Les Sources du Pestrin sortent la tête de l'eau

Par Aurélien Tournier  |   |  413  mots
Eric Besson a repris la société en 2012. Crédit : Aurélien Tournier
Placée en liquidation judiciaire en 2012, l'usine d'embouteillage des eaux minérales Ventadour et Chantemerle, située à Meyras (Ardèche), vit aujourd'hui des jours meilleurs. Le repreneur, l'industriel ardéchois Eric Besson, se donne les moyens pour redonner à l'entreprise ses lettres de noblesse.

Les eaux minérales de Ventadour et de Chantemerle sont reconnues pour leur qualité. Pour autant, leur commercialisation aurait pu s'arrêter en 2012, difficultés financières obligent. C'était sans compter sur la pugnacité d'Eric Besson.  Non, il ne s'agit pas de l'ancien ministre, et actuel maire de la commune de Donzère. Celui-ci est ardéchois. Un "retour aux sources" comme il aime à dire.

Un positionnement haut de gamme

Professionnel de l'immobilier, Eric Besson voulait investir dans un produit concret. Son choix s'est porté sur les sources du Pestrin. Et cela lui réussit plutôt bien. Le premier exercice budgétaire s'est d'ailleurs révélé excédentaire.

« Les premiers mois ont été une période d'observation. Rappelons-le, il n'y a eu aucune suppression d'emplois. Il fallait comprendre le marché. Nous avons notamment serré les coûts et baissé les charges », commente Eric Besson.

Afin de développer l'activité, l'industriel positionne ces eaux comme un produit haut de gamme. Le choix du verre consigné participe aussi à cette image, ce contenant privilégiant la qualité. Ces produits se retrouvent ainsi sur de grandes tables, à l'instar de l'établissement « Colette », à Paris. Quelques restaurateurs ardéchois ne se privent pas non plus de proposer ces eaux à leurs clients.

« Je ne veux pas que l'on trouve nos bouteilles dans des grandes surfaces. Il faut que cela reste un produit d'exception. D'ailleurs, nous ne ferons jamais de campagne de communication. Le bouche-à-oreille entretient le buzz. Notre développement passe beaucoup par les réseaux et le relationnel.»

Nouvelle usine et création d'emplois

Les choix stratégiques semblent porter leurs fruits. L'entreprise produit chaque année 1,5 million de bouteilles et son chiffre d'affaires atteint le million d'euros. Mais, si les finances sont désormais saines, les outils industriels sont usés. D'autres bâtiments ainsi qu'une nouvelle ligne d'embouteillage verront donc le jour. Le début des travaux est prévu pour cette fin d'année 2014. La nouvelle installation devra être opérationnelle en mai 2015. Coût de l'investissement : 3,5 millions d'euros.

Ces nouveaux aménagements s'accompagneront de la création de quatre emplois. Mais, malgré toutes ces évolutions, Eric Besson souhaite que l'esprit de l'entreprise reste le même. « Le but n'est pas de grossir trop vite. En effet, 6 000 à 8 000 bouteilles pourront être embouteillées en une heure. Nous aurons alors toute latitude pour répondre à la demande. Mais l'objectif principal reste de préserver la marque. Et rester un produit rare », prévient l'industriel.