40 tonnes de légumes bio dès 2019, 80 en 2020 et, à terme, 400 tonnes. Soit la moitié des besoins estimés pour les habitants du Roannais. Voici l'objectif affiché par Yves Nicolin, maire de Roanne et président de Roannais Agglomération, en créant une zone agro-culinaire sur son territoire. Sur 30 hectares appartenant à la collectivité territoriale, une zone maraichère bio est donc en train de prendre forme. Elle devrait être totalement opérationnelle d'ici 2023.
"Nous souhaitons répondre aux attentes des consommateurs d'aujourd'hui. Ils veulent des produits bio et locaux. Sauf que la production locale n'est pas suffisante pour répondre à la demande", justifie Yves Nicolin.
Biocultura aux manettes
Les deux tiers des 30 ha de la zone seront gérés et cultivés par BioCultura. Association à vocation d'insertion sociale et professionnelle, elle avait pris le relais des Jardins de Cocagne, à Roanne, après leur liquidation en 2016. Quatre hectares sont d'ores et déjà en production et 7 personnes en insertion ont été recrutées.
"Ce partenariat nous permet de coupler cette action maraichère avec une action sociale", se félicite Yves Nicolin.
Les 10 hectares restants seront proposés à des maraîchers privés, toujours en culture bio. Le dispositif sera complété par une légumerie pour la transformation sur place de la production, avant une distribution en circuit court.
Montant de l'investissement : entre 6 et 10 millions d'euros.
"La fourchette est large car elle dépend de l'avenir de la cuisine centrale de Roanne. Celle-ci alimente les restaurants collectifs de la ville mais elle n'est plus de la première jeunesse".
L'élu discute donc avec ses homologues des autres communes de l'agglomération, avec une idée derrière la tête : construire sur cette zone agro-culinaire une nouvelle cuisine centrale, mais intercommunale cette fois.
Renforcer l'agriculture locale
Cette nouvelle zone agro-culinaire s'inscrit dans le cadre du PAT, le Projet Alimentaire Territorial Roannais.
"Notre objectif est de favoriser l'installation d'agriculteurs sur notre territoire, de développer des produits locaux de qualité et bio et d'accompagner la structuration des filières. Je veux que les agriculteurs puissent vivre de leur travail".
Plusieurs actions ont d'ailleurs déjà été lancées. Par exemple, depuis 2016, le steak haché surgelé du Roannais, un produit porté par l'Agglomération avec une viande achetée aux producteurs du Roannais et transformée localement. Dix tonnes ont été produites en 2018.
"Nous sommes en train de travailler sur un nouveau produit, laitier cette fois. Nous réfléchissons à un yaourt à boire aromatisé, 100% local, qui pourrait être distribué dans les écoles du territoire par exemple".
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