Avec la pandémie, le sujet de la précarité étudiante, en plus de s'aggraver, est devenu plus visible. En pleine crise sanitaire, début 2021, Marion Dolisy-Galzy, touchée par la situation a lancé l'idée 1 Cabas pour 1 Etudiant, mettant en relation un parrain et un étudiant. Le premier aidant le second en lui achetant un panier de courses.
Un an plus tard, 1 Cabas pour 1 Etudiant a généré 3.000 parrainages et a reçu, ce lundi, deux prix du Ceser (Conseil Économique, Social et Environnemental Régional) : le prix du jury et le prix des conseillers.
Créé pour la première fois cette année, "les Prix du CESER venaient récompenser les initiatives qui ont amélioré les conditions de vie des habitants de la région Auvergne-Rhône-Alpes durant la période de crise liée à la Covid-19." Dix candidats concourraient également pour ces prix.
65% des bénéficiaires sont de la Métropole de Lyon
Le site Internet a vu le jour le 8 février 2021, "le parrain soutient un étudiant en lui offrant des courses de temps en temps et un lien social se crée", résume Marion Dolisy-Galzy, présidente et fondatrice de l'association.
"Au supermarché, j'ai vu une jeune femme qui calculait le montant de ses courses sur on téléphone et qui a reposé un paquet de sucre. En rentrant, j'ai réfléchi à comment mettre en contact des personnes qui souhaitaient aider et des étudiants", se rappelle Marion Dolisy-Galzy.
Cette initiative, née dans la Métropole de Lyon, a ensuite rayonné dans toute la France. Au lancement de la plateforme, "la presse en a parlé et au bout de dix jours, nous avions déjà des demandes dans d'autres villes. Mi-mars 2021, nous avons ouvert à la région et ensuite à la France. [...] Les premiers mois, nous avions des centaines de demandes, on travaillait 17 heures par jour, on ne faisait que ça."
Actuellement, environ 65% des bénéficiaires viennent de la Métropole de Lyon. Le site permis de former 3.000 parrainages en un an. A ce jour, 1.400 parrainages sont encore actifs sur la plateforme. Après Lyon, les étudiants et parrains ont commencé à se mettre en contact dans des villes comme Strasbourg, Toulon, Lille, Angers, etc.
Le nombre d'étudiants inscrits continue d'augmenter
"Certains parrains le font pendant six mois, ou alors ont plusieurs filleuls", la responsabilité est assez variable. A l'inverse "tous les jours, nous avons entre trois et sept inscriptions étudiantes. C'est moins facile de trouver des parrains. L'an dernier, les médias en ont beaucoup parlé et là c'est retombé. [...] En plus, les gens sont fatigués, être parrain ça demande de l'énergie."
La pandémie commence à s'atténuer, mais la précarité étudiante était là avant le Covid-19 et elle persiste. La plateforme 1 Cabas pour 1 Etudiant cherche donc à se stabiliser. "On ne peut pas arrêter, les étudiants pauvres sont toujours plus nombreux. L'ADN ne va pas évoluer, il sera toujours sur le parrainage et la solidarité de proximité."
La plateforme fonctionne grâce à Marion Dolisy-Galzy, bénévole qui continue sa profession en parallèle, deux alternants et un stagiaire. L'idéal serait de recruter un poste fixe et de solidifier le réseau de parrains bénévoles et ambassadeurs dans les villes en dehors de Lyon. La fondatrice compte ainsi sur les dons des entreprises et l'aide des collectivités.
Le prix Ceser, donne aussi une certaine visibilité "c'est crédibilisant quand une institution comme le Ceser remet un prix, ça redonne de l'énergie."
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