"L'année 2015-2016 est une période charnière pour Apicil, avec la transformation du périmètre du groupe. C'est un changement de dimension et d'époque", a souligné Philippe Barret, directeur-général du 5e groupe de santé-prévoyance français.
Hausse du CA, baisse du résultat net
Au cours du dernier exercice, l'entreprise a multiplié les croissances externes (Skandia, Gresham, mutuelle Miel), dans un contexte de profonde mutation du secteur, et qui a été impacté par un politique de taux d'intérêt bas qui pénalise l'activité, ainsi que des changements réglementaires.
Pour preuve de cette situation paradoxale, Apicil enregistre un chiffre d'affaires de 1,6 milliard d'euros, en hausse de près de 24 %, et un résultat net en retrait à 38,6 millions d'euros, en recul de 4 % (+43% entre 2013 et 2014) tandis que le résultat d'exploitation chutait de 23,2 millions d'euros à 1,3 million d'euros. L'assureur a tout de même gardé un ratio de solvabilité de 208 %. Au terme de son plan stratégique 2011 -2016, l'entreprise aura doublé son chiffre d'affaires, et ses effectifs auront grossis de 1 611 personnes à 2 049 salariés.
Branche santé en hausse de 6,8 %
Concernant l'activité Santé-prévoyance, "un marché dans lequel il n'y a quasiment plus de marge", selon la direction, le groupe enregistre une progression de 6,8 %, à 669,4 millions d'euros pour la branche santé. La partie santé-collective représente les deux tiers de cette activité.
Celle-ci a profité de nouvelles réglementations, notamment la généralisation de l'assurance professionnelle dans le cadre de l'accord national interprofessionnel (ANI). "Nous avons remporté 31 appels d'offres, soit la moitié auxquels nous avons participé", explique la direction. Au final, la hausse des cotisations par rapport à 2014 est de 42,6 millions d'euros. Les cotisations prévoyances ont de leur côté augmenté de 5,8 millions d'euros.
Activité épargne tirée par Skandia
L'activité épargne de l'assureur lyonnais connait une forte croissance de ses encours, "le nerf de la guerre" (+62%), liée en grande partie à l'acquisition de Skandia.Le montant des encours s'établissent à 6,6 milliards d'euros en 2015, pour un chiffre d'affaires de 740,8 millions d'euros, en progression de 74,4 points.Cela se traduit par un résultat net de l'activité épargne à 6,3 millions d'euros, un chiffre qui devrait fortement gonfler lorsque l'activité de Skandia sera elle aussi intégrée au résultat net.
Indicateur clé de la bonne santé de cette activité, le poids des unités de Comptes dans l'encours est passé de 19,1 % à 33,4 % en un an. D'ici fin 2016, le montant des encours pourrait atteindre 10 milliards d'euros.
Terminer l'intégration des acquisitions
Enfin, l'activité retraite est marquée par une nécessité de réduire les coûts suite à l'Accord national interprofessionnel relatif aux retraites. Dans ce contexte, Apicil enregistre tout de même un résultat positif à 7 millions d'euros.
Pour l'année 2016, Apicil devra finaliser l'intégration récente de ces acquisitions, notamment à travers la création d'une Société de groupe assurantiel de protection sociale (SGAPS), qui a vocation à formaliser le lien de solidarité financière entre les structures dédiées à l'assurance de personnes au sein du groupe.
Aussi, l'assureur pourrait poursuivre sa stratégie de croissance externe, avec les intégrations actuellement en discussions de la Mutuelle du Bâtiment et des Travaux Publics du Sud-Est et de celle du Nord (environ 80 millions d'euros de cotisations). Dans le même temps, l'entreprise aura pour défi de garder son "agilité et sa proximité avec ses clients".
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