CTI-biotech a inauguré sa biobanque nationale

CTI-biotech, jeune société de biotechnologie lyonnaise peut recevoir 70.000 échantillons biologiques. Spécialisée dans l'ingénierie tissulaire et les cellules souches, elle est un des maillons du projet IMODI, de recherche contre le cancer pour une médecine personnalisée.
Le Dr Forraz (à gauche) et le Pr McGuckin dans la biobanque

La jeune pousse Conofrance-CTI-biotech, spécialisée dans l'ingénierie tissulaire et les cellules souches destinées à la thérapie cellulaire (un marché mondial en croissance estimé à 330 millions de dollars), héberge et exploite la biobanque scientifique du projet collaboratif IMODI (sur le cancer) officiellement inaugurée hier soir, à Meyzieu, dans la banlieue lyonnaise. Ses deux grandes cuves accueillent déjà 7000 échantillons biologiques conservées à - 175 ° et la capacité actuelle de 70.000 échantillons pourrait être portée à 250.000 unités, à terme. «Nous recevons les prélèvements de tumeurs de patients à partir desquels nous faisons des  modèles cellulaires pertinents pour la recherche sur le cancer », et les thérapies de demain, commente le Dr Nico Forraz, co-associé de la start up avec le Pr Colin McGuckin.

Médecine personnalisée

Cette biobanque nationale est une des pièces importantes de IMODI (Innovative MODels Initiative) qui, lancé en mars 2013 sur une durée de sept ans, rassemble 18 partenaires (4 grands groupes pharmaceutiques, 8 institutions académiques et 6 Pme). Ensemble ils entendent faire avancer plus vite  la médecine personnalisée en oncologie en ciblant entre autres les cancers du sein, de l'ovaire, de la prostate, du pancréas et du foie. IMODI dispose d'un budget de 41 millions d'euros dont 13,4 millions d'euros assurés par des financements publics, au titre du programme d'investissement d'avenir.

20 clients dans le monde

Pour sa part, CTI-biotech a obtenu un prêt de 1 million d'euros sur sept ans, de Bpifrance, pour soutenir son investissement de 3 millions (sur 5 ans) incluant son laboratoire de R & D. La société, fondée en 2009, et positionnée à l'interface de la recherche hospitalo-universitaire et de la recherche industrielle, compte aujourd'hui 10 chercheurs et cette équipe pourrait doubler, d'ici à 5 ans. Elle travaille aujourd'hui « pour 20 clients en France et dans le monde entier », précise Nico Forraz. Son chiffre d'affaires de "700.000 euros en 2014 et 1 million" prévu, cette année,  provient de prestations sur mesure et de projets de recherche collaborative y compris européens. Son modèle économique lui assure, à ce stade, la rentabilité nécessaire pour s'autofinancer et obtenir des concours bancaires (Bpifrance et le Crédit Agricole Centre Est).

Cartilage et peau

La fabrication de cartilage, à partir de cellules souches (issues de la pulpe dentaire, en particulier), figure parmi ses travaux en cours menés conjointement avec l'Institut de Biologie et de chimie des protéines (CNRS) de Lyon. « Les recherches ont démarré il y a trois ans avec deux applications : d'une part la reconstruction maxillo-faciale d'autre part des tests prédictifs sur l'arthrose, à échéance de deux ans », souligne le Dr Forraz. Ce biologiste cite aussi la mise au point de modèles de peau humains à partir de cellules souches : « Il s'agit d'essayer de comprendre comment le système immunitaire de la peau réagit pour tout ce qui a trait à la cicatrisation ». La dermatologie est très demandeuse d'innovation.

Le choix de Lyon

Si Nico Forraz est lyonnais d'origine, il a poursuivi ses études et ses recherches en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis avec son collègue hospitalo-universitaire et aujourd'hui son associé. « Nous aurions pu créer notre société en Grande-Bretagne, aux Etats-Unis, en Corée, en Belgique ou en Allemagne. L'Aderly qui avait entendu parler de notre projet nous a contactés et accompagnés. Nous sommes heureux d'être ici », rappelle le Dr Forraz. CTI-Biotech envisage t'il d'ouvrir son capital ? « Nous avons discuté avec plusieurs investisseurs sans trouver à ce jour le partenaire qui nous convenait, un partenaire que nous voudrions plutôt stratégique », répond-il. La société vise 4 millions de recettes à cinq ans

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