C'est toujours un maillage des villes et grands centres urbains que prône l'un des leaders de la livraison en points relais, Mondial Relay. Il a désormais une autre corde à son arc : celle des lockers automatiques, permettant de réceptionner des colis en tous temps, 24h/24 et 7j/7.

D'autres, comme le géant Amazon, s'y étaient engouffrés avant lui. Mais pour Mondial Relay, cette nouvelle façon de livrer une portion de ses 140 millions de colis annuels se fera en capitalisant sur des forces internes : depuis son rachat par le groupe polonais Inpost, spécialiste de la consigne automatique de livraison, c'est désormais son actionnaire qui lui fournit ses propres lockers.

« Après être devenu l'un des leaders mondiales des casiers automatiques en Pologne est au Royaume-Uni, la France devient de fait une priorité de développement pour le groupe », explique à La Tribune Quentin Benault, directeur général de Mondial Relay (1.200 salariés en CDI).

Le spécialiste français, dont les services sont déjà utilisés par près de 100.000 e-commerçants, peut compter sur un réseau de 12.000 « points de contacts », soit environ 11.700 points relais traditionnels et 300 lockers (dont une vingtaine en Auvergne Rhône-Alpes), héritiers d'une stratégie d'expansion mise en place courant 2021.

« Et nous allons poursuivre ces déploiements au cours des prochains mois », assure Quentin Benault. Si l'objectif affiché « n'est en aucun cas de remplacer les points relais par des lockers automatiques », il s'agit selon le groupe d'un axe de diversification. C'est une solution « complémentaire » afin de proposer aux commerçants qui souhaitaient un espace de stockage ou de logistique additionnel, ou pour ceux qui n'auraient pas les ressources humaines en interne.

La livraison hors domicile, un segment d'avenir ?

« Le modèle reste le même, à savoir une rémunération qui est proposée à chaque commerçant pour chaque colis remis ». Sur chaque site installé, Mondial Relay peut compter sur 100 à 400 casiers automatiques, pouvant remettre chaque jour un volume estimé à 60 et 80 colis.

De quoi permettre donc à Mondial Relay de continuer à nourrir la croissance (+30%) de son volume de colis à livrer, et qui atteignait, rien que sur les 12 derniers mois, les 140 millions d'unités. « La croissance du e-commerce n'est pas nouvelle et se trouve sur les dernières années, même si 2020 et 2021 ont été deux années particulières du fait de la pandémie. Malgré une fermeture de deux mois en 2020, nous avons tout de même enregistré une croissance soutenue de 20 à 30% », résume Quentin Benault.

Alors que les marqueurs du e-commerce sont toujours au vert sur les années à venir (boostée par la crise sanitaire, le marché français a bondi de +12% en 2020, et le cabinet Xerfi prévoit encore une croissance du volume de colis de 6% par an, entre 2021 et 2023), Mondial Relay estime que la part de la livraison hors domicile aura toujours son rôle à jouer.

« Nous sommes persuadés que la livraison en point relais va continuer de prendre des parts de marché sur la livraison à domicile, car elle est à la fois moins chère pour le consommateur, plus pratique et plus écologique. En massifiant les points de livraison, elle permet aussi de désengorger les villes ».

Jusqu'à 13.000 « points de contact » cette année

C'est donc sur le déploiement conjoint de ses lockers et points relais que le français Mondial Relay mise donc pour adresser la croissance future de son business. « Notre objectif est de continuer à faire grossir le réseau et d'attendre jusqu'à 13.000 'points de contact' cette année, voire plus, avec le déploiement de plusieurs milliers de lockers dès 2022 », affiche Quentin Benault.

Pour les installer, le spécialiste de la livraison de colis a privilégié les grandes métropoles ainsi que la périphérie des grandes villes. En Auvergne Rhône-Alpes, ce sont par exemple une vingtaine de lockers qui ont été installés sur les principales métropoles de Lyon, Grenoble, Clermont-Ferrand, Chambéry, Valence...

« Nous avons commencé en premier temps par les zones les plus denses, mais il est certain qu'il existe également une très forte demande dans les zones rurales », admet le directeur général. Son groupe étudierait également le déploiement de solutions connectées à des modules solaires, comme le proposent déjà certains de ses concurrents et startups locales comme Oubabox.

A noter que pour continuer à prendre des parts de marché et inciter les consommateurs à développer de nouveaux usages, Mondial Relay étudie également de nouveaux services : un système de réexpédition de colis directement à partir de ses lockers.

« Nous testons également différentes solutions en parallèle, comme avec la startup lyonnaise Welco, qui propose un système de points relais directement chez les particuliers. Des expérimentations sont en cours depuis la fin d'année, mais nous ne pouvons pas encore dévoiler de conclusions pour l'instant à ce sujet. Une chose est sûre : nous regarderons toutes les alternatives ainsi que les nouvelles solutions que propose le marché », assure Quentin Benault.