Roanne espère un chèque de 25 millions d’euros pour moderniser son centre-ville

Roanne va postuler au plan national "Action cœur de ville". Elle espère un chèque de 25 millions d’euros pour poursuivre sa stratégie de revitalisation de son centre-ville et de requête de son attractivité, alors que la sous-préfecture de la Loire a perdu quasiment 20 000 habitants en 30 ans.
(Crédits : Laurent Cerino/ADE)

Yves Nicolin, le maire de Roanne, a été clair avec ses services et leur a fixé une feuille de route précise. Roanne doit être une des premières villes françaises à déposer son dossier de candidature dans le cadre du nouveau dispositif "Plan national Action cœur de ville" lancé il y quelques semaines par Jacques Mézard, ministre de la Cohésion des territoires. "Nous commençons à travailler sur le projet. D'ici un mois, nous aurons une feuille de route précise à présenter", promet l'édile LR.

Un plan à 5 milliards d'euros

"Action Cœur de ville" doit mobiliser plus de 5 milliards d'euros sur cinq ans, dont un milliard issu de la Caisse des Dépôts en fonds propres, 700 millions d'euros en prêts, 1, 5 milliard d'Action Logement et un milliard de l'Anah. Objectif annoncé par le gouvernement : redynamiser le centre-ville des villes moyennes afin de leur redonner de l'attractivité.

Selon les chiffres fournis par les services de l'Etat, les villes moyennes accueilleraient 23% de la population française, 26% de l'emploi, un tiers des établissements de santé mais 82% d'entre elles auraient un taux de chômage supérieur à la moyenne nationale, un taux de vacance des logements de l'ordre de 8,2% contre 6,6% au niveau national et seulement 36% de jeunes titulaires d'un diplôme de l'enseignement supérieur (42,9 % en France).

Ce plan doit donc s'attaquer aux dysfonctionnements existants dans les domaines de l'habitat, du commerce, de l'emploi, de la mobilité, de l'offre éducative culturelle et sportive, des outils numériques.... Autant de sujets que le maire de Roanne perçoit comme en parfaite adéquation avec les besoins et les ambitions de sa ville.

"Nous sommes typiquement dans la cible visée par le gouvernement. C'est-à-dire une ville qui a perdu de la population (37 000 habitants contre 55 000 en 1975, NDLR) mais qui se positionne aujourd'hui en reconquête".

Selon Yves Nicolin, une enveloppe de 20 à 30 millions d'euros pourrait être décrochée pour les cinq prochaines années. Un pactole qui serait une bonne nouvelle pour la ville de Roanne et un excellent coup politique pour son maire. Car il pourrait ainsi mener à terme des projets non budgétés pour ce mandat. Il ne veut pas trop en dire tant que le dossier n'est pas validé mais l'élu rêve pour sa ville d'une grande école moderne de centre-ville par exemple. "D'ici 8 ans, Roanne doit avoir regagné en attractivité et repasser au-dessus de la barre des 40.000 habitants".

Un premier partenariat avec la CDC

Ce nouveau projet viendrait renforcer la politique de revitalisation engagée par le maire. Il a déjà obtenu l'appui de la Caisse des Dépôts et Consignations pour le projet phare de son mandat : le dossier de l'îlot Foch-Sully. Ce nouvel ensemble immobilier, en centre-ville, abritera dès 2021 une surface commerciale de 2 500m², une résidence senior de 180 logements, un hôtel de 50 chambres, un programme immobilier, un parking de 600 places...

"Nous avons signé des accords pour l'ensemble de ces lots, hormis pour l'hôtel mais nous avons très bon espoir", assure Yves Nicolin.

Budget total de l'opération : 80 millions d'euros dont 22 millions supportés par la ville. Le reste étant injecté par les partenaires privés. La CDC a accepté de rentrer à hauteur d'un tiers dans le capital de la société d'économie mixte temporaire créée pour piloter Foch-Sully.

Lire aussi : Commerce : comment Roanne va métamorphoser son centre-ville

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