Le Lou Rugby a anticipé l'accident industriel

Dernier du Top 14, le Lou Rugby pourrait retomber en Pro D2 la saison prochaine. Ce qui serait un échec sportif n'aurait pas de répercussion sur l'avenir du club lyonnais dont les objectifs restent de devenir un grand club français dans les 5 ans. Les deux gros actionnaires, GL Events et Serfim, sauront être patients.

Les actionnaires du Lou Rugby ne bottent pas en touche. Leur ambition reste de devenir l'une des places fortes du rugby français dans les cinq ans malgré un contexte sportif aujourd'hui délicat. Après une nouvelle défaite samedi à Montpellier et à cinq journées de la fin de la phase régulière, les rugbymen lyonnais pointent en dernière position du Top 14 avec six longueurs de retard sur le premier non relégable.

 Le spectre de la relégation

Le risque de voir le Lou replonger dans les affres de la Pro D2 la saison prochaine est donc tangible. Pour éviter cette relégation, les dirigeants ont évincé, le 22 mars, Tim Lane le manager de l'équipe. Toujours est-il que même en cas de scénario catastrophe, le club martèle que le projet ne serait pas remis en cause. Pour une raison simple selon Franck Isaac-Sibille, le vice-président du club :

« Notre modèle économique tient la route et nos deux actionnaires de référence, GL Events et Serfim, s'inscrivent sur la durée et dans un projet de qualité. Une rétrogradation ne serait qu'un incident de parcours. Ils maintiendront leur engagement, quel que soit l'épilogue de la saison en cours ».

Des structures en place

La première apparition du Lou en Top 14 en 2011-2012 s'était soldée par échec cuisant et une descente immédiate. Faute de moyen et de stratégie bien définie. Pour éviter de revivre une telle gabegie, lorsque le Lou regagne sa place dans l'élite du rugby français l'été 2014, les dirigeants décident de se doter de vrais moyens financiers. Et frappent fort. Après avoir surfé médiatiquement sur l'effet Chabal (NDLR : principal acteur de la remontée), ils passent à la vitesse supérieure. Résultat, le Lou redébarque en août dernier avec 21 millions d'euros de budget. Soit le 8e du championnat. En marge, il possède, ce qui est unique en France, son stade, le Matmut Stadium qui reste à ce jour le seul exemple de naming réussi dans le monde de l'ovalie nationale. L'enceinte est au passage modernisée, agrandie et voit sa capacité passer de 8 000 à 12 000 places pour une moyenne de remplissage qui frise les 85 %.

Un modèle économique à toute épreuve

« Aujourd'hui, les structures et les infrastructures sont donc en place », affirme Franck Isaac-Sibille. Outre les garanties financières apportées sur le long terme par GL et Serfim, le club a développé une offre de services au spectre large. Le champ des ressources est conséquent. Le Lou compte 300 partenaires, de la PME à la multinationale, avec une progression de 10 % par an en moyenne, et un ticket d'entrée qui oscille entre 5 000 et 92 000 euros. Ce qui représente environ 1 500 VIP par matches pour 32 loges. Les droits TV  ne représentent que 20 % du budget global contre 50 % dans le football. Parmi les autres recettes, le sponsoring  représente 11 millions d'euros, l'événementiel 1,5 million, sans compter les buvettes et la billetterie.

Une ligne de vêtements

Le merchandising se développe (1 millions d'euros), le Lou, qui possède déjà des corners, envisage de créer en centre ville, sa propre boutique dans laquelle il pourra vendre, outre les produits classiques rugby, sa ligne de vêtements streetwear baptisée « LR ».

« Nous avons réduit au maximum l'impact des résultats sportifs sur l'avenir et le développement du club qui je le redis à vocation de devenir une référence en France ». Franck Isaac-Sibille

Une question demeure en gestation. Le Lou prendra-t-il la place de l'OL à Gerland quand celui-ci aura investi son stade des Lumières ? «  Des discussions sont en cours se contente de commenter le vice-président du club, mais il n'y a aucune urgence et encore moins d'obligation ».

Actualisé le 29/03/15 à 8h30

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