Usine Mobalpa : ce que traduit l'enveloppe de 120 millions investie par le groupe Fournier dans la Drôme

Alors que l’industrie est secouée par l’inflation et la crise énergétique, le groupe haut-savoyard Fournier n’a pas hésité à dévoiler un important investissement de 120 millions d’euros pour augmenter ses capacités de production de cuisines, sous les marques Mobalpa, Socoo’C et Perene. Sur un marché structurellement à la hausse, l’entreprise veut être en capacité d’anticiper la demande.
« La notion de sur-mesure est de plus en plus importante pour les consommateurs car ils doivent de plus en plus optimiser leurs espaces de vie », confirme la direction du groupe Fournier qui détient le cuisiniste Mobalpa, ayant déjà enregistré une croissance de +22% en 2021.
« La notion de sur-mesure est de plus en plus importante pour les consommateurs car ils doivent de plus en plus optimiser leurs espaces de vie », confirme la direction du groupe Fournier qui détient le cuisiniste Mobalpa, ayant déjà enregistré une croissance de +22% en 2021. (Crédits : Groupe Fournier)

L'investissement est massif : 120 millions d'euros d'ici 2026, à la hauteur des ambitions du groupe Fournier, cette entreprise familiale haut-savoyarde à la tête des marques Mobalpa, Socoo'C, Perene, Hygena et Delpha.

Cet investissement correspond à la première phase d'un gigantesque projet qui prendra pied sur le parc industriel de Rovaltain, dans la Drôme : une usine de fabrication de cuisines de plus de 30.000m², assortie du recrutement de 150 à 200 personnes ainsi que de la mise en place d'un système de production ultra-automatisé, permettant à l'entreprise de produire à la demande et sur-mesure, sans aucun stock (ou presque).

Sur un marché où l'omniprésence allemande est de mise, Fournier (500 millions d'euros de chiffre d'affaires avec 2.000 salariés), est soucieux de capitaliser sur sa différenciation made in France.

Des investissements massifs pour faire face à un marché structurellement en hausse

« Notre chiffre d'affaires 2021 a progressé de +22% par rapport à 2020. Notre marché a été très clairement tiré par la crise sanitaire et l'investissement des Français dans leur logement », constate Philippe Croset, président du groupe et représentant de la quatrième génération familiale.

Et même si 2022 s'annonce en moins forte progression et que le groupe anticipe un ralentissement pour 2023 en raison « du contexte international et de la baisse du pouvoir d'achat des Français », il estime que le marché de la cuisine profitera d'une tendance structurelle haussière.

Dans ce contexte, ses trois sites de production - tous en Haute-Savoie-, ne suffiront bientôt plus. « Pour poursuivre notre croissance sur la cuisine, nous devons passer un cap et augmenter significativement nos capacités de production », poursuit Philippe Croset.

Une site jumeau de son implantation historique à Thônes

D'autres phases pourraient suivre sur ce nouveau site drômois, première excursion de Fournier hors de son fief historique de Haute-Savoie, puisque l'ambition à terme est de parvenir à un site de 70.000m² avec quelque 600 collaborateurs.

En quelque sorte, un site jumeau de l'usine historique de Thônes (qui elle-même fait actuellement l'objet d'un investissement de 30 millions d'euros pour augmenter ses capacités de production).

La livraison de la nouvelle unité de Rovaltain est attendue pour 2026. Le groupe, qui vient de faire l'annonce de cette décision d'investissement, entame ses démarches.

En parallèle, l'entreprise poursuit ses investissements en Haute-Savoie avec une enveloppe de 90 millions d'euros destinée à un site industriel de 26.000m² qui devrait être opérationnel début 2024 (livraison fin 2022) à Alex, près de Thônes, avec une centaine de recrutements programmés.

Il sera dédié à l'agencement sur mesure, axe de développement que Philippe Croset estime « particulièrement prometteur ». « La notion de sur-mesure est de plus en plus importante pour les consommateurs car ils doivent de plus en plus optimiser leurs espaces de vie ».

Energie et cout des matériaux

Si le groupe Fournier a décidé de maintenir ses investissements, et même d'en engager de nouveaux à Rovaltain, il n'est pas épargné par les différentes crises affectant l'industrie. En particulier la crise énergétique et la hausse du prix des matériaux.

« Nous avons entendu le message du gouvernement. Je n'ai pas particulièrement apprécié le ton péremptoire mais je comprends la nécessité de la sobriété énergétique. Nous allons prendre des décisions sur l'extinction des enseignes de nos magasins par exemple. Mais 10% de baisse de notre consommation, c'est beaucoup, cela demandera des investissements structurants que nous ne pourrons réaliser en trois mois... », insiste le président de l'entreprise.

Qui glisse néanmoins que le groupe chauffe déjà ses usines et ses bureaux « depuis très longtemps » grâce aux déchets de panneaux de bois issus de son process de production.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.