
Depuis sa conception en 1985, la société Dolphin Integration aura fait du chemin. Après avoir été dirigée durant près de 30 ans par son pdg et fondateur Michel Depeyrot, avec la mission de fournir des services de conception de circuits électroniques à la demande aux utilisateurs industriels, Dolphin Integration a changé de cap en juillet dernier.
Aux prises avec une série de problèmes financiers l'ayant conduite à la liquidation judiciaire, la société a finalement été reprise par un duo constitué du fabricant de matériaux semi-conducteurs Soitec et du missilier MBDA, qui détiennent désormais respectivement 60 et 40 % du capital. Avec, au menu, la reprise de l'ensemble des 155 salariés.
"La société Dolphin Integration SA, qui était listée sur Euronext, est en cours de liquidation. Ses actifs, c'est-à-dire ses équipes, son portefeuille de produits et de commandes, ont été transférés dans une nouvelle société, Dolphin Design SAS constituée par MBDA, qui était un client, et par Soitec, qui y a vu, entre autres, un moyen d'aider l'adoption de leurs matériaux SOI", confirme son nouveau président, Philippe Berger, arrivé en décembre dernier.
Avec une nouvelle entité juridique qui répond désormais au nom de Dolphin design SA, la société a remis les pendules à zéro. Et le revendique : "Nous n'avons pas de continuité capitalistique, ni le même management puisque les anciens actionnaires ne font plus partie de la nouvelle entité", souligne le pdg, qui marque ainsi sa volonté de développer une vision à plus long terme.
Bâtir une nouvelle stratégie
Si les investissements ont toujours été présents "par nature", le principal enjeu de la nouvelle équipe a été d'augmenter le niveau de ses recettes.
"Nous nous sommes donnés trois mois avec nos actionnaires pour définir notre vision et stratégie sur cinq ans, avant d'annoncer des changements à compter du mois d'avril", affiche Philippe Berger.
Mais une chose est d'ores et déjà certaine : "Il ne s'agira pas d'une révolution à proprement parler, mais d'ajuster notre organisation pour servir une nouvelle stratégie".
Avec une vision déjà claire de travailler à développer le business, au sens global du terme, en s'appuyant tant sur des synergies avec Soitec qu'avec MBDA. "Nous allons poursuivre ce qui avait déjà été entamé sur le volet défense, avec le développement d'ASICs (Application Specific Integrated) en lien avec MBDA, qui nous aide à ce titre comme client et nous conseille", précise le pdg.
Avec Soitec également, puisque Dolphin Design planche sur la mise au point d'un nouveau portefeuille de produits qui doit lui permettre de servir, plus particulièrement, les substrats FDSOI, utilisés non seulement par Soitec, mais également par d'autres industriels tels que TSMC ou encore Global Foundries.
"Côté ASICs, notre portefeuille de clients va rester le même sur nos activités de défense, avec l'objectif de développer, d'ici un an, notre activité sur un marché plus large à forte valeur ajoutée, tel que l'IOT, l'automotive, le spatial, ou encore l'aéronautique", ambitionne Philippe Berger qui ajoute que la société souhaite également développer son business Défense, en France et en Europe ,puis s'attaquer à de nouveaux marchés à forte valeur ajoutée dans les domaines de l'IOT, l'automobile, l'aéronautique, d'ici les deux prochaines années.
Renforcer le réseau de distribution
Déjà présent à l'échelle mondiale, Dolphin Design pourra compter sur ses trois bureaux, basés à Meylan, en Israël et au Canada, ainsi que sur un réseau de distribution en Corée, avec lequel il vient de s'allier.
"Il est essentiel pour nous de trouver des distributeurs locaux sur les marchés que l'on sert, en particulier pour l'Asie. Il nous faut renforcer notre équipe commerciale avec un profil plus technique", rappelle-t-il.
D'ici les cinq prochaines années, le pdg espère ainsi amener la société à doubler voire tripler son chiffre d'affaires, qui se situe en dessous de 20 millions d'euros lors de son premier exercice, réalisé sur les sept derniers mois.
Une vingtaine d'embauches est d'ores et déjà prévue dans l'année, sur des profils R&D et marketing, tandis que le pdg affirme regarder également du côté des croissances externes "pour aller plus vite".
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