En Auvergne, l’américain O-I Glass modernise sa verrerie et se donne un atout face à la hausse de l’énergie

Il produit déjà pour de grands groupes comme Blédina, la Fermière, le Parfait, Danone ou Nestlé, l'américain O-I Glass a annoncé un investissement de 30 millions d'euros dans sa filiale, la verrerie centenaire de Puy-Guillaume (Puy-de-Dôme). Avec à la clé, une augmentation de ses capacités de production, mais aussi une réduction de sa facture d'énergie, à l'heure où la guerre en Ukraine fait flamber les coûts.
(Crédits : DR)

Entièrement recyclable tout en conservant les mêmes propriétés, on connaissait déjà les propriétés et atouts du verre dans le domaine de la conservation alimentaire. Revenu au goût du jour avec la tendance montante du zéro déchet et la nécessité de se passer du plastique jetable d'ici à 2040, il est aussi mis en lumière cette année par les Nations Unies, qui ont désigné 2022 comme l'Année internationale du verre.

En Auvergne, le groupe américain O-I Glass (24.000 collaborateurs dans 19 pays, 6,4 milliards de dollars de chiffre d'affaires en 2021) a décidé de réaliser cette année un lourd investissement de 30 millions d'euros dans sa filiale, la verrerie de Puy-Guillaume (Puy-de-Dôme), qui se pose aussi comme l'un des plus anciens établissements de ce type en France. Chaque jour, ce sont plus de 2 millions de petits pots et bouteilles qui sortent des deux fours de cette verrerie, à destination des marques Blédina, la Fermière, le Parfait, Danone, Nestlé...

Une somme qui lui permettra de renouveler entièrement l'un de ses deux fours et de remodeler intégralement une ligne de production, en vue de devenir plus efficace, mais aussi moins énergivore et plus flexible. L'usine augmentera ainsi ses capacités de production de 5%, en même temps que son efficience et son efficacité énergétique, grâce à de nouveaux équipements de haute technologie et des innovations techniques.

"Nous économiserons également 5% d'énergie avec ce nouveau four. Pour les matières, la composition étant constante, et notre process maitrisé, nous n'aurons pas d'économie", annonce le groupe O-I Glass.

Un paramètre qui demeure intéressant à l'heure de la flambée des coûts de l'énergie, puisque jusqu'ici, la facture d'énergie de la verrerie représentait jusqu'à 20 % des coûts fixes. L'ensemble de l'installation sera achevée d'ici l'été, et permettra de renforcer la position du groupe sur le marché alimentaire en France.

Une tendance à la reprise du marché post-crise

"La durabilité est devenue une préoccupation de l'ensemble de nos parties-prenantes", résume Bruno Perrier, directeur de l'usine.

Basé à Perrysburg, dans l'Ohio (États-Unis), O-I Glass se pose comme l'un des principaux fabricants de bouteilles et de pots en verre dans le monde et travaille déjà, à ce titre, avec de nombreuses grandes marques internationales de produits alimentaires et de boissons.

Et si les clients de l'usine de Puy-Guillaume demeurent principalement en France, le groupe continue de regarder attentivement les évolutions du marché du verre au cours des derniers mois, en plein redéploiement :

"La situation du marché est assez inédite, nous avons une très forte demande de tous les marchés que nous servons : que ce soit sur les segments de la bière, de l'alimentaire, des boissons sans alcool, des spiritueux, effervescents, vins Tranquilles pour les marchés Français et export (Asie et États-Unis). Nous pensons que cette forte demande est liée à une reconstruction des stocks de toute la chaîne de valeur, à la suite de la crise sanitaire".

De plus, plusieurs verriers auraient également choisi de réduire leur capacité affectée au marché français au cours des deux dernières années, ce qui n'est absolument pas le cas de la société O-I. "Les verriers étrangers qui alimentaient historiquement le marché français sont également confrontés à une forte demande locale et privilégient leurs marchés locaux", observe Bruno Perrier.

L'impact de la hausse des prix de l'énergie et des matières premières

Une bonne nouvelle pour la verrerie auvergnate, même si elle devra aussi composer avec la hausse des prix de l'énergie, et notamment du gaz, qui représente 70 % de l'énergie nécessaire pour faire tourner les fours.

"L'ensemble de nos parties-prenantes sont impactés. Tous nos coûts ont augmenté, à commencer par les matières premières (soude), les emballages (palettes, bois...), la logistique (disponibilité chauffeurs, crise logistique), et pas seulement les coûts énergétiques : nous subissons un contexte inflationniste inédit, qui évolue de mois en mois", souligne Bruno Perrier.

Pour autant, cette période aura aussi permis au groupe de conforter ses décisions d'investissement, avec notamment, la mise en place d'un futur four à oxygène pour son usine de Vayres (Nouvelle-Aquitaine), ainsi que des partenariats long terme tissés avec ses fournisseurs, dont Engie, qui fournira aux installations d'O-I Glass en Europe de l'électricité produite à partir de sources solaires, éoliennes et hydrauliques pour les 10 prochaines années.

"Cet accord est la prochaine étape d'une relation commerciale croissante entre nos deux sociétés. Engie fournit déjà à O-I du gaz naturel et de l'électricité dans plusieurs pays européens, ainsi que des services d'efficacité énergétique pour les usines d'O-I en France", estime le groupe.

Au total, le groupe prévoit d'investir en France plus de 65 millions d'euros en 2022.  Outre l'investissement de 30 millions réalisé à Puy-Guillaume, l'entreprise va en effet octroyer 35 millions sur le site de Vayres pour rénover un four et le doter d'une technologie décarbonée particulièrement innovante. Ces investissements viennent à la suite d'importants investissements effectués ces trois dernières années à Reims (Marne), 50 millions d'euros, et à Gironcourt (Vosges), 60 millions d'euros.

(avec ML)

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