Lors des élections du 20 janvier, pour la première fois, son élection pour la tête de liste du collège employeurs n'a pas fait l'unanimité. Pierre Vion a ainsi été élu à 120 voix sur 141. Signe qu'une partie des conseillers souhaitait montrer son désaccord avec le président sortant, représentant la liste de l'union patronale (regroupant le Medef, la CGPME, l'UPA, UNAPL, la FDSEA et FEPEM). « Tous les ans, nous remettons notre mandat en jeu, précise Pierre Vion, et bien entendu, vous ne faites pas toujours l'unanimité. »

Installé à cette fonction en 2012 par l'Union départementale, Pierre Vion, dirigeant « plus consensuel », acceptera au pied levé de remplacer après cinq années de service, Patrice Duret dont les relations avec Bernard Augier et le reste du conseil étaient devenues conflictuelles. Dirigeant d'une entreprise dans les travaux publics, adhérent au Medef, le chef d'entreprise est conseiller prud'homal depuis plus de 18 ans dans la section encadrement.

« Je voulais voir au départ ce qu'il se passait à l'intérieur, relève-t-il. Et cela demande beaucoup d'engagement. On ne prend pas cette fonction dans un but d'enrichissement financier mais davantage intellectuel. »

Mais un président moins exposé médiatiquement qui reste dans l'ombre du président salarié, charismatique. « Les discours de Bernard Augier ont plus de contenu que les discours des présidents employeurs »,  raconte une avocate lyonnaise. Et lorsqu'il parle de son homologue de la CGT, Pierre Vion ne cache pas sa sympathie pour lui : « Il ne vit que pour son syndicat, il ne lâche jamais le morceau. Bernard Augier est bon et sait vendre son produit. »

Ligne du Medef

A l'instar du président CGT, l'homme est qualifié de « compétent », « pédagogue », « à l'écoute », souvent par les conseillers salariés eux-mêmes. « Vion a un fonctionnement très lyonnais mais est plus engagé que son prédécesseur, qui venait lui, pour le prestige », explique un conseiller Unsa. Paradoxalement, les critiques proviennent davantage de son camp, parfois très dures à son encontre lorsqu'il s'agit, en particulier, de mésententes entre personnes.

« On ne le manipule pas comme on veut », soutient un conseiller CFDT.

Ils sont très rares à vouloir s'exprimer sur ce sujet sous peine de se voir clouer au pilori par leur centrale. « Il suit la ligne dictée par le Medef », indique un conseiller employeur. « Et dès que vous êtes en désaccord avec la ligne patronale, vous n'êtes plus en odeur de sainteté », regrette une source du CPH.

Depuis, Pierre Vion tente de tenir ses troupes dans une même et seule direction, stratégique pour l'union patronale en vue de 2018. « J'essaye d'être à l'écoute de tous les conseillers employeurs », avance le chef d'entreprise, non sans difficultés.

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