Saint-Etienne : quelles sont les ambitions de Thierry Mandon pour la Cité du Design ?

Quelques jours après l’annonce de sa nomination, Thierry Mandon prend ses fonctions à la direction de la Cité du Design. Ses objectifs : international, entreprise, et cohésion interne. Mais point de politique.
(Crédits : DR)

"Je serai un directeur à temps plein et je vivrai à Saint-Etienne. La politique est derrière moi !". Thierry Mandon le dit et le répète sans flancher. L'ex secrétaire d'Etat socialiste à la réforme de l'Etat (2014-2015) puis à l'enseignement supérieur et à la recherche (2015-2017) a pris ses fonctions il y a quelques jours comme nouveau directeur de la Cité du Design de Saint-Etienne.

Depuis le passage éclair de Caroline Tisserand à ce poste en début d'année, la mission était assurée par Dominique Paret, directeur innovation et enseignement supérieur de Saint-Etienne Métropole.

Lire aussi : Nouveau couac à la Cité du Design, la directrice générale démissionne

C'est donc une belle prise pour Gaël Perdriau, maire de Saint-Etienne et président de Saint-Etienne Métropole. Il confie travailler dessus depuis deux ans :

"Thierry Mandon était venu à Saint-Etienne en tant que Secrétaire d'Etat. Nos échanges sur la Cité avaient été particulièrement intéressants. Depuis deux ans, nous échangeons régulièrement sur le design et le projet stéphanois. J'ai donc vu arriver sa candidature avec grand plaisir".

En dehors de sa carrière politique, Thierry Mandon, Lyonnais d'origine et ex-étudiant stéphanois, affiche un CV plutôt séduisant pour un territoire en recherche d'innovation et de reconnaissance. Il a, par exemple, porté le projet de constitution du biocluster Génopole.

Gaël Perdriau veut croire en lui :

"Depuis mon élection, ma feuille de route pour la Cité du Design est claire : nous devons être leaders sur le sujet du design et elle doit adopter un modèle économique viable. Nous travaillons dessus depuis quatre ans, mais nous n'avons pas encore vraiment réussi à trouver tous les ressorts. Avec son expérience en Ressources Humaines, en innovation etc, Thierry Mandon est la bonne personne pour faire basculer la Cité du bon côté".

Un dossier difficile

L'homme vient tout juste d'arriver mais il semble déjà connaître les tenants et aboutissants de cet EPCC au déficit chronique depuis sa création.

"Je crois que la stratégie définie par la Métropole est la bonne. A savoir une mise en avant de l'Ecole Supérieure d'Art et de Design, un renforcement des liens avec les entreprises et une présence renforcée à l'international. Le plus difficile n'est pas de définir le projet, il s'agit de le mettre en œuvre", avance Thierry Mandon.

Le nouveau directeur de la Cité du Design évoque ainsi "un besoin de travailler sur les ressources humaines, de transformer l'institution et de réussir à créer la confiance". S'il ne le dit pas clairement, la cohésion d'équipe et le climat social, - talons d'Achille de la Cité du Design -, semblent donc clairement dans son viseur.

"Saint-Etienne est déjà une référence en design, elle doit désormais monter d'un cran", poursuit Thierry Mandon.

Le montant du salaire de cette personnalité de premier plan reste confidentiel mais Gaël Perdriau affirme "qu'il est du même ordre que celui de ses prédécesseurs".

Une carrière politique embarrassante ?

Avec cette arrivée, Gaël Perdriau craint-il de perdre le leadership sur la Cité ?

"Certainement pas. Mais si le fait de mettre Thierry Mandon en avant plutôt que moi permet de faire avancer la Cité du Design, pourquoi pas, quel est le problème ?", répond le maire de Saint-Etienne.

Chef d'entreprise, ex secrétaire d'Etat à la recherche, Thierry Mandon dispose pourtant de quelques clés encore absentes du trousseau de Gaël Perdriau et qui pourraient s'avérer utiles pour ouvrir quelques portes. Mais a contrario, ses relations avec Emmanuel Macron pourraient-elles bloquer certains dossiers ?

"Je me suis posé la question évidemment. Je n'ai pas le droit de faire prendre un risque quelconque à notre territoire mais je crois sincèrement qu'Emmanuel Macron et Bruno Lemaire sont suffisamment intelligents pour faire primer l'intérêt général", estime Gaël Perdriau.

Les deux hommes affirment d'ailleurs n'avoir encore jamais parlé politique.

"Ce n'est pas le sujet de la Cité !", disent-t-ils en chœur.

Gaël Perdriau souffle n'avoir jamais été repoussé par la couleur de l'engagement politique de son nouveau directeur :

"Il y a des socialistes bêtes. Et d'autres très intelligents".

Et si l'ex maire de Ris Orangis et ex-ministre se reprenait finalement d'amour pour la politique, avec pour cible Saint-Etienne qu'il dit regarder avec des yeux de Chimène depuis toujours ? "Même pas peur !", répond du tac-au-tac Gaël Perdriau.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.