Pourquoi Boehringer Ingelheim rachète la pépite belge GST

Le groupe pharmaceutique allemand Boehringer Ingelheim, qui se positionne comme l’un des leaders du marché de la santé animale à travers sa division dédiée à ce marché, annonce le rachat de la pépite belge Global Stem cell Technology (GST) à l’issue d’une collaboration de deux ans. Il avait déjà repris, en 2017, les activités de santé animale (Merial) de Sanofi basées à Lyon, qui regroupent désormais le siège de ses activités dans ce domaine.
La biotech belge GST, acquise par Boehringer Ingelheim, travaille sur des produits à partir de cellules souches à destination des chevaux et des chiens.
La biotech belge GST, acquise par Boehringer Ingelheim, travaille sur des produits à partir de cellules souches à destination des chevaux et des chiens. (Crédits : DR/Boehringer)

Tout juste sorti du Covid-19, le groupe pharmaceutique allemand Boehringer Ingelheim (51.000 salariés, dont 2.400 en France) a choisi de se renforcer en rachetant la société belge de biotechnologie, Global Stem cell Technology (GST). Classée dans le top 10 mondial des start-ups en santé animale, cette biotech, fondée en 2012, conçoit des solutions innovantes à base de cellules souches à destination des chevaux et les animaux de compagnie. Elle a notamment développé et produit des médicaments régénératifs, et plus particulièrement des thérapies par cellules souches, utilisées pour traiter les maladies orthopédiques et métaboliques chez les animaux.

Alors que le montant de l'opération n'a pas été divulgué, cette opération signe une occasion, pour le groupe allemand, qui se positionne à la fois sur les marchés de la santé humaine et animale, de renforcer son offre de cellules souches pour sa branche dédiée aux produits vétérinaires. Les deux entreprises collaboraient d'ailleurs à ce sujet ensemble, depuis près de deux ans.

"Cette décision de racheter GST s'intègre à la stratégie de la division Santé Animale de Boehringer Ingelheim (10.000 salariés), visant à enrichir son portefeuille de solutions thérapeutiques", indique Boehringer Ingelheim, au sein d'un communiqué.

La pépite belge intégrera donc l'équipe de R&D de Boehringer Ingelheim en tant que nouvelle division, sans que plus de précisions n'aient été communiquées à ce stade sur son organisation interne. "Boehringer Ingelheim souhaite être un acteur porteur de nouvelles innovations dans le domaine vétérinaire. Cette ambition coïncide parfaitement avec la direction, l'équipe et la vision de GST", a simplement indiqué à cette occasion le directeur général de GST, Jan Spaas.

Une politique de croissance externe qui se confirme

La stratégie de collaborations et de croissances externes de Boehringer ne date pas d'hier : la compagnie pharmaceutique allemande, fondée en 1885, s'était bâtie au fil de discussions et consolidations avec plusieurs autres acteurs du secteur pharmaceutique (Hikma, Sanofi, Eli Lill, etc). Elle avait notamment repris en 2017, en procédant à un échange d'actifs, les activités de la branche de santé animale du lyonnais Sanofi, sous la marque Merial. Devenue le siège des activités du groupe sur le volet de la santé animale, Boehringer emploie près de 1500 personnes à travers l'agglomération lyonnaise, sur ses deux principaux sites du Biodistrict Lyon-Gerland, de Saint-Priest, mais également de Lentilly, Saint-Vulbas et Lyon Gerland.

Une direction confortée par cette nouvelle acquisition : "La collaboration avec des partenaires extérieurs joue un rôle essentiel pour nous aider à étendre notre portefeuille. (...) Nous sommes convaincus que son expertise dans le domaine des médicaments de pointe à base de cellules souches nous aidera à proposer à nos clients des solutions encore plus innovantes", a indiqué Jean-Luc Michel, responsable du marketing stratégique mondial de la division Santé Animale du groupe.

Une façon d'accélérer ainsi le développement de nouveaux médicaments innovants, "destinés à améliorer la prévention, la médicalisation et le bien-être des animaux".

Renforcer sa place sur le marché de la santé animale

Cette stratégie serait également consécutive à un récent "recentrage" des grandes orientations du groupe, dont la division Santé Animale se revendique comme le deuxième acteur mondial de ce marché, avec un chiffre d'affaires net de 4 milliards d'euros, réalisé dans plus de 150 pays en 2019. Et ce, alors que l'ensemble des activités du groupe, santé humaine comprise, pesaient quant à elles 19 milliards d'euros l'an dernier.

 "Les domaines de recherche sur les cellules souches et la médecine régénérative offrent un potentiel prometteur pour la nouvelle vague d'innovation que nous recherchons activement", justifie Eric Haaksma, responsable de l'Innovation mondiale au sein de la division Santé Animale de Boehringer, qui dispose par ailleurs de 20 centres de R&D à travers le monde.

Alors que le groupe allemand évoque "le renforcement des partenariats extérieurs" comme l'un de ses moyens d'accélérer ses efforts d'innovation et sa croissance, il ne semble donc pas exclu que d'autres annonces de ce type puissent être d'actualité au cours des prochains mois.

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