En Auvergne-Rhône-Alpes, les intentions d'embauche n'ont jamais été aussi fortes

Avec plus de 370.000 projets de recrutement, la région Auvergne Rhône-Alpes atteint un niveau inédit. Ce sont les secteurs de l'hébergement-restauration, de la santé et du social ainsi que du support aux entreprises où le besoin de main d’œuvre se fait le plus ressentir. Ce qui force les entreprises à revoir leurs stratégies de recrutement pour attirer de nouveaux profils.
Le métier d'aide-soignant est le plus recherché, avec 9.800 demandes de recrutements.
Le métier d'aide-soignant est le plus recherché, avec 9.800 demandes de recrutements. (Crédits : Reuters)

Un tiers des entreprises de la région envisage de recruter. Auvergne Rhône-Alpes compte ainsi 370.100 projets de recrutements pour 2023, soit 2% de plus qu'en 2022. « C'est le plus haut niveau de recrutement depuis que l'enquête existe », affirme Frédéric Toubeau, directeur régional de Pôle Emploi.

Cette enquête sur les besoins de main-d'œuvre que Pôle Emploi mène depuis vingt ans, en relation avec le Credoc (Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie) a interrogé 48.000 entreprises pour cette nouvelle édition. A noter que 12% des projets de recrutement en France sont issus d'AuRA et la région affiche par ailleurs un taux de chômage à 6,1%.

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Des difficultés de recrutement au plus haut

Le premier secteur en en recherche de main d'œuvre, c'est l'hébergement restauration avec 15% des projets, vient ensuite le supports aux entreprises (jardinage, administratif...) qui concentre 13% des projets, puis le commerce avec 12% des projets et le domaine de santé et de l'action sociale (11%). Il y a aussi une hausse très marquée des intentions d'embauche dans plusieurs secteurs comme l'industrie textile, cuir, chaussure et habillement (+22%), la métallurgie (+14%), le caoutchouc (+10%)...

Une tendance que l'on retrouve dans le « top 10 » des métiers les plus recherchés, soit ceux qui regroupent 46% des intentions d'embauche, on retrouve en haut du classement  les aides-soignants, avec 9.800 projets d'embauche, puis les employés polyvalents de cuisine (8.700) , les aides à la personnes avec (8.600), puis les agents d'entretien (8.400 projets) et les serveurs qui cumulent 6.600 projets d'embauche.

Au niveau national, la répartition de l'origine des besoins de recrutement est la suivante et est transposable à celle de la région : 37% des projets de recrutement sont pour faire face à un surcroît d'activité ponctuel, 30% pour remplacer quelqu'un suite à un départ définitif, 23% sont un nouvelle activité et 9% sont pour combler un remplacement ponctuel.

En Auvergne Rhône-Alpes, 63% des projets de recrutement sont jugés difficiles à réaliser. La région compte 52 bassins d'emplois,« les deux tiers sont au-dessus des 63% de difficulté », affirme Frédéric Toubeau. Un niveau de difficulté qui est stable depuis 2022, mais qui reste au plus haut depuis 2014, où 34% des entreprises affirmaient avoir des difficultés.

C'est le secteur de la construction qui peine le plus à recruter,« 77% des entreprises disent avoir eu des difficultés, même s'il y a un recul de deux points par rapport à 2021. » Vient ensuite le secteur de la santé humaine et de l'action sociale, où 74% des entreprises affirment avoir du mal à recruter, puis l'industrie manufacturière (66%), l'hébergement restauration (65%) et le service aux entreprises ex-æquo avec le secteurs des transports et de l'entreposage.

Changer de stratégie

Pour pallier ces besoins, les entreprises doivent s'adapter. « Avoir besoin de main d'œuvre, c'est aller chercher des profils sur lesquels on ne se serait pas tourné naturellement », selon Frédéric Toubeau. Il expose aussi qu'en parallèle, «un demandeur d'emploi sur deux trouve un travail dans un secteur qu'il n'occupait pas avant. »

Pour cela plusieurs outils comme les immersions professionnelles (4.800 entreprises en région se sont positionné pour accueillir des demandeurs d'emplois), le travail sur la formation professionnelle (Pôle Emploi porte par ailleurs le Plan d'investissement des compétences en région AuRA), la demande par simulation, le job dating inversé, le dispositif de détection, les rencontres sportives anonymisées entre recruteurs et demandeurs d'emploi , etc.

« Tout le monde doit changer de logiciel et se réinventer, et les entreprises aussi », soutient Frédéric Toubeau. « Pour les recrutements dans nos métiers, on ne peut pas se passer de Pôle Emploi. Il faut aller chercher des personnes de plus en plus éloignées de l'emploi », confirme David Clerc, directeur d'Azaé, entreprise d'aide à la personne.

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