Après 7 mois d'instruction, la start-up stéphanoise obtient un prêt de 5 millions d'euros dans le cadre des appels à projet PIAVE (Projets industriels d'avenir).

L'ex-patron de l'entreprise lyonnaise EyeTechCare (dispositifs médicaux thérapeutiques non invasifs pour le traitement du glaucome), Fabrice Romano, est évidemment ravi : "Le dossier a été étudié sous tous les angles, les experts de BPI  France et du Secrétariat général à l'investissement ont approuvé. C'est une belle reconnaissance pour nous !".

Créée en 2016, Keranova est spécialisée dans l'automatisation de certaines opérations chirurgicales des yeux. Après 18 mois de R&D, elle vient de valider, il y a quelques jours à peine, les études précliniques. "Nous avons dû lever beaucoup de freins, mais finalement... tout fonctionne parfaitement".

Keranova va désormais pouvoir s'attaquer à l'industrialisation, avec une première phase de préséries. En parallèle, elle mènera le travail réglementaire important, mais nécessaire, pour obtenir le marquage CE au plus vite.

Doublement des effectifs

Deux ans après son premier tour de table à 5 millions d'euros auprès de BPI France, Mérieux Développement et CEA investissement, ce prêt de 5 millions d'euros arrive à point nommé.

"Nous étions jusqu'ici essentiellement une entreprise de R&D. Keranova va maintenant subir une transformation importante et se développer de façon importante. Elle a besoin de moyens", poursuit Fabrice Romano.

Fabrice Romano prévoit en effet de doubler ses effectifs à horizon 2019. Il emploie actuellement 21 ETP, les 2/3 étant basés sur le siège social de Saint-Etienne, les autres sur le siège administratif de Lyon.

Actuellement hébergée au sein du bâtiment H de l'ancienne Manufacture d'Armes de Saint-Etienne, Keranova devrait déménager d'ici un an.

"Les locaux actuels ne permettent pas d'envisager une activité industrielle sur place", indique le fondateur.

Keranova restera néanmoins basée à Saint-Etienne. A terme, Keranova pourrait employer plus de 200 personnes, pour réaliser un chiffre d'affaires ambitieux. Si ambitieux que Fabrice Romano n'ose l'annoncer. "Je ne peux pas donner de chiffres, c'est trop tôt !". Les premières ventes ne devraient cependant pas intervenir avant deux ans.

Levée de fonds XXL

En attendant, Keranova a besoin de carburant. Les 5 millions d'euros prêtés par l'Etat ne suffiront pas à alimenter ses besoins. Fabrice Romano a donc lancé il y a quelques semaines le branle-bas-de combat pour un deuxième tour de table.

Il devrait se conclure avant la fin de l'année, pour un montant quatre à cinq fois plus élevé que la première levée de fonds. Dans le viseur de l'entrepreneur, chirurgien de métier : "des ventures capital importants, y compris à l'étranger".

Expérience et réseau aidant, l'opération devrait se faire sans anicroche selon lui.