Comment bioMérieux a construit un semestre solide face au Covid-19

Sans surprise, le leader mondial du diagnostic in vitro bioMérieux signe un premier semestre très solide, grâce à des activités de biologie moléculaire boostées par le Covid-19. Pour autant, le laboratoire lyonnais s’abstient de communiquer de nouveaux objectifs pour le second semestre. Malgré un marché incertain, le groupe pourrait néanmoins en profiter pour consolider sa place sur ce marché mondial, fortement concurrentiel.
Pour bioMérieux, la crise du coronavirus aurait généré un chiffre d'affaire net supplémentaire estimé à 110 millions d'euros au cours des six derniers mois.

C'était l'une des annonces, attendues au tournant par les analystes. Le leader mondial du diagnostic in vitro bioMérieux (10.000 collaborateurs), dont le siège est toujours basé à Marcy l'Étoile (Rhône), vient de clore des résultats semestriels en forte hausse, portés par la crise du Covid-19.

BioMérieux enregistre ainsi une croissance organique de 15,7 % au terme du premier semestre 2020, pour un chiffre d'affaires qui s'élève à 1,476 millions d'euros.

Son résultat net atteint quant à lui 173 millions d'euros, lui aussi en hausse de 23%, en raison de la forte demande liée à la crise du coronavirus. Et ce, alors que les effets de change habituellement observés, ainsi que l'absence d'acquisitions externes au cours des 10 derniers mois, n'auront cette fois pas pesé sur les résultats annoncés.

Sa marge brute s'affiche quant à elle en très légère baisse à 55,3 % (contre 55,7% l'an dernier), une situation attribuable à plusieurs éléments, dont les effets de change négatifs, l'impact des plans de rémunération variables du groupe aux Etats-Unis (PSOP), mais surtout, le surpoids de ses ventes d'instruments réalisées au premier semestre par rapport aux réactifs, des produits à plus faible marge mais dont les effets se compenseront par la suite avec les réapprovisionnements à venir.

Son niveau de trésorerie s'en retrouve lui aussi amélioré, avec un cash flow qui passe ainsi de 55 millions d'euros au premier semestre 2019 à 144 millions d'euros, engrangés sur la même période cette année, tandis que son niveau de dette nette baisse considérablement à 192 millions d'euros (contre 317 millions d'euros au 31 décembre dernier).

Une pandémie aux effets contrastés

Pour autant, Alexandre Mérieux, à la tête du groupe depuis 2017, se montre prudent et estime "préférable" de s'abstenir de fournir de nouvelle prévision pour le semestre à venir, "compte-tenu des incertitudes liées à l'évolution de la crise sanitaire en cours".

Et de préciser : "Les résultats publiés ce matin s'inscrivent dans un contexte tendu et exceptionnel, où le diagnostic demeure une arme clé dans la lutte contre le Covid-19. BioMérieux a su démontrer la valeur du diagnostic et de ses solutions en développant une gamme complète de technologies pour répondre à cet enjeu".

Car lorsqu'on rentre dans le détail des résultats semestriels annoncés, on constate ainsi que la pandémie a eu des effets à la fois négatifs et positifs sur les différents segments d'activités du groupe.

Alors que bioMérieux réalise 85% de son chiffre d'affaires dans le domaine clinique, contre 15% pour le segment industriel, le surcroît d'activité généré par le Covid-19 est venu principalement alimenter ses activités en biologie moléculaire, où l'ensemble de ses gammes ont connu une croissance de 80% de leurs ventes. Avec, parmi elles, sa gamme Biofire Filmarray, "dont le nombre d'unités a continué de grimper de 64 % lors du premier semestre, en passant de 10 400 à 14 000 systèmes installés dans le monde", rappelle Alexandre Mérieux.

BioMérieux pourra d'ailleurs compter sur cet équipement en vue de la saison grippale qui s'annonce cet automne, et qui devrait lui permettre de proposer un outil intégrant un large panel de pathologies respiratoires (grippe, coronavirus, Covid-19, etc).

D'un autre côté, certains piliers historiques du groupe, comme la microbiologie et le domaine des immunoessais, tous deux réalisés en milieu hospitalier, ont pâti du confinement généralisé sur la scène mondiale, ayant entraîné la baisse du nombre d'actes et de consultations non-urgentes au sein des hôpitaux. Même tableau pour les activités de son segment industriel, qui comprennent notamment des analyses destinées au secteur de l'agroalimentaire, qui s'affichent elles aussi en retrait de 5%.

Le poids du Covid-19 dans la balance

Du côté des investissements, le groupe aura dépensé une enveloppe globale de 127 millions d'euros au cours des six derniers mois -soit 5 millions de plus que l'an dernier et 8,6% de son chiffre d'affaires-. Avec, parmi ses postes d'investissements, le développement des tests Covid-19 ainsi que la mise en place de capacités de production additionnelles au sein de son site de Salt Lake City (Etats-Unis).

Et ce, alors que la crise du coronavirus aura généré un chiffre d'affaire net supplémentaire estimé à 110 millions d'euros au cours des six derniers mois, "qui correspond, une fois les frais afférents rapportés, à un apport de 50 millions d'euros de résultat opérationnel courant", d'après le directeur exécutif en charge des finances, Guillaume Bouhours.

Face à l'arrivée de nouveaux produits concurrents sur le marché, tels que le test Covid ultra-rapide lancé par Abbott sur le marché américain -qui avait fait chuter le titre de BioMérieux de 12,6%, suite à son annonce-, le pdg de BioMérieux ne se montre toutefois pas inquiet :

"Avoir plus de tests disponibles sur le marché est une bonne nouvelle, mais nous ne nous voyons pas en concurrence avec ce test, qui mise sur une autre technologie et un autre format de bandelettes rapides", a déclaré Alexandre Mérieux.

Car le lyonnais continue de miser sur son "approche syndromique" du diagnostic in vitro consistant, à l'aide ses systèmes FilmArray, à détecter une gamme d'une vingtaine de virus dont celui du Covid-19 sur le même échantillon.

D'ailleurs, bioMérieux a profité du premier semestre pour renforcer ses parts de marchés aux États-Unis, où il enregistre une croissance de 30 % de ses ventes au sein de la zone Amériques. La zone Europe Moyen-Orient (EMEA) se maintient quant à elle à +4,5%, tandis que l'Asie Pacifique demeure en faible progression (+2%), du fait d'une moins forte implantation du groupe sur ce territoire.

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Commentaires 7
à écrit le 05/09/2020 à 18:13
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Bonjour, Mais bien sûr que BioMérieux est prospère... Après avoir participé à la conception, la construction, la livraison du fameux labo P4 de WUHAN qui s'est révélé défaillant et responsable du COVID-19 (vous savez.....le fameux virus), il surfe ...

à écrit le 05/09/2020 à 18:12
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Bonjour, Mais bien sûr que BioMérieux est prospère... Après avoir participé à la conception, la construction, la livraison du fameux labo P4 de WUHAN qui s'est révélé défaillant et responsable du COVID-19 (vous savez.....le fameux virus), il surfe ...

à écrit le 02/09/2020 à 21:26
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C'est marrant cette propension à minimiser le rôle des chinois...

à écrit le 02/09/2020 à 17:14
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Mais bien sûr !!!!!!! BioMérieux a fourni à la Chine le fameux labo P4 déficient d'où s'est échappé le coronavirus et maintenant il surfe sur la vague de la pandémie, en engrangeant les pépétes !!!!! coup double !!!! c'est comme ça qu'on dit, ...

le 02/09/2020 à 17:32
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Pas vous si vous ne créez pas d'entreprises et d'emplois.

le 02/09/2020 à 20:57
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Drôle de commentaire, tout dépend de l'usage que l'on fait du matériel que l'on achète, apparement les Chinois on voulu copier sans lire le mode d'emploi, c'est courant chez eux, et avec 10000 collaborateurs il est normal qu'une entreprise engrange...

le 03/09/2020 à 16:47
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Réponse à Adieu BCE : Moi j'appelle ça des croque-morts, je n'appelle pas ça des créateurs d'entreprises et d'emplois. Profiteurs de la misère humaine, sacrée société dans laquelle on vit ....... Continuons, mais oui, on est sur la bonne voie ....

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