Attentat en Isère : L'auteur présumé commence à parler

Yassin Salhi, accusé de l'attentat commis vendredi à Saint-Quentin Fallavier, dans l'Isère, a reconnu avoir tué son patron Hervé Cornara. Le terroriste présumé a commencé à s'expliquer sur le déroulé des faits. Il a réalisé un "selfie" avec sa victime. Une photo qui a été transmise à un Français installé en Syrie.
Un hélicoptère de la gendarmerie au dessus du site d'Air Products vendredi quelques heures après l'attentat

L'homme accusé de l'attentat commis vendredi à Saint-Quentin Fallavier, dans l'Isère, a reconnu avoir tué son patron et commencé à s'expliquer sur les circonstances des faits, a-t-on appris dimanche de sources proches du dossier.

Le chauffeur-livreur de 35 ans, identifié sous le nom de Yassin Salhi, est aussi accusé d'avoir assassiné Hervé Cornara, 54 ans, dont le corps décapité a été retrouvé dans l'enceinte de l'entreprise.

La victime tuée sur un parking ?

"Il prétend l'avoir tué sur un parking", a-t-on dit dimanche de source proche du dossier.

Yassin Salhi, interpellé par des pompiers sur le site de l'usine Air Products visée par l'attaque et maintenu depuis en garde à vue à Lyon, avait gardé le silence jusqu'à samedi.

"Il a commencé à s'expliquer sur les circonstances des faits", a-t-on dit de source judiciaire dimanche, alors que les enquêteurs cherchent à savoir ce qu'il s'est passé avant son arrivée sur le site, où ses mouvements ont été enregistrés par deux caméras.

Yassin Salhi a projeté un véhicule contre des bonbonnes de gaz, sans faire de victimes. Le corps décapité d'Hervé Cornara a été retrouvé à côté du véhicule et la tête accrochée sur un grillage entourée de deux drapeaux.

Un "selfie" macabre

L'examen de son portable a montré qu'il s'était pris en photo avec la tête de la victime et avait envoyé ce "selfie" à un correspondant au numéro canadien, par l'intermédiaire de l'application WhatsApp. Ce correspondant s'est avéré être un Français installé en Syrie.

De source policière, on explique que le destinataire n'est pas identifié puisqu'il est enregistré dans le téléphone portable de Yassin Salhi sous un prénom ou surnom très courant.

Les policiers ont effectué des recherches dans l'entourage connu, présent ou passé, de Yassin Salhi, et ont repéré une personne susceptible d'être partie en Syrie mais on souligne de même source que le nom est trop fréquent pour en tirer des conclusions pour l'instant.

L'auteur présumé de l'attentat a été transféré dans la journée de Lyon à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), où il sera retenu dans les locaux de la sous-direction anti-terroriste.

Au total la garde à vue peut durer 96 h.

La sœur et l'épouse du suspect relachées

Son épouse et sa sœur, également interpellées vendredi, étaient toujours en garde à vue alors qu'une quatrième personne été relâchée vendredi en toute fin de soirée.

Les investigations doivent permettre de faire la lumière sur les circonstances exactes mais aussi sur les motivations de Yassin Salhi et des complicités ou contacts éventuels.

Le suspect avait fait l'objet d'un fichage "sûreté de l'Etat" entre 2006 et 2008 et avait à nouveau attiré l'attention du renseignement entre 2011 et 2014, pour des liens avec la mouvance salafiste.

Il avait été repéré dès 2003 ou 2004 à Besançon, aux côtés d'un homme connu sous le nom d'Ali, salafiste notoire qui est ensuite parti en Indonésie. Aucun lien entre cet homme et l'attentat de vendredi n'est pour l'heure établi.

"Aujourd'hui, il n'y a pas de contacts avérés récents" entre les deux hommes, a-t-on dit de source policière, ajoutant que les autorités ne savent pas où se trouve "Ali".

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