Nanotechnologies : Mathym prépare sa 2e levée de fonds

Créée en septembre 2013, la startup de nanotechnologies lyonnaise Mathym vise à s'imposer sur le marché des composites dentaires. C'est en vue de mettre en place son site de production de nanomatériaux que la jeune pousse s'apprête à clore un second tour de table de 1,8 millions d'euros.

Sur le marché de niche des composites dentaires, dominé par sept fabricants de composites (dont Dentsply, 3M, Ivoclar et Kerr) la course à l'innovation est omniprésente pour améliorer les propriétés optiques et mécaniques. Dans ce contexte, la jeune pousse lyonnaise Mathym propose des nanoparticules de fluorure d'ytterbium (YbF3, terre rare) présentes dans ses solutions colloïdales.

Spin Off

Jouant le rôle d'agents de contraste radio-opacifiant, celles-ci agissent sur deux tableaux : à la fois sur les propriétés optiques et le renforcement des propriétés mécaniques des dispositifs médicaux.

"Lors de la création de la société, nous avons choisi de nous concentrer sur les solutions colloïdales", explique Julien Alberici.

Le dirigeant a rejoint en 2012 l'inventeur du procédé, Frédéric Chaput, pour créer la société, rappelant qu'au départ plusieurs applications - et donc plusieurs marchés- étaient ouvertes aux nanomatériaux innovants développés par le chercheur.

D'où l'origine du nom MATériaux Hybrides Multifonctionnels (Mathym) donné au spin off du Laboratoire de Chimie de l'Ecole Normale Supérieure de Lyon (ENS), unité mixte dont les tutelles sont le CNRS, l'ENS et l'Université Lyon 1.

Objectif production

 "Nous sommes actuellement en train de clore notre second tour de table en vue de mettre en place un petit site de production de nanomatériaux innovant", déclare Julien Alberici, rappelant que la startup a pour intention de mener de front le développement, la fabrication et la commercialisation de ses solutions colloïdales.

Ainsi, l'entreprise devrait lever au total 1,8 million d'euros pour assurer ce projet de développement. Elle avait déjà effectué un premier tour de table à hauteur de 600 000 euros.

"En commençant par industrialiser la production de fluorure d'ytterbium, on saura ensuite dupliquer pour fabriquer par exemple de la zircone (ZrO2) utilisée pour la fabrication de prothèses dentaires, ou du fluorure de calcium (CaF2) intervenant dans la reminéralisation des dents", avance-t-il.

"L'idée est de développer ensuite un portefeuille de solutions colloïdales en partenariat R&D avec les clients", projette Julien Alberici, rappelant que Mathym personnalise les solutions pour les besoins de chacun d'entre eux, et que le premier client à avoir signé un partenariat de R&D est un des leaders mondiaux dans les composites dentaires.

"Les retours des partenaires, clients, BPI, investisseurs, sont positif. Cela montre qu'il est possible aujourd'hui en France, de mener à bien ce type de projets", se réjouit-il, précisant avoir reçu le soutien du ministère de la Recherche (subvention Crea-dev pour la R&D), de la BPI (via le PAI pour la levée de fonds et très récemment via le dispositif PLIMMI - 500 000 euros - pour la mise en place de l'unité de production), des banques (CERA et BNP qui vont financer en crédit-bail l'unité de production) et des investisseurs (RAC et Octalfa qui vont participer de manière très significative au deuxième tour de la société).

Soutien local

Tous les voyants semblent au vert pour Mathym puisque les marchés ont validé industriellement le premier produit (radio-opacifiant pour dispositifs médicaux) et les programmes R&D suscitent beaucoup d'intérêt.

A noter que Mathym s'est appuyé sur plusieurs acteurs locaux pour mener à bien son industrialisation, en particulier Inevo pour l'étude de faisabilité et la validation du pilote, puis A3I pour l'installation de l'unité qui aura une capacité de production annuelle de près de 2 tonnes.

"Il n'y a pas mieux que la France pour créer des sociétés de R&D, et également des PMI si les produits développés sont à forte valeur ajoutée. L''écosystème est complet puisqu'on trouve : des ingénieurs, des docteurs, des fournisseurs d'équipements industriels, la BPI, le CIR, des financeurs ...et des banques qui comprennent de plus en plus l'innovation".

"En résumé nous sommes en train de fabriquer une petite PMI innovante en nous basant sur un super écosystème et nous créons de l'emploi : déjà 8 salariés - dont 4 docteurs- et 5 nouveaux postes à pourvoir début 2017 dès que l'unité de production sera en place à Champagne-au-Mont-d'Or", conclut le dirigeant.

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