[Les parcs de loisirs en Région 5/5] Walibi Rhône-Alpes : une histoire capitalistique de haut vol

Acteurs de l'économie-La Tribune vous propose chaque semaine, durant l'été, un focus sur les parcs de loisirs de la région Auvergne Rhône-Alpes. Dernier épisode, avec l'histoire riche et mouvementée de Walibi, en Isère.

1979. Sur quelques hectares de la commune des Avenières (Isère), une poignée d'entrepreneurs passionnés rêve de créer un parc de loisirs. Inspiré par l'univers du Far West, Avenir Land ouvre alors ses portes avec, comme toile de fond, cow-boys, diligences et fusillades artificielles. Plus de trente-cinq ans plus tard, le site n'a plus rien à voir. Exit révolvers et saloon, place à des attractions nouvelles générations et à un large choix d'activités aquatiques. Le parc de Walibi Rhône-Alpes, a semble-t-il, trouvé son rythme de croisière. En 2015, il a enregistré 400 000 visiteurs soit "la meilleure affluence depuis 10 ans". Des projets d'investissements massifs, pour les dix prochaines années, sont également prévus.

Influence belge

Pourtant, tout n'a pas été simple. Dès les premières années, les investisseurs locaux à l'origine du projet doivent faire face à des difficultés économiques. Ils sont alors aidés par Eddy Meeus, propriétaire du groupe belge Walibi : nouvelles attractions, instauration d'un parc aquatique, etc. Le parc décolle, passant de 172 500 entrées en 1985 à 450 000 visiteurs en 1989.

"Mais à la fin des années 80, le groupe Walibi propose, soit de céder ses actions, soit de devenir majoritaire", rappelle l'actuel directeur du site, Luc de Roo, arrivé à la tête de la structure en 2008.

Suite à un jeu d'augmentation de capital, l'entrepreneur belge Eddy Meeus prend alors le contrôle du parc (74,88 %), aux côtés de la Lyonnaise des Eaux qui restera brièvement dans le capital. "S'en suivront une période d'investissements et une politique de communication importante", souligne Luc de Roo.

Pour preuve, le parc abandonne son appellation initiale Avenir Land pour Walibi Rhône-Alpes. Apparaît alors le fameux Kangourou, mascotte du parc, à l'origine dessiné par Guy Dessicy, ancien collaborateur des Studios Hergé.

Walibi

Depuis la création de la mascotte à fin des années 80, celle-ci a évolué dans le temps.

Géant américain et fonds d'investissement

Lors des années 90, le site se porte bien, avec un taux de fréquentation autour de 350 000 à 400 000 visiteurs annuels. S'ouvre ensuite une période où les actionnaires changeront rapidement. "Les méthodologies de management et les différentes stratégies adoptées par les propriétaires successifs auront eu un impact certain sur le site", estime après-coup Luc de Roo.

Le groupe Walibi est ainsi racheté, en 1998, par le géant américain du secteur Six Flags. Alors que des investissements importants sont prévus, les attentats du 11 septembre 2001, qui porteront un coup à toute l'économie américaine, modifient la stratégie initiale. "C'était tout de même 20 à 30 millions d'euros de projets qui étaient planifiés, sur chaque parc", détaille Luc de Roo. Le fonds d'investissement privé Palamon Capital Partners profite de ce blocage pour prendre le contrôle, en 2004, du portefeuille des 7 parcs européens de l'Américain.  "Alors que l'expérience US est marquée par des freins aux investissements, le fonds Palomon mènera une politique de gestion des coûts de fonctionnement, sans, non plus, investir", détaille Luc de Roo.

Spectre chinois

Nouveau changement en mai 2006 avec l'acquisition par la Compagnie des Alpes de la marque Walibi et de ses parcs. "La Compagnie avait besoin d'un temps d'adaptation afin de digérer ces achats. D'autant plus qu'elle n'était pas experte dans ce secteur", estime le directeur du site.

Après une "période de remise à niveau structurel", le nouvel actionnaire met la main à la poche, lançant en 2011 de nouveaux projets. Une enveloppe d'investissement de "30 millions d'euros" est annoncée sur dix ans. La nouvelle attraction présentée il y a quelques semaines, pour la saison 2016, d'un montant de 6 millions d'euros, s'inscrit dans cette stratégie. La volonté supposée des Chinois d'entrer dans le capital de la Compagnie des Alpes ouvrira-t-elle un nouveau chapitre à l'histoire capitalistique de haut vol de Walibi Rhône-Alpes ?

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