Carso, spécialiste des prestations analytiques environnementales, agroalimentaires, sanitaires et  pharmaceutiques, vient d'acquérir Agro.bioLab Laboratory. Le rachat de ce laboratoire italien, spécialisé dans la sécurité alimentaire, marque une étape de plus dans le développement européen de Carso.

Doubler de taille

Basé à Vénissieux, Carso a été racheté en 2021 par le fonds Archimed. « En 2022, nous avons réalisé le démarrage des acquisitions avec des cibles potentielles. C'était une année d'organisation structurelle et organisationnelle pour atteindre notre objectif : doubler de taille », détaille Eric Sarfati, président de Carso. Le fonds a d'ailleurs identifié un pipeline d'acquisitions potentielles de plus de 100 sociétés pour Carso. »

Carso regroupe 34 filiales, 3.000 salariés, plus de 30 implantations en France et 10 à l'étranger. En 2021, son chiffre d'affaires s'élevait à 210 millions d'euros. « On ambitionne de réaliser un chiffre d'affaires de 450 millions d'euros d'ici quatre ou cinq ans », explique Eric Sarfati.

Actuellement, 15% de l'activité de Carso est déjà réalisée à l'international. « A horizon 2026, nous visons entre 30% et 40% », affirme Eric Sarfati. Une croissance principalement tournée vers l'Espagne et l'Italie et sur les activités qui touchent à l'agroalimentaire et la pharmaceutique.

L'entreprise réalisait déjà 20 millions d'euros de chiffre d'affaires en Italie. « Nous avons besoin de laboratoires de proximité et de région. Agro.bioLab est une première pierre qui est importante. Il faut qu'on ait un footprint en Italie pour proposer des offres aux grands comptes sur tout le territoire italien. »

Des marchés porteurs

L'entreprise analyse plus de 25 millions de « paramètres (bactériologiques, chimiques, virologiques, pesticides et résidus médicamenteux, métaux toxiques, radioactivité, légionelles...). »

Carso exerce dans plusieurs grands secteurs (santé, environnement, bâtiment, agroalimentaire, pharmacie) et applique plusieurs stratégies pour les développer. « Avec une croissance annuelle des ventes prévue à 6 % jusqu'en 2026, l'alimentation est le secteur qui connaît la plus forte croissance dans le domaine des tests de sécurité publique en Europe », peut-on lire dans leur dernier communiqué. « On veut surperformer le marché », affirme de son côté Eric Sarfati.

Pourquoi une telle hausse, il l'explique par deux raisons : « Les contraintes réglementaires évoluent et obligent à plus de contrôle. » Et un autre effet, plus inattendu, joue en la faveur de Carso : « l'installation des réseaux sociaux fait que les grands comptes ne veulent pas de problème de notoriété et accroissent la qualité de leurs contrôles et exigences », analyse Eric Sarfati.

Concernant les autres champs d'action de Carso, les plans diffèrent. « Pour la pharmacie nous avons une politique d'acquisition, parce que notre base installée est plus faible. C'est un secteur qui connaît un taux de croissance important et la demande de qualité est plus élevée, donc nous allons faire des acquisitions. »

Sur le secteur du bâtiment, Carso compte pour le moment rester en France,là où la réglementation (risque chimique, amiante ...) est plus stricte.

Et sur le marché de l'environnement : « On vise une croissance organique, nous avons des possibilités de développement. Dans l'eau et l'environnement, les enjeux sont très liés aux acteurs publics, donc il faut être présent pour pénétrer le marché. »

Difficultés de recrutement

2022 a été une année compliquée pour le recrutement, et même si 2023 a présenté des signes d'amélioration, « le marché reste tendu », note Eric Sarfati, surtout pour les postes d'ingénieur et de technicien de laboratoire.

Un  contexte qui amène à faire évoluer son cycle de recrutement : « Nous avons une activité cyclique, il y a un creux en décembre et février, d'habitude on recrute, mais là nous sommes restés en sureffectif pour ne pas perdre de compétences. »