Découvrir le pixel gagnant pourrait vous faire gagner beaucoup, selon le site de jeu en ligne Edenwin. Cette startup a été fondée en 2013 par deux jeunes entrepreneurs lyonnais, Aurélien Dessales et Jérôme Viana. Edenwin a été officiellement lancé en mai 2014 et visait une ambitieuse levée de fonds.

Seulement voila, la jeune entreprise est désormais dans le collimateur de l'Autorité de régulation des jeux en ligne (ARJEL).  Sollicité par Acteurs de l'économie, l'organisme nous a confirmé qu'Edenwin ne fait pas partie de sa liste des jeux reconnus. L'ARJEL confirme aussi l'existence d'une enquête administrative pour vérifier la conformité du site avec la législation en vigueur.

"Je suis surpris par cette enquête, dans la mesure où Edenwin n'est pas un jeu de hasard soumis à l'ARJEL" justifie Geoffray Fetbal, président du conseil de surveillance de l'entreprise.

Un jeu basé sur des pixels

A la base le concept d'Edenwin semble plutôt simple. Le but est de trouver le pixel gagnant sur un photomontage où un objet a été retiré. Après inscription sur le site, il est demandé au joueur de choisir l'une des deux options de jeu ("Edendirect" à 0,5 cts le clic ou "EdenGold" à deux euros le clic). Parmi les lots proposés de 5 000 à 250 000 euros, on trouve par exemple une Ferrari. "Edendirect" est un jeu qui doit durer trois jours contre trois semaines pour "Edengold" en théorie.

Des utilisateurs qui se sentent lésés

Certains joueurs ont toutefois du mal à percevoir la limite entre simple habileté et hasard pour trouver le fameux pixel gagnant. Par ailleurs, le règlement stipule que "La Société Organisatrice se réserve le droit de reporter, de modifier, d'annuler ou de renouveler le Jeu si les circonstances l'exigent. En tout état de cause, sa responsabilité ne saurait être engagée à ce titre."

Mais, là encore les joueurs qui n'ont pas repéré immédiatement toutes les conditions générales ne comprennent pas les reports multiples de la fin du jeu, comme ils l'expriment en réaction à un article paru sur le site de Tribune de Lyon.

Dans la rubrique "Les gagnants" d'Edenwin, on peut découvrir qu'il y a six jeux "EdenDirect" en attente et que la dernière gagnante validée remonte au 14 août. Aucun gagnant "Edengold" n'est recensé. Le site est certifié par un huissier, qui est en charge de définir la position du pixel gagnant sur une image.

"Cela prends du temps car c'est le démarrage. Je peux vous assurer que ce n'est pas une arnaque, nous essayons de tout faire seuls pour limiter les charges salariales. C'est juste une question de rodage" se défend Geoffray Fetbal.

Une levée de fonds compliquée

Sans qu'il ait un rapport de cause à effet avec l'enquête administrative de l'ARJEL, l'avenir financier ne semble pas non plus très serein pour cette startup. Selon nos informations, un partenaire du Moyen Orient avait été approché et pouvait apporter 8 millions d'euros, mais il n'a pas donné suite. Par ailleurs, le cabinet Axiona spécialisé dans l'accompagnement des entreprises en croissance, ne collabore plus avec Edenwin depuis janvier 2014.
Du coté de l'entreprise, on précise que la recherche de partenaires financiers se poursuit.