Saint-Etienne veut relancer une ligne aérienne vers Paris

Le syndicat mixte de l’aéroport de Saint-Etienne Loire a présenté hier les conclusions d’un rapport commandé à un cabinet spécialisé sur l’avenir possible de cette infrastructure en difficulté depuis de nombreuses années. Parmi les pistes évoquées : le rétablissement d’une ligne régulière Saint-Etienne Paris.

"Nous savons bien que si la décision politique était prise de fermer l'aéroport, il ne serait plus jamais réouvert. Ce serait un grave handicap pour notre territoire. Sans aéroport, nous ne pourrions plus espérer être retenus pour de grands événement sportifs et culturels".

Gaël Perdriau, président de Saint-Etienne Métropole et maire de Saint-Etienne, présidait ce mardi 9 avril son premier conseil du syndicat mixte de l'aéroport. Sa priorité : refaire décoller cette infrastructure en difficulté depuis plusieurs décennies (déficit annuel financé par les collectivités locales oscillant entre 3 et 4 millions d'euros) et tournant au ralenti depuis la décision de stopper les lignes low-cost, trop gourmandes en subventions publiques.

Dans cette optique, il a présenté plusieurs pistes de développement qui vont être étudiées dans les prochains mois. Elles sont issues du rapport rendu à la CCI il y a quelques mois par le cabinet spécialisé Abington et qui n'avaient pas encore été communiquées.


Le retour d'une ligne Saint-Etienne/Paris ?

Parmi les pistes évoquées, la plus ambitieuse relève du projet de renouer avec des lignes régulières.

"Des lignes traditionnelles, pas question de revenir au low cost", insiste Gaël Perdriau.

Une enquête menée auprès d'un panel représentatif des acteurs économiques du territoire montre un intérêt pour des liaisons vers Paris, Toulouse, Bordeaux et Francfort.

Dans un premier temps, la piste parisienne va être explorée prioritairement. Une telle liaison a existé jusqu'en 2007. A priori déficitaire, sa remise en service ne pourrait se faire qu'avec un financement OSP (Obligation de service Public), selon le cabinet Abington. Ces lignes reconnues OSP engendrent un soutien financier de l'Etat de l'ordre de 50% des recettes commerciales enregistrées. Elles ont pour vocation d'aider les collectivités à désenclaver leur territoire.

"Nous sommes sur le bon timing puisque la Ministre des Transports a demandé récemment à la DGAC d'organiser des rencontres bilatérales avec les régions afin d'identifier les projets de liaisons auxquelles l'Etat pourrait apporter son soutien sur la période 2019-2022", indique Xavier Chantre, DGA de Saint-Etienne Métropole, à la manœuvre de la présentation de l'étude Abington.

Un obstacle d'importance est néanmoins identifié d'emblée : ces lignes OSP ne sont normalement attribuées qu'aux territoires situés à plus de trois heures de train. Or, le TGV place Saint-Etienne à 2H40 du centre-ville parisien...

"Je pense que nous avons des besoins qui peuvent contrebalancer ce point. Nous allons mettre en route la négociation".

Développement de l'activité de loisirs et valorisation du foncier

Autres voies de développement envisagées : le renforcement de l'activité des aéroclubs, « non pour le chiffre d'affaires généré mais pour le nombre de mouvements ». L'enjeu : maintenir une activité suffisante pour ne pas perdre la tour de contrôle à moyen terme.
Abington préconise également de valoriser rapidement le foncier bord de piste, jusqu'ici très peu exploité. En revanche, le fret aérien, un temps évoqué, ne semble finalement pas convaincre le cabinet qui mentionne une concentration du marché sur quelques hubs et des contraintes techniques lourdes.

Enfin, des négociations avec Lyon Saint-Exupéry vont être ouvertes.

"C'est peut-être illusoire mais j'y crois", lance Gaël Perdriau. "Il y a probablement des opportunités". Et de marteler : "Nous allons explorer complètement chaque piste. Puis nous déciderons de nos priorités !"

En attendant, l'aéroport de Saint-Etienne Loire doit d'abord reconquérir sa certification ESEA. En son absence, l'infrastructure ne peut légalement accueillir plus de 10 000 passagers par an. La démarche qui ne pourra aboutir avant deux ans, a été validée hier, dans le cadre du vote du budget. A cette occasion, les contributions des différentes collectivités ont été réduites de 37% pour 2019. Le déficit prévisionnel est ramené à 1,4 million d'euros.

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Commentaires 3
à écrit le 11/04/2019 à 11:12
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Le feuilleton a assez duré !!! Fermé moi cet infrastructure une bonne fois pour toute honte aux élus passés et à venir incapable de prendre les bonnes décisions !

à écrit le 10/04/2019 à 18:38
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A quoi ca sert de subventionner (i.e dépenser de l'argent public que l'état n'a pas) pour un aéroport qui restera déficitaire et situé à moins d'1 heure de Lyon Saint Exupéry...? A rien à part flatter l'égo d'un élu local.

à écrit le 10/04/2019 à 17:23
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Enfin un élu conscient de l’importance de cet aéroport pour le département de la Loire

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