L'événement n'est pas passé inaperçu. Il faut dire qu'il était attendu depuis 40 ans, période pendant laquelle aucun logement neuf en accession n'a vu le jour à Rillieux-la-Pape (Rhône). Ce 3 novembre, le promoteur immobilier Eiffage a posé la première pierre d'un ensemble de 58 logements. A terme, ce programme en comprendra 90 de plus, si la commercialisation, actuellement en cours sur la base d'un prix moyen entre 2200 et 2500 euros le mètre carré, est au rendez-vous. Au vu des réservations, la probabilité est forte.
Au-delà du cérémonial déployé autour de cette première qui réunissait des élus de la ville, de la Métropole, de la Région et des représentants de l'Etat, cette offre inédite depuis 40 ans à Rillieux-la-Pape, marque le point de départ d'un programme ambitieux de renouvellement urbain dans cette ville de 31 000 habitants qui compte 57 % de logements sociaux sur son territoire et jusqu'à 80 % dans la ville nouvelle, et qui affiche un taux de pauvreté de 22 % (Insee, 2013).
Renouveler l'offre de logements
"Jusqu'à la fin de ce mandat, il se construira à Rillieux-la-Pape environ 2 000 logements neufs par an. Les opportunités sont réunies pour nous permettre de tenir cet objectif. D'une part parce que nous avons le foncier nécessaire et d'autre part parce que nous voulons accompagner le développement économique par une offre de logements en accession qui nous fait défaut. Il y a deux ans, le nombre de transactions immobilières était de 70 dans cette ville, autant dire que le marché était inexistant", souligne Alexandre Vincendet, maire de la commune.
Ce faisant le maire entend faire baisser le taux de logements sociaux dans sa commune. Pour accompagner cette offre neuve en accession, la municipalité abonde la prime donnée par la Métropole dans le cadre du plan 3A pour l'accession.
"En cumulant l'aide de la Métropole et celle de la Ville, certains ménages peuvent prétendre à 9000 euros", explique Alexandre Vincendet.
Le centre-ville ouvre la marche du renouvellement urbain
Pour l'heure, le maire concentre ses efforts sur le centre-ville où, en marge de ce programme immobilier, un cinéma et un centre administratif verront le jour l'an prochain, tandis que le centre culturel sera rénové d'ici deux ans et que les travaux d'aménagement d'un parc public débuteront en 2017.
A total, 350 logements neufs devraient être construits sur le périmètre du quartier du Bottet et du centre-ville alors que 89 seront démolis. Sans compter les commerces qui viendront s'installer en pied des immeubles.
"Aujourd'hui prendre un café dans le centre de Rillieux est impossible, car l'on n'y trouve aucun bar ou brasserie, nous aurons donc une brasserie en pied de ce nouvel immeuble", assure le maire.
Le renouvellement urbain se poursuivra à la Velette et à Alagnier, deux quartiers où seuls les logements sociaux ont pignon sur rue.
"Nous allons démolir des tours et reconstruire des logements neufs, dont une partie en accession, mais aussi réhabiliter certains immeubles", annonce Alexandre Vincendet.
Ces opérations entrent dans le cadre du NPRU (Nouveau programme de renouvellement urbain) conduit en partenariat avec l'Etat la Métropole et la Région.
Relier les quartiers
Ces opérations devraient permettre d'attirer de nouveaux habitants au cœur des quartiers difficiles de Rillieux-la-Pape promis à plus d'ouverture vers les autres territoires de la ville.
"L'enjeu de ce programme de renouvellement urbain est aussi de faire communiquer les différents quartiers de la ville qui, aujourd'hui, restent des polarités totalement indépendantes. Nous allons donc notamment aménager un parc linéaire de 6 hectares. Le chantier, de cette colonne vertébrale urbaine de liaison entre les quartiers, sera conduit en plusieurs phases dont la première débutera en fin d'année prochaine", promet le maire de Rillieux-la-Pape.
Au total, quelque 7,5 millions d'euros vont être engagés sur le périmètre du Bottet dont près de la moitié financée par la Métropole, 10% par la Ville, environ autant par la région et 120 000 euros par la Caisse des Dépôts. Quant aux autres quartiers, leur réhabilitation entre dans le cadre du NPRU et le chiffrage des investissements reste à finaliser.
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