Les CCI d'Auvergne-Rhône-Alpes s'engagent vers un nouveau modèle économique

Par Stéphanie Borg avec S.G.  |   |  387  mots
La CCI métropolitaine Lyon Saint-Etienne Roanne filialisera son activité formation dès le premier semestre 2020.
Contraintes de se transformer sous la pression constante des coupes budgétaires, les chambres de commerce et d'industrie d'Auvergne-Rhône-Alpes, portées par la CCI de région, déclinent leur nouvelles missions prioritaires. Elles passent par la création de services payants.

Pour faire face aux baisses de dotation de l'Etat, répondre à ses exigences de transformation induites par la loi Pacte relative à la croissance et à la transformation des entreprises, les 14 CCI d'Auvergne-Rhône-Alpes (13 CCI territoriales et 1 de Région) "ont décidé de se réinventer pour être encore plus performantes" comme elles l'indiquent dans le Contrat d'Objectifs et de moyens (COM) pour la période 2019-2021 signé le 16 octobre dernier avec l'Etat.

"Ce document fixe le cap pour une transformation profonde du réseau des CCI d'Auvergne-Rhône-Alpes au service des entreprises et des territoires, tout en se dotant d'un nouveau modèle économique," commente la CCI Auvergne-Rhône-Alpes dans un communiqué.

Cette démarche de changement redéfinit, en premier lieu, leurs missions prioritaires, "financées en tout ou partie par la ressource fiscale" : l'entrepreneuriat, l'appui aux entreprises dans leurs mutations numériques et écologiques, l'international, l'appui aux territoires et la représentation des entreprises.

Des missions désormais payantes

Deux autres missions historiques - la formation (écoles de management, écoles consulaires) et la gestion des équipements (ports, aérodromes mais aussi centres de congrès) - "ne seront plus financées par les ressources fiscales à partir du 1er janvier 2021", indique l'institution.

En conséquence, les CCI de la région réalisent actuellement différents audits de ces équipements "pour évaluer ceux qui ont une gestion déficitaire et ainsi proposer une stratégie de sortie".

Par exemple, la CCI métropolitaine Lyon Saint-Etienne Roanne va ainsi filialiser son activité formation dès le premier semestre 2020.

"Les écoles et la formation initiale seront filialisées à 100%, sous statut privé. Les salariés ne seront plus des salariés consulaires. Nos recettes fiscales diminuent de façon considérable. Juste pour notre chambre, nous perdons 12 millions d'euros entre cette année et l'année prochaine (sur un budget total de 52 millions d'euros NDLR). En 2023, 75% des recettes fiscales vont disparaître, soit la moitié de notre budget. Il nous faut donc évoluer en profondeur pour transformer nos ressortissants en clients", explique le nouveau président, Philippe Valentin.

L'ensemble des CCI proposeront des "prestations facturées à haute valeur ajoutée, avec la mobilisation d'une force commerciale". En cours de finalisation, les CCI de la région présenteront une centaine de prestations payantes au début de l'année 2020.