MyLi : la nouvelle filiale qui veut conquérir le marché des logements locatifs

Développer une offre de logements intermédiaires pour les actifs à revenus moyens, sur des zones où le marché immobilier est tendu. Tel est l’objectif de la société MyLi, créée par l’association du bailleur Dynacité et de la Caisse d’Épargne Rhône-Alpes. MyLi devrait ainsi produire 60 à 80 logements par an sur une durée de 5 ans pour les louer à des prix inférieurs à ceux du marché libre, avant de les vendre après 10 ans d’occupation.
La filiale de la Caisse d'Epargne Rhône-Alpes et du bailleur Dynacité, MyLi, entend répondre aux besoins en logements intermédiaires sur les zones tendues de la région.
La filiale de la Caisse d'Epargne Rhône-Alpes et du bailleur Dynacité, MyLi, entend répondre aux besoins en logements intermédiaires sur les zones tendues de la région. (Crédits : DR)

Loger les ménages trop aisés pour être éligibles aux logements sociaux, mais dont les revenus ne sont pas assez élevés pour accéder aux logements du marché libre. C'est l'enjeu auquel souhaite répondre MyLi, une nouvelle société créée par l'association du bailleur Dynacité et de la Caisse d'Épargne Rhône-Alpes (CERA).

Cette nouvelle offre de logements sera implantée sur des zones où le marché immobilier est très tendu, notamment le Pays de Gex, la Haute-Savoie et la Métropole lyonnaise. "Pour créer MyLi, nous avons recherché un partenaire financier sérieux qui partageait nos valeurs", explique Marc Gomez, directeur général de Dynacité.

Le bailleur social gère 27 000 logements sur 241 communes et 5 départements de Rhône-Alpes et construit en moyenne 500 logements neufs chaque année. Il emploie 601 collaborateurs et réalise un chiffre d'affaires de 155 millions d'euros et un résultat net de 14 millions d'euros.

Les débuts d'une nouvelle filiale

"Nous avons fait le choix de créer cette filiale avec la Caisse d'Épargne Rhône-Alpes, par le biais d'une structure juridique légère, en Société par actions simplifiée (SAS)", poursuit-il.

La banque commerciale régionale coopérative compte elle-même 500.000 clients sociétaires et près de 1,6 millions de clients Rhônalpins. Avec ses 3.000 collaborateurs, ses 280 agences et ses six centres d'affaires, la Caisse d'Épargne Rhône-Alpes est présente sur cinq départements (Rhône, Ain, Isère, Savoie et Haute-Savoie) et dégage un équivalent chiffre d'affaires de 700 millions d'euros sur ce territoire.

Contrairement à son concurrent In'li, une filiale d'Action Logement - qui se revendique comme le leader du logement intermédiaire en Île-de-France avec un patrimoine de plus de 43 000 logements-, Marc Gomez revendique son positionnement régional, à travers ce rapprochement d'acteurs rhônalpins.

La société MyLi détient un capital de départ de 7 millions d'euros, répartis à 72 % pour Dynacité et à 28% pour la Caisse d'Epargne Rhône-Alpes. "L'enjeu est de pouvoir rapprocher les personnes à revenus moyens des centres-ville", estime Alain Denizot, président du directoire de la Caisse d'Epargne Rhône-Alpes.

Alain Denizot souligne que le contexte réglementaire est positif, puisque la loi ELAN autorise les bailleurs sociaux à créer des structure juridiques pour porter le logement intermédiaire.

MyLi devrait faire construire 60 à 80 logements neufs par an et prévoit d'investir 67 millions d'euros sur les cinq prochaines années dans cet objectif. En faisant réaliser ces logements en maîtrise d'ouvrage directe ou en VEFA (Vente en État Futur d'Achèvement), MyLi entend ainsi contribuer à la reprise économique sur le territoire, en alimentant l'activité du secteur du bâtiment. Les premiers logements seront mis en location en 2022, à des loyers inférieurs de 10 à 20 % aux prix du marché.

Les actifs à revenus médians dans le cœur de cible

Christophe Desvignes, directeur de l'Agence Logement Social et Économie Mixte de la Caisse d'Épargne Rhône-Alpes et administrateur de MyLi note que "le second enjeu de MyLi sera la mise en vente des logements de manière échelonnée entre la 11e et la 15e année, pour permettre de reconstituer les ressources de la société et de renouveler l'offre sur le locatif intermédiaire".

Il recense par ailleurs quatre typologies de locataires possibles parmi les actifs à revenus médians : les jeunes, souvent célibataires, avec un premier emploi et un premier revenu, éligibles à des logements de petite taille ; les jeunes primo-actifs, en couple, avec un premier emploi ; les jeunes ménages de 35-40 ans qui commencent à avoir des enfants, éligibles à des T3 et T4 et les ménages bien installés, de 40-50 ans, éligibles à des T4-T5.

"MyLi répond également à des enjeux plus vastes, car c'est un outil au service de la mixité sociale et du besoin de logement dans les zones tendues", ajoute Christophe Desvignes. En effet, tout programme intermédiaire est nécessairement accompagné de 25% de logements sociaux ou en accession sociale à la propriété.

Pour Thomas Michaud, directeur général délégué de MyLi, "les besoins en logements intermédiaires sont de plus en plus importants. Dans le pays de Gex par exemple, le plan local d'urbanisme a identifié un besoin de 1000 logements intermédiaires sur 10 ans. Dans le Grand Lyon, c'est 400 logements qui sont nécessaires par an", dénombre-t-il. "Avec les tensions actuelles sur le prix de l'immobilier, avoir cette offre sur les profils de locataires décrits précédemment nous paraît donc un sujet important", conclut Alain Denizot.

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