Le Sommet de l'élevage plus important que le Salon de l'agriculture ?

Revendiqué comme une référence parmi les plus grands salons mondiaux dédiés aux productions animales, le Sommet de l'élevage ouvre ses portes ce mercredi 3 octobre (jusqu'au 5) à Clermont-Ferrand. Est-il vraiment le salon agricole n°1 en France ?
(Crédits : DR)

"Dans un contexte économique plutôt favorable dans les filières lait et viande bovine, cette 27e édition s'annonce sous les meilleurs auspices : des concours européens et nationaux qui promettent d'être de haut niveau, des visiteurs et des délégations étrangères qui se préparent à investir en nombre les travées du salon, de nombreuses animations professionnelles et un centre de conférences qui affiche complet", apprécie Jacques Chazalet, président du Sommet de l'élevage de Clermont-Ferrand, mais aussi président du comité élevage du Salon international de l'agriculture à Paris.

De fait, l'équipe du Sommet de l'élevage se sent pousser des ailes. Déjà, la promesse d'une deuxième grande halle pour 2020 va leur permettre d'accueillir plus d'exposants au tarif « emplacement couvert » et de continuer de commercialiser autant d'emplacements sous chapiteaux ou en extérieur, ce qui devrait laisser les finances de la société organisatrice au beau fixe. Mais le succès et la reconnaissance par les professionnels de l'excellence du Sommet n'est pas que sonnante et trébuchante. Sa belle fréquentation et sa renommée est due pour beaucoup dans la bonne humeur de l'équipe du Sommet de l'élevage.

Rendez-vous professionnel

"A Clermont-Ferrand, c'est un vrai concours agricole, au coeur des volcans d'Auvergne. C'est un peu le poumon vert de la France, et là, clairement c'est un salon d'éleveurs. D'ailleurs on y rencontre que des agriculteurs, peu de visiteurs grand public. Nous avons un stand chaque année pour rencontrer nos adhérents, nous sommes entre agriculteurs", apprécie Bernard Lannes, président de la Coordination rurale.

Une impression confirmée par Laurent Pinatel, porte-parole de la Confédération paysanne. "Le Sommet est un salon qui s'adresse plus aux professionnels que le Salon de l'agriculture."

Pour l'édition qui démarre aujourd'hui à Clermont-Ferrand, 95 000 visiteurs  professionnels vont arpenter les travées pendant 3 jours. Quand le Salon de l'agriculture ne revendique qu'un petit 33 000 visiteurs professionnels sur une durée de 9 jours. Une fréquentation qui motive les exposants autant que les syndicats à être présent à Clermont-Ferrand.

"A Paris, il y a une grosse exposition médiatique, tous les politiques passent, c'est le moment aussi de rencontrer les citoyens. Clairement, pour nous, il s'agit de l'endroit où faire du loobying", témoigne Laurent Pinatel. Il poursuit : "En revanche, au Sommet de l'élevage nous pouvons rencontrer beaucoup plus de professionnels. Je retrouve des confrères, ce qui n'arrive pas à Paris. La Confédération paysanne tient aussi un stand à InnovAgri et au Space à Rennes. Là c'est un changement de dimension. Ce sont des salons de l'ultra intensif, du high tech, complètement déconnecté du quotidien des paysans, alors qu'au Sommet, les paysans s'y retrouvent."

Des temps forts dédiés

Cette année, le Sommet est passé devant le Space à Rennes en terme de commercialisation, puisqu'il a accueilli 1 410 exposants et 750 animaux (550 bovins de 13 races différentes et 200 ovins) avec une journée d'ouverture supplémentaire par rapport au Sommet. A Clermont-Ferrand, 1 500 exposants et 2 000 animaux sont attendus. Le Salon international de l'agriculture, lui, ne compte qu'un peu moins de 1 000 exposants et 2 900 animaux au Concours général agricole sur une durée de 9 jours.

"Le Salon de l'agriculture à Paris, c'est la Ferme France. C'est un salon pour les parisiens, pour leur montrer nos plus belles races. Il s'agit aussi d'une tribune pour les politiques, et un rendez-vous pour les médias. Nous sommes présents chaque année parce que c'est important de rencontrer les politiques, et d'être visible", renchérit Bernard Lannes.

Développement à l'international

A Clermont-Ferrand, les politiques se font plus discrets, même ceux venus d'ailleurs. Il n'est pas rare de croiser des ministres de l'Agriculture étrangers. Après l'Iran en 2017, c'est au tour de la Turquie d'être le pays invité d'honneur de l'édition 2018. En marge du Sommet de l'élevage, les ministères français et turc, pourraient se réunir à l'occasion du 14e Comité mixte agricole franco-turc. De même qu'un forum AgroBusiness devrait réunir des entreprises turques et françaises des secteurs agricoles et agroalimentaire. De nombreuses exportations se négocient sur place. 4500 visiteurs internationaux sont accueillis au Sommet et visitent les élevages de la région. La moitié d'entre eux vient d'Europe de l'Ouest, presque 20 % d'Europe de l'Est, 15 % du pourtour méditerranéen, les autres du reste du monde.

S'il n'est pas possible d'avoir une idée du volume des transactions engagées sur place, l'équipe du Sommet possède une connaissance assez précise des exposants. 8 sur 10 sont satisfaits du nombre de contacts professionnels et plus de 9 sur 10 de la qualité des contacts professionnels. Quant aux visiteurs, 7 sur 10 sont exploitants agricoles, les autres sont techniciens, prescripteurs ou professionnels dans l'élevage.

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