de travail pourront se déplacer afin de restituer leurs conclusions auprès du public", glisse la directrice générale.

Bien que la pandémie ait mis un sérieux coup de frein aux déplacements et échanges entre les deux continents, Nathalie Hamel ne croit pas qu'un épisode comme celui-ci puisse diminuer les relations entre les deux pays à terme.

Echanger sur la sortie de crise

Alors que l'amitié entre Lyon et Montréal avait permis de jeter les bases du centre franco-québécois, sa nouvelle directrice générale estime que, 30 ans plus tard, c'est aussi cette collaboration qui permettra d'accompagner la sortie de crise.

Elle en veut pour prendre les déclarations de Pierre Fitzgibbon - l'actuel ministre de l'Économie et de l'Innovation du Québec-, "qui souhaite relancer l'économie et les partenariats avec la France". Ou encore le nombre toujours plus important de dépôts de projets, présentés conjointement par des ressortissants des deux pays. "Nous avons enregistré une hausse de 74% de projets déposés, et de 36% projets acceptés entre 2019 et 2020. Car dans un monde où penser local est important, il devient aussi important d'échanger sur ce qui se passe chez nos voisins et dans les pays proches".

Créé en 1984, le Centre Jacques Cartier (CJC) est un organisme à but non lucratif (4 collaborateurs), financé notamment par le biais de dispositifs de mécénat d'entreprise alimentés par la fondation Jacques Cartier, ainsi que par des subventions issues des collectivités des deux pays. Le Centre est dirigé depuis avril dernier par une québécoise, Nathalie Hamel, et présidé depuis juin par le directeur général de l'Institut Mérieux, Bernard Sinou.

Avec ses 70 partenaires publics et privés, sa mission demeure de fédérer ses partenaires à travers une dynamique de réseau, et d'accélérer les opportunités en matière d'innovation au sein de ces territoires. "Il est certain que du point de vue de notre financement, les deux années à venir pourrait être plus difficiles, notamment pour les entreprises partenaires". Mais le Centre affirme bénéficier, en même temps, du soutien renouvelé de ses partenaires institutionnels (dont le ministère des relations internationales du Québec, la Région Auvergne Rhône-Alpes) et académiques universités, centres de recherche et entreprises fondatrices), avec un taux de fidélisation qui frôle les 99%.

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