Transitions environnementales : comment Centrale Lyon veut devenir un Caltech à l’européenne

L’école d’ingénieurs lyonnaise veut devenir une référence européenne sur les grands enjeux de transition environnementale et industrielle. Avec son plan stratégique 2022-2030, Centrale Lyon entend imposer sa voix sur le sujet, en devenant un des leaders de la question, tant sur les formations, que la recherche ou son accompagnement des entreprises industrielles.
L'Ecole Centrale de Lyon compte actuellement 3.000 étudiants, répartis entre ses campus d'Ecully et de Saint-Etienne.
L'Ecole Centrale de Lyon compte actuellement 3.000 étudiants, répartis entre ses campus d'Ecully et de Saint-Etienne. (Crédits : Ecole Centrale Lyon)

Devenir le Caltech à l'européenne. L'ambition, punchline efficace, est posée sans complexe par le nouveau directeur de l'Ecole Centrale de Lyon, Pascal Ray, à l'occasion de la présentation de son plan stratégique.

Plan qui doit porter l'école d'ingénieurs lyonnaise, à horizon 2030, dans le Top 5 des classements nationaux des écoles d'ingénieurs contre une position actuelle de 9e de la classe.

« Le Caltech - le Californian Institute of Technology - doit nous inspirer dans notre évolution. Il est un modèle. C'est un établissement de taille comparable à celle de Centrale Lyon aux vues du nombre d'étudiants (3.000 au total pour Centrale Lyon et sa nouvelle école interne, l'Enise à Saint-Etienne, ndlr) et de laboratoires de recherche (6 unités) ».

Mais il diffère aussi de son positionnement actuel, « au regard de sa position dans les classements internationaux, de ses prix Nobel et de son budget dix fois plus élevé que le nôtre. Nous souhaitons atteindre ce niveau d'excellence, nous voulons devenir le Caltech à l'européenne au service des acteurs socio-économiques ».

Former des ingénieurs créatifs capables de répondre aux grands enjeux sociétaux

Dans cette optique, Centrale Lyon s'est bâti un plan de transformation centré sur les grandes transitions environnementales et industrielles, c'est-à-dire tourné vers la transition écologique, le numérique et la décarbonation de l'industrie et des transports.

« Nous voulons transformer notre modèle, accélérer les mutations afin d'être encore plus pertinents dans nos cursus de formation et de recherche. Nous voulons former des ingénieurs créatifs, responsables et engagés tout en menant des projets de recherche répondant aux grands enjeux sociétaux », poursuit le directeur de l'école.

Les modules de formation seront progressivement adaptés et perfectionnés pour préparer les jeunes étudiants aux nouveaux enjeux environnementaux et industriels. Déjà, ils bénéficient depuis cette année d'un cours spécifique sur les évolutions climatiques. Les deux campus devraient également évoluer progressivement vers une cible « d'éco-campus ».

Mais l'ambition de Centrale Lyon va bien au-delà. L'école d'ingénieurs entend bien devenir un centre de référence sur la question des grandes transitions, avec en ligne des mire, les mondes de la recherche et de l'industrie.

Concrètement, les premières pierres de cet édifice reposeront sur trois projets phare. D'abord, la création d'« un transition lab », un lieu totem sur le campus d'Ecully pensé comme une résidence de chercheurs. « Il s'agira de mettre en commun sur un lieu donné et dans un temps donné nos expertises sur un sujet précis afin d'être plus réactifs et efficaces », explique Stéphanie Lanson, directrice du développement des grandes transitions. « Nous mettrons en œuvre des appels à projets internes afin de retenir, et financer, les projets qui nous sembleront les plus porteurs autour des grandes transitions ». Ce transition lab pourra héberger des spin-offs ou des start-ups issues des activités d'étudiants ou d'enseignants-chercheurs.

Deuxième pierre à l'édifice de Centrale Lyon nouvelle version, un projet de campus international, à Ecully également. Avec l'objectif de devenir un centre d'expertise international sur les grandes transitions. Les universités internationales seront invitées à établir un camp de base au sein de Centrale Lyon afin de co-construire des projets de recherche et d'enseignements communs.

Enfin, c'est sur son campus stéphanois que s'appuiera le troisième pilier de l'édifice avec le développement d'un « campus sur les mutations industrielles ». Au programme : une diversification de l'offre de services aux entreprises et le déploiement de plateformes de transfert de technologie notamment sur les thématiques de la fabrication additive métallique, du génie sensoriel et de la construction industrielle.

Viser les 100 millions d'euros de budget en 2030

Dans cette course à l'excellence, l'école Centrale de Lyon compte s'appuyer sur quatre alliances académiques : le groupe des Écoles centrales, la Comue Université de Lyon, le collège d'ingénierie Lyon Saint-Etienne et le Collège des Hautes Études Lyon Saint-Etienne.

A horizon 2030, l'école d'ingénieurs vise un budget de 100 millions d'euros et un effectif de 4.500 étudiants environ. D'ici là, Centrale Lyon a posé les bases de sa révolution. Nécessaire et indispensable sans aucun doute puisque c'est bien de ces grandes écoles que sortiront, au moins en partie, les futures têtes pensantes qui devront réussir à construire une nouvelle voie à un monde secoué de toutes parts.

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