Auvergne Rhône-Alpes sous la loupe d'un premier atlas de l'Insee

La deuxième région française concentre 12 % de la population sur 13 % du territoire. Son dynamisme cache des disparités, selon le premier atlas Auvergne Rhône-Alpes édité par l'Insee.

La nouvelle région Auvergne Rhône-Alpes, née le 1 janvier 2016, possède son atlas qui devrait se révéler un outil utile pour les différents acteurs de l'aménagement du territoire. Ce document, issu d'un travail commun de six mois, des directions régionales de l'Insee, des quatre agences d'urbanisme et des services des préfectures, offre "un regard expert qui permet de saisir les contraintes et les dynamiques" de Auvergne Rhône-Alpes, précise le Préfet Michel Delpuech dans l'éditorial. Il sera complété par deux autres tomes, dont le prochain se consacrera au "mode de vie et qualité de vie" . Sa sortie est prévue en mai.

Plus urbaine que la moyenne nationale

Cette région, qui comptait 7,695 millions d'habitants en 2012 se positionne parmi les 20 régions européennes les plus peuplées et la deuxième en France. Elle concentre 12 % de la population française sur 13 % du territoire. La trame urbaine composée de 21 aires de plus de 50.000 habitants est considérée comme très fournie. Et Auvergne Rhône-Alpes est un peu plus urbanisée que le reste de la France  : 85 % de la population.

Lyon et le Genevois français

L'aire urbaine lyonnaise, la deuxième après Paris, concentre 29 % de la population régionale avec un excédent migratoire annuel de 1000 personnes au cours des cinq dernières années. Elle se classe en deuxième position des villes françaises où la démographie est la plus dynamique et réduit son écart avec Montpellier. Le Genevois français, à cheval sur l'Ain et la Haute-Savoie, doit sa forte poussée à la proximité de la métropole helvétique. Et des communes enregistrent une croissance démographique de 8 % d'une année l'autre.

Une politique de la montagne

"'C'est une des régions les plus urbanisées mais où les espaces peu denses occupent le plus de place", a relevé Olivier Roussel, directeur d'études l'Agence d'urbanisme de Lyon, lors de la présentation de l'ouvrage ce jeudi.  "Les espaces peu denses qui prennent de l'importance seront la priorité de l'action de l'Etat pour éviter que chacun mène sa politique", car ils ne font pas l'objet d'une contractualisation des projets contrairement aux villes, a souligné Guy Levis, directeur du Secrétariat général pour les affaires régionales. Ce représentant de l'Etat a également pointé la nécessité d'une politique régionale de la montagne : deux millions d'habitants vivent dans des communes classées zones de montagne.

Clivage entre l'est et l'ouest

Avec un produit intérieur brut de 240 milliards d'euros (11,4 % de la richesse nationale), la région se classe confortablement en Europe. Forte de 3,2 millions d'emplois, elle rassemble "plus de 21 % de la croissance nationale de l'emploi au cours de la période 2007-2012", précise le document. Ces chiffres cachent un clivage qui pré-existait déjà en Rhône-Alpes  :

"C'est à l'est de l'axe Mâcon-Montélimar, formé par les vallées de la Saône et du Rhône, que se situent les dynamiques les plus favorables".

Et un quart de l'emploi régional se situe dans le bassin de Lyon. De façon générale, les zones urbaines ont profité plus largement du développement des emplois liés aux fonctions métropolitaines et d'une meilleure résistance face au déclin des emplois productifs.

18 % des emplois dans l'industrie

Cette région reste néanmoins la plus industrielle de France en nombre d'emplois : 490 000 représentant 18 % des salariés.

"Après un creux très fort en 2008 et 2009 qui n'a pas été rattrapé le recul se poursuit de façon continue, sans accélération et sans ralentissement", commente Pascal Oger, directeur régional de l'Insee.

Huit secteurs industriels clés sont recensés et la pôle position revient aux produits métalliques avec des implantations fortes dans la vallée de l'Arve, notamment. Viennent les produits en caoutchouc et plastiques (50 000 emplois dont 9 000 à Clermont-Ferrand liés à Michelin), les produits électriques et électroniques (particulièrement présents à Grenoble), l'agroalimentaire (1,5 % de l'emploi régional) et les machines et équipements.

Pharmacie et textile

Quant à l'industrie chimique, "elle pèse moins de 1 % de l'emploi total mais est nettement surreprésentés" confirme l'atlas. Idem pour l'industrie pharmaceutique (0,9 % de l'emploi) tandis que la fabrication de textiles (0,8 % seulement) "résiste à la désindustrialisation dans les deux bassins d'emploi de Saint-Etienne et Lyon". Une industrie diversifiée qui puise ses racines dans une tradition ancienne aussi bien en Auvergne qu'en Rhône-Alpes.

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