Grenoble : Une seconde réunion déterminante pour le nouveau syndicat des transports

Après un lancement accéléré au 1er janvier 2020, le nouveau syndicat des mobilités de l’agglomération grenobloise (SMMAG) tiendra ce jeudi 20 février la seconde et dernière réunion de ses instances, avant les élections municipales de mars prochain. Avec, au menu, le vote du budget de cette nouvelle entité des transports à l’échelle élargie, mais également des annonces attendues concernant le déploiement de ses services, tels que le projet téléphérique urbain, qui permettrait de relier les communes de Fontaine et Saint-Martin-le-Vinoux.
Le projet de téléphérique urbain est à nouveau sur la table
Le projet de téléphérique urbain est à nouveau sur la table (Crédits : Andrei Kazarov/Fotolia)

Depuis le 1er janvier dernier, l'agglomération grenobloise s'est dotée d'un nouveau syndicat mixte de transport à l'échelle d'un bassin de vie beaucoup plus large, intégrant désormais des territoires voisins du Grésivaudan et du Voironnais. Terminé, donc, le SMTC créé il y a près de 40 ans, à l'occasion de choc pétrolier, à l'échelle de l'agglomération grenobloise.

"A l'époque, il existait une grande défaillance de l'offre privée en matière de transport et nos prédécesseurs avaient fait en choix audacieux de créer un syndicat mixte mêlant le Conseil général de l'Isère ainsi que l'ancêtre de la métropole, le SIEPURG (Syndicat Intercommunal d'Études des Problèmes d'Urbanisme de la Région Grenobloise), en vue de réunir l'action des collectivités, alors même que la loi ne permettait pas", indique Yann Mongaburu.

Pour l'ex-président du SMTC, désormais à la tête du SMMAG, ce serait la même histoire qui serait en train de se rejouer dans l'agglomération grenobloise, avec l'élargissement de son outil de transport à ses 49 communes, voire plus. Puisque si ce nouveau syndicat vient d'intégrer les territoires du Grésivaudan et du Voironnais, ce ne serait qu'une première étape.

"La porte reste ouverte car la loi d'orientation des mobilités (LOM) donne aux intercommunalités voisines (Oisans, Trièves, Matheysine, Chartreuse, Vercors, Bièvre, Saint-Marcellin, etc) la possibilité de nous rejoindre", souligne Yann Mongaburu.

Un bassin de mobilité qui embrasserait donc une grande partie de l'Isère, et qui raisonne comme une réponse aux préoccupations du conseil départemental de l'Isère, qui avait dénoncé "la création précipitée" de syndicat, mais également sa préoccupation en matière "d'équité territoriale" :

"Ce nouveau syndicat est amené à porter le plan de déplacements urbain de la métropole, qui représente un budget global de plus de 4 milliards d'euros d'investissement d'ici 2030, qu'il va falloir financer. Or, nous souhaitons un traitement équitable entre le Nord et le Sud de l'Isère", affirmait Jean-Pierre Barbier, qui ne souhaite pas que sa collectivité soit contrainte, dans ce contexte, de devoir mettre la main à la poche.

Après avoir élu ses représentants au cours d'une première réunion qui s'est tenue début janvier, le SMMAG tiendra ce jeudi son second conseil syndical. Il s'agira déjà du dernier rendez-vous avant le renouvellement qui aura lieu à l'issue des élections municipales, au sein des communes mais également des intercommunalités.

"Nous nous étions engagés à ce que, dès 2020, nous répondions à un certain nombre de défis avec la création d'une application mobilité à l'échelle du territoire, ainsi que du lancement d'un premier ticket au tarif unique c'est pour le Grand Grenoble", justifie Yann Mongaburu.

Plusieurs dossiers à défendre

Une manière de peser avant la grande échéance électorale des municipales, qui se tiendront en mars 2020, et de confirmer les chantiers à adresser en priorité, quelle que soient la couleur des listes qui arriveront à la tête des territoires concernés. Avec, parmi elles, un dernier coup de pouce au projet de transport par câble entre Fontaine et Saint-Martin-le-Vinoux.

Lire aussi : Grenoble lance les concertations pour un projet de câble urbain

Ce dossier, tout à tour avancé, amendé puis écarté à plusieurs reprises depuis de premières esquisses en 2012, devrait faire l'objet d'une délibération à venir ce jeudi, mais sans que plus de précisions ne soient évoquées.

Le SMMAG défend plus largement la création de nouveaux services, comme celle "d'un RER à la grenobloise" visant à instaurer à moyen terme des haltes ferroviaires d'un bout à l'autre de l'agglomération, entre Rives et Brignoud, mais aussi de Grenoble à Clelles. Dès cette année, le syndicat a annoncé le déploiement d'un service public du covoiturage, comprenant un système de "garantie retour" pour les passagers en cas d'annulation.

L'un des sujets qui devrait être discuté ce jeudi concerne aussi les tarifs de ce nouveau réseau, puisque les élus du SMMAG devraient proposer un prix unique de 3,80 euros pour un ticket "Grand Grenoble", donnant accès aux différents réseaux bus et tramways du territoire.

"Il ne s'agit là encore que d'une première étape car l'objectif est bien de préparer, d'ici 2021, un 'pass mobilité' afin d'accéder à l'ensemble des transports publics, qu'ils soient urbains, ferroviaires, mais aussi en termes de vélo, stationnement ou auto-partage".

Vote du budget sur fond de questions de gouvernance

Ce nouveau conseil syndical sera également l'occasion de voter le budget du nouvel ensemble. Car si le détail des participations reste à préciser, on sait d'ores et déjà que le SMMAG devrait intégrer non seulement le budget de l'ex-SMTC, estimé à 160 millions d'euros, mais également des enveloppes de la part des territoires associés comme le Grésivaudan ou le Voironnais.

Un doute demeure cependant quant à la participation du Conseil Départemental de l'Isère, actionnaire jusqu'ici de l'ex-SMTC, et dont le président, Jean-Pierre Barbier, avait cependant affiché sa volonté de se retirer du nouveau syndicat.

Un premier référé-suspension, déposé en urgence par le Département, avait été jugé irrecevable par le Tribunal administratif de Grenoble, tandis qu'une seconde requête sur le fond demeure néanmoins en cours d'étude.

Pour Yann Mongaburu, "cette première décision indique combien le Département est fondé à rester membre du syndicat, le juge ayant répondu que l'ensemble du processus était tout à fait légal".

Malgré son opposition, ainsi que l'absence de ses élus lors de la réunion de constitution du SMMAG, l'élu départemental Jean-Claude Peyrin avait été désigné comme le 6e vice-président du nouveau syndicat.

"Notre porte reste ouverte afin que nous puissions reprendre le dialogue et que le département, qui a oeuvré durant 40 ans dans le domaine du transport urbain, demeure à nos côtés comme un acteur de mobilités", a complété Yann Mongaburu.

De son côté, Jean-Pierre Barbier indiquait attendre la décision du tribunal administratif quant à son second recours :

"Nous ne souhaiterions surtout pas que l'on considère que la question des transports a été réglée à l'échelle de l'Isère par la création de ce syndicat. Nous nous allons notamment travailler en collaboration avec la Région, ainsi qu'avec le syndicat des transports lyonnais sur la question du Nord Isère".

Malgré ces premières dissonances, le président du SMMAG estime que l'exemple isérois pourrait cependant faire des émules à l'échelle nationale :

"Il s'agit probablement d'une première à cette échelle, mais il est certain que la question parcourt l'ensemble du territoire français. Car dans toutes les villes où il existe déjà des syndicats mixtes en matière de transports, telles que Clermont-Ferrand, Toulouse, Lille ou encore Lyon, on entre dans un moment où il faut permettre l'accélération des transitions à venir", estime Yann Mongaburu.

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Commentaire 1
à écrit le 27/02/2020 à 13:17
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Un vrai serpent de mer ce téléphérique urbain. Il ya longtemps qu'on en parlait. je suis heureux de voir que ça bourge enfin. On parlait aussi de désenclaver le plateau du vercors via un téléphérique, je ne sais pas si un jour on le verra celui là...

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