Vidéosurveillance : comment Anaveo devient de plus en plus global

Anaveo, leader français des systèmes de vidéosurveillance intelligents, s'offre un intégrateur de solutions informatiques du secteur avec VAE. L'acquéreur, dans le giron de Bridepoint Development Capital depuis début 2016, a d'autres cibles en vue.

Anaveo, un des principaux acteurs français de la vidéo sécurité, accélère sa croissance en 2017. La PME lyonnaise de 250 collaborateurs, reprise en janvier 2016 par Bridgepoint Development Capital, fonds de capital investissement, vient de s'offrir VAE. Cette société parisienne, forte d'une quarantaine de collaborateurs dont la moitié de techniciens pour 5 millions de chiffre d'affaires, lui apporte une expertise d'intégrateur qu'elle n'avait pas en interne :

"Quand nous devions équiper un grand site industriel nous étions obligés de faire appel à des compétences externes. Il faut du sur-mesure répondant à un cahier des charges établi par le client", décrit Grégory Louis, président du directoire d'Anaveo. "Or, notre système standard, tout-en-un, facile à installer, convient aux sites plus petits, concessions automobiles, supermarchés...".

Visée sur un centre de vidéosurveillance

A l'origine Anaveo, sis à Champagne-au-Mont d'Or, s'était spécialisé dans la lutte contre les vols (la démarque inconnue) dans la grande distribution alimentaire. Il y a trois ans il s'est diversifié en s'attaquant aux autres marchés de la sécurité (contrôle d'accès, anti-intrusion, détection d'incendie) avec son offre "GlobalSecure" de télé-vidéosurveillance*.

D'ailleurs, et pour devenir plus global, Anaveo envisage de se doter d'un centre de supervision et lorgne une petite société (1,5 million de revenus) mais possédant "un beau PC de télésurveillance", selon Grégory Louis. L'opération pourrait se conclure à la fin du semestre. De plus, le dirigeant dit regarder de près une entité experte dans l'univers des drones de vidéosurveillance et employant une trentaine de salariés.

 Vidéosurveillance mobile par drone

Anaveo, conçoit et développe en interne l'intelligence de ses systèmes. L'équipe de R&D (10 personnes) cherche à innover en permanence et travaille sur deux axes d'avenir : la vidéosurveillance mobile (drone) et le décodage encore plus fin des images par l'analyse des algorithmes. Le propos est, notamment, de soutenir la tâche des vigiles en cette période menaçante. Voici pour le "soft", le matériel, lui, est fabriqué par de grands fournisseurs industriels et principalement en Chine, depuis 2008. Seuls les rails supportant les caméras de surveillance sont réalisés par Anaveo qui a acheté, en 2015, à l'américain Sentry Technology ses brevets sa marque pour l'exploiter en Asie, Europe et Moyen-Orient.

"Nous assemblons ainsi quelque 200 produits par an destinés surtout aux hyper-marchés et plateformes logistiques. TEB, un de nos concurrents dispose de sa propre technologie, ce qui nous a déterminé à franchir le pas", atteste Grégory Louis.

 Cap sur l'Europe

Anaveo qui a maillé le territoire hexagonal avec onze bureaux veut continuer à grossir en France (95 % de ses 60 millions de recettes 2016). En parallèle la société pousse ses feux dans d'autres pays d'Europe. Elle a ouvert une filiale en Pologne en début d'année :

"En profitant de notre bonne notoriété auprès de la grande distribution française nous voulons prospecter les indépendants", avise le président du directoire.

Le bureau italien vient d'être transformé en filiale. En Belgique, "nous regardons de possibles acquisitions pour aller plus vite", ajoute-t-il. "Nous ne nous interdisons pas de nous implanter en Suisse. Nous venons d'équiper un premier Migros situé en France, à la frontière franco-genevoise".

L'Espagne n'est pas encore d'actualité car le pays est encore à l'ère des technologies analogiques. La Chine n'est pas une zone de développement stratégique : la filiale créée en 2011 à Shanghai ne décolle pas car les contrats s'y négocient à des prix "très débattus".

Une logique de fonds

Bridgepoint s'inscrit dans une logique de fonds d'investissement en agrégeant autour d'Anaveo d'autres sociétés. "Certes", reconnait Grégory Louis, "mais cette logique est cohérente par rapport au développement de notre métier".

*8000 sites équipés pour Carrefour, Leclerc, Dassault, Loomis, LVMH, la station de Val Thorens....

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