Eco-Livraison. A Lyon, le livreur GLS réunit constructeurs et sous-traitants pour accélérer sa transition verte

Le transporteur allemand General Logistics Systems (aussi connu sous le nom de GLS), filiale de l’opérateur postal britannique Royal Mail, posera ce vendredi ses valises en région lyonnaise pour y tenir une rencontre nationale, mêlant son réseau de sous-traitants aux principaux constructeurs automobiles de l’Hexagone. Objectif : faire connaître les innovations et notamment les derniers modèles de véhicules propres, et faire de Lyon « une métropole 100% desservie en éco-livraison » d’ici la fin 2022.
Dans sa stratégie visant à rapprocher sous-traitants et constructeurs automobiles afin que la moitié des véhicules de livraison opérant sous sa marque soient green d'ici à 2025, GLS a entamé une stratégie de déploiement (en propre cette fois) de bornes électriques, dont ses sites auralpins joueront le rôle de précurseurs.
Dans sa stratégie visant à rapprocher sous-traitants et constructeurs automobiles afin que la moitié des véhicules de livraison opérant sous sa marque soient "green" d'ici à 2025, GLS a entamé une stratégie de déploiement (en propre cette fois) de bornes électriques, dont ses sites auralpins joueront le rôle de précurseurs. (Crédits : DR)

Ce vendredi, c'est en région lyonnaise, à Saint-Genis Laval, que la division France du transporteur allemand GLS (filiale du britannique Royal Mail), tiendra une rencontre d'envergure nationale, regroupant sous-traitants mais aussi constructeurs automobiles de premier rang. Avec cette fois, un focus tout particulier porté à l'éco-mobilité.

Car depuis l'an dernier, le transporteur nourrit de fortes ambitions sur ce terrain : il s'est lui-même fixé l'objectif de faire passer la moitié de la flotte de véhicules de livraison, opérant sous son nom, au « vert » d'ici 2025. Soit un parc total estimé à 3.000 véhicules en circulation (dont 400 en Auvergne Rhône-Alpes), à travers la diversité de solutions existantes : véhicules électriques ou biogaz, vélos cargo, scooters électriques, et à l'avenir, motorisations hydrogène...

Depuis deux ans, la région lilloise a d'abord été l'épicentre de cette petite révolution au sein du groupe, puisqu'elle est désormais couverte « presque uniquement en véhicules électriques ou propres » par le réseau de GLS. Et celui-ci compte bien transformer l'essai, avec cette fois, la région lyonnaise dans le viseur :

« Nous avons aujourd'hui de grandes ambitions sur Lyon afin d'en faire une métropole 100% desservie en éco-livraison d'ici la fin 2022. Nous sommes en discussions avec la Métropole à ce sujet, afin de réfléchir à différentes solutions car le ZFE va, de fait, porter l'ambition de limiter fortement les émissions, ainsi que le nombre de véhicules en circulation », annonce le responsable éco-livraison de GLS France.

Avec parmi les pistes étudiées à Lyon, une offre reposant sur un mix de vélos cargos et de scooters électriques en espace urbain, mais également l'instauration de hubs de dépôts en centre-ville. « Cela nécessite de repenser notre organisation et de nos manières de travailler ».

Une rencontre pour lever les freins

Ce vendredi, GLS compte ainsi sur la présence des principaux constructeurs opérant sur le marché français des utilitaires et de la logistique (Mercedes, Volvo trucks, Renault Trucks, Man, Volkswagen et même Tesla), qui seront de la partie pour venir présenter leurs dernières gammes de véhicules, pour la plupart déjà testées par GLS au préalable lors d'un benchmark.

« L'idée était de réunir l'ensemble de nos sous-traitants français aux côtés des constructeurs qui proposent aujourd'hui des véhicules 'green', qu'ils soient électriques ou alimentés au gaz. Car il s'agit d'un marché en plein développement, mais où nos partenaires ont parfois encore des appréhensions, quant à l'autonomie des véhicules et à l'aspect technique de leur entretien », résume Cyril Bouquin-Nicolas, responsable éco-livraison de GLS France.

Selon lui, en dépit de leur faible autonomie (120 à 200 km), « les utilitaires électriques demeurent en réalité tout à fait adaptés à des tournées urbaines de 70 km en moyenne, tandis que le gaz permet de toucher des livraisons en zones plus industrielles ou en banlieue », ajoute-t-il.

Pour encourager le verdissement de sa flotte de livraison, GLS ne proposera cependant pas d'enveloppe en vue, mais compte agiter le levier des tarifs « groupés » et négociés en direct auprès des principaux constructeurs, pour glisser un appel du pied à ses sous-traitants.

Car la plupart d'entre eux sont des TPE à PME disposant de petites flottes, "allant de l'artisan qui dispose de 3 à 5 véhicules à la PME, possédant une flotte d'une centaine d'unités".

Or, l'étau se resserre car une grande partie d'entre eux sont désormais appelés à opérer dans des territoires et métropoles soumises au renforcement des Zones à faibles émissions (ZFE) comme à Lyon au cours des prochaines années.

Equiper jusqu'à 60% de ses agences en bornes de recharges d'ici la fin de l'année

Pour les accompagner, GLS a cependant activé un autre levier, cette fois en propre : celui de l'investissement dans des bornes de recharge visant à équiper, à terme, l'ensemble de son réseau d'agences françaises. Avec, dans un premier temps, la cible d'équiper 60% de ses agences françaises d'ici fin 2021.

A ce titre, la région Auvergne Rhône-Alpes se posera même comme une pionnière au sein de ce réseau, puisque la totalité des 9 agences régionales (Clermont-Ferrand, Lyon, Genet, St Etienne, Valence, Grenoble, Chambery, Annecy et Ambérieu) disposeront de bornes électriques d'ici la fin de l'année.

Montant de la facture : 1 million d'euros à l'échelle nationale pour cette année. D'autant plus que pour l'instant, le transporteur allemand propose également à ses fournisseurs d'accéder gratuitement à ses infrastructures de recharge, afin de les inciter à sauter le pas, ainsi qu'un accompagnement au montage de dossiers pour ceux qui auront besoin d'installer de leurs propres stations.

Verdir un secteur du e-commerce, toujours en croissance

Le sujet de l'éco-mobilité est d'autant plus fort pour le secteur du e-commerce et de la logistique, qu'il a été confronté, depuis la crise sanitaire, à une hausse considérable des volumes. Soit +30% de colis supplémentaires au sein du réseau opéré par GLS France courant 2020, et +20% attendus encore en 2021...

Avec, comme spécificité, un renforcement de la clientèle BtoC, alors que le transporteur allemand avait au contraire commencé par faire ses armes sur le segment du BtoB.

« Ce n'est pas la même chose que de livrer les particuliers, car on doit faire face à d'autres contraintes. C'est pourquoi nous avons développé des innovations, en partenariat avec des startups comme PickMe (région parisienne) qui déploie un réseau de « relais-voisins » afin de compléter les points relais de colis », expose le responsable éco-livraison de GLS France.

Une outil supplémentaire pour les chauffeurs de GLS qui pourront ainsi livrer un colis dès le premier passage, sans avoir à le ramener au dépôt et à consommer du carburant pour une nouvelle livraison.

GLS regarde également avec attention l'ensemble des modes de transports alternatifs dont le transport fluvial, en particulier à Lyon où sont menées actuellement des réflexions aux côtés de la Métropole et de VNF.

Un projet d'Hôtel de la Logistique Urbaine (HLU) permettant d'assurer une connexion par le fleuve et le rail, ainsi qu'en vélos cargo, doit ouvrir ses portes en 2023 à quelques pas de la ville, sur le site du port Edouard Herriot.

« Le sujet est complexe mais nous étudions différentes solutions, en vue de tendre vers des 'micro-hubs' qui puissent être positionnés en centre-ville, et d'où partiraient ensuite des vélos cargos », avance Cyril Bouquin-Nicolas.

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