Le Nouveau Rhône sous la loupe de l'Insee

Le nouveau Rhône, qui naîtra le 1er janvier 2015, offre un état des lieux plutôt positif : une démographie dynamique et jeune. Il vit en lien étroit avec les territoires voisins, et notamment le Grand Lyon, avec toutes les conséquences en matière de flux domicile/travail.

Le nouveau Rhône, comme il est communément désigné, prendra naissance le 1er janvier 2015, date à laquelle il cédera au Grand Lyon, devenu Métropole, toutes ses compétences sur le périmètre de cette dernière. Quelle est réalité du territoire que le conseil général aura alors à gérer ? A cette question, l'Insee Rhône-Alpes vient de répondre en produisant une analyse détaillée et présentée ce jeudi 23 octobre. Premier constat : les 429.000 habitants (base 2010) résident en « milieu urbain » dans une proportion de trois habitants sur quatre concentrés en majorité autour de l'agglomération lyonnaise et de long de la Saône.

Des poches de grande précarité

De la comparaison établie par l'Insee, avec sept  zones aux profils similaires (Alpes Maritime, Bouches du Rhône, Gironde...), il ressort que le Rhône reconfiguré est plutôt plus jeune (38 % des habitants ont moins de 30 ans), plus diplômé (42 % ont, au moins, le baccalauréat). Que le taux de chômage y est inférieur (8 % soit 3 points de moins que dans le Rhône actuel) et les revenus plus élevés (26.800 euros de revenus nets imposables en moyenne par foyer fiscal + 15 % par rapport aux zones de référence). L'Insee observe toutefois des disparités territoriales importantes et des poches de grande précarité à Villefranche-sur-Saône, Tarare, Belleville et Amplepuis.

Démographie dynamique

Le nouveau Rhône hérite d'une démographie dynamique : la population croit de 4300  habitants en moyenne annuelle, depuis les années 1970. Cette augmentation provient autant d'un solde migratoire positif (12 000 arrivées contre 10.000 départs par an), lié à un phénomène de périurbanisation, que d'un taux de naissance supérieur aux décès. Ce territoire attire des familles trentenaires, notamment de l'agglomération lyonnaise. Ces migrations résidentielles modifient la structure socioprofessionnelle. Elles ont aussi pour conséquence des flux domicile travail intenses.

Le flux de voitures

« Parmi les 191 000 actifs occupés résidents, 48 % sortent du territoire pour aller travailler dans le Grand Lyon », précisent les auteurs de l'analyse. Il s'agit notamment des cadres.  Inversement, « parmi les 157.000 emplois disponibles sur le territoire (nouveau Rhône), 37 % sont occupés par des actifs venant de l'extérieur ». Et, 86 % des « navetteurs utilisent leur voiture ou autre véhicule à moteur ». D'ailleurs, plusieurs collectivités du département ont fait de cet enjeu de déplacement une priorité dans leur Plan climat.

 Une Sem patrimoniale

« Il y a un vrai potentiel à créer des emplois au plus près des habitants. Nous devons continuer à être un moteur pour l'économie », pense Danielle Chuzeville, présidente du conseil général. Aussi et pour aider des entreprises à s'installer ou à s'agrandir, une Société d'économie mixte (Sem) patrimoniale est-elle à l'étude, avec la Caisse des dépôts et plusieurs EPCI (établissements publics de coopération intercommunale). Cette future Sem, qui pourrait être opérationnelle mi-2015, aura vocation à investir dans l'immobilier des entreprises. La présidente estime aussi qu'il est nécessaire d'accompagner les communes à combler le retard en matière de mise en conformité des stations d'épuration des eaux usées. Sur les 164 installations décomptées, 25 % ne  le sont pas encore, selon l'étude.

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